
jo o H i s t o i r e E c c x e s i a s t iq ju e .
gnac , & Uferehe. Il fe plaignit toutefois de l'abbé de
ce dernier monafterc, que l’on aceufoit d’y avoir enterré
le V icom te d’Aubuçon excommunié ôc tué en
pillant. L’abbé d’U ferche interrogé fur ce fait , dit à
î ’évêque de Limoges : Seigneur, on ne vous a pas rapporté
la vérité. Dieu me garde de recevoir un e x communié
fans votre permiffion : plus notre état eft
é le v é , plus nous devons être fournis aux évêques. Je
prouve par témoins dignes de foi, quece v icom te a ete
porté dans notremona fte rep a rie sva ffau x à mon in-
fçû. Nous n’avons ni reçu ni enterré ion corps, nous
l ’avons fait reporter de là l’eau fans aucun fervice d iv in ,
& fans qu’il y ait aucun clerc prefent quand fes vaffaux
l ’y ont enterré.
Alors l évêque de Cahorsdit : Dernièrement après
lie concile de Bourges, un chevalier excommunié fut
tué dans mon diocefe : quelque priere que me fiffent
fes amis & fes parens, je ne voulus jamais l ’abfoudre ,
pour donner de la crainte aux autres. Ses g en s l’enter-
rerent dans une églife , fans mon ordre & fans affif-:
tance de prêtre. Le matin on trouva ion corps jet-té nud
fur la terre, affezprès du c im e tiè re , quoique le tombeau
fût en fon entier ; 8£ fes gens l’ayant o u v e r t , n’y
trouvèrent que les draps dont il étoit enveloppé: ils
y remirent le corps, ôc par dcffus q uantitéd e terre &
de pierres.. Mais le lendemain ils trouvèrent encore le
corpsjetté ôc lefepulchre entier: c eq u ia r r iv a ju fq u e s 1
à cinq fois Enfin ils enterrerent ce corps loin du cimetière,
Si les feigneurs épouvantés jurèrent la paix com -
me nous iouhaitions.
Odolric abbé de faint Martial dit aux évêques : Si les;
feigneurs de Limouün.s’oppofent à votre deffein d-’étar-
L i v r e c i k q t i a n t e -n e u v i e ’ m e . yor
blir la paix , que ferez-vous ? Les évêques le prièrent
de leur donner co n fe il, & il ajouta: Jettez iur tout le
Limoufin une excommunication generale , enforte
qu’on ne donne la lépulture à perionne ,. finon aux
clercs, aux pauvresmandians, auxpaffans, auxenfans
d ed eu x an s& au d e ffo u s . Q ue l’office d iv in fe faffe en
cachette dans toutes les églifes : mais qu’on donne le
baptême à ceux qui le demanderont. Vers l'heure de
tierce on fonnera les cloches dans toutes les é g life s , ôc
tous profternés fur le v ifa g e , prieront pour lapaix. O n
donnera la penitence & le viatique à la mort. On d é pouillera
les autels dans toutes les églifes , comme le
vendredi fa int, & on couvrira les croix & les ornetnens..
On ne revêtira les autels que pour les meffes , & elles^
fe diront à huis clos. Pendant cette excommunication;
perionne ne fe m ariera,perfonne ne fefaluëra parle bai*;
fe r , perfonne ne mangera de chair ni d'autres v iandes ,
quecelles donton ufeen C arême , perfonne ne le coupera
le poil. T o u t cela jufques à ce que les feigneurs-'
ôbéïffent au concile.
O n demanda, fi- on reeevroit l’obéïffanee d’un otr
deux feigneurs, fans les autres; & il fut décidé qu’oiii,,
parce qu’on d o it toujours recevoir le pecheurà penitence.
La terre de ce particulier ,: ajoûra; t’on , fera;,
donc en liberté , candis que les autres feronc intep-
dics. Que fitous les feigneurs eonfentent àla paix, en -
forte qu’il n’y ait que quelques gentilshommes defo-
béïfl ans , ils feront en particulier feparés de H communion
du corps & du fang de N. S. n’entreront p o in t
dans 1 e g life , ne mangeront, ne boiront, ni ne marcheront
avec les C h ré tiens, ne porteront point de lin--
ge ne mangeront point de ch a ir, & ne boiront point:
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