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Vit a S. Mainv-,
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4 x 0 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
petite partie du linge dont N . Seigneur effiiy a les pieds
de fes apôtres. Comme plufieurs ne vouloien t point
croire que cette relique fut véritable,ceux qui 1 a vo ien t
apportée la mirent fur le feu de 1 en cen fo ir , ou d a-
bord elle prit la couleur du feu : mais quand on eut
retiré les charbons elle revint a ion état naturel. On la
m it donc dans un reliquaire précieux , 8c on l’expofoic
tous les ans le Jeudi fa in t , pendant le lavement des
pieds. Cette épreuve des reliques par le feu eft remarquable;
8c nous en trouvons un autre exemple du m ême
tems dans la v ie de S. Mainverc. C a ra y an tre çu du patriarche
d 'A qu ilce le co rp sd un S. F é lix , pour le nouveau
monaftere^u’il avoit fonde presdePaderborn: il
fit allumer un g rand bûcher au milieu du c lo ître , 8c y
mit le corps,jufques à ce que le feu fut eteint 8c réduit
en cendres : ce qu’il réitéra jufques à trois fo is , 8c le
corps faint foûtint cette épreuve-
L'empereur Henri prit Benevent 8c toutes les places,
que les Grecs lui avoient enlevées : mais il trouva grande
réfiftance à T r a y e en Poüille „ qui attendoit du fe-
cours de l’empereur Bafile. A près trois mois de fie g e ,
les habitans réfolurent de fe rendre; 8c ayant appelle
un fo lita ire , comme il y en avoit un grand nombre en-
Ita lie , ils lui firent prendre une c ro ix , 8c en v o y è ren t
avec lui tous les enfans de la v i l le , criant Kyrie eleijon. Ils-
v in ren t jufques à la ten te de 1 empereur , qui- demanda
ce qu e c'étoit ; 8c on lui dit qu ils demandoien-t mife-
ricorde pour la ville- llrepo tid it: Celui qui connoit les
coeurs, fait que ce fo n t les peres de ces enfans, qui
les font périr , 8c non pas m oi. il répandit des larmes,8c
les fit reconduire en fûreté. Ils revinrent le lendemain
matin, criant de même, 8c il dit en les voyant; cette
L i v r e c i n q u a n t e - h u i t i e ' m e ; 4 1 1
parole d eN . S. J’ai pitiede ce peuple; 8c reçût la v ille
à compofitior î Car il avoit menacé,s’il la prenoit,de la
brûler, 8c de faire pendre tous les hommes.
L'empereur Henri aïant réglé toutes fes affaires, alla
v ifite r le mont Caffin avec le pape B en oît, ôc ils affi-
fterent à l’éleéfcion que firent les moines félon la réglé,
d’un abbé à la place d’Athenulfe. Quelques-uns don-
noient leurs fuffrages à l’abbé Jean, qui a voit renoncé
en 997. pour fe retirer dans la folitude , 8c fe trouvoit
prefent à cette aifemblée: mais les plus fages reprefen-
terent que fon âge décrépit , ne lui permettoit plus de
porter une telle charge; 8c tous enfin s'accordèrent à
choifir Thibaud prévôt de faint Libérateur, qui reçut
la benediôtion abbatiale, le jour de S. Pierre v in g t-
neuvième de Juin.
Il fortit du monaftere, comme plufieurs autres, fous
l ’abbéM anfon, 8cfit le v o ïa g ed e je ru fa lem : à fonre-
tour l’abbé Jean IL le fit prévôt du mont C a ffin , 8c
quelques années après il lui donna la prévôté de faint
L ib é ra teu r, dans le comté de Th ea te ou C h ie ti fa patrie.
Pendant quinze ans qu’il gouVerna ce monaftere,
il en rétablit magnifiquement l’églife 8c les autres bâti-
men s , 8c lui acquit plufieurs terres : mais il ne fit pas
moins de bien au montCaffin,durant les treize ans qu’il
en fut abbé.
Pendant que l’empereur Henri étoit en ce monafter
e ; il fut guéri d’une co liq u e , 8c vuida trois petites
pierres,ce qu’il attribua à l’interceffion de faint Benoît,
qu’il avoit vu en forrge lui prédire fa gué rifon , 8c l’ afTu-
rer que fes reliques écoient au mont Caffin ; car l’empereur
croïoit comme tous les autres jufques alors,
qu’elles étoient en France à Fleury fur L o ire , oû elles
( J g g l i j
An. l o x i .
L.
L’empereur
au mont Caifin.
Chr. Caft. c. 4¿#
Mahill. f&eul. 6•
£• loi.
Su p. liv, IX Vî 1.
n. 3*
XXXYÉIÏ*
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