
4 i i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ;
tre ans , 8c mourut le vin gtième d’A v r il 1011. Son fuc-
cefleur fui Durand né ferf ; mais tellement diftingué
par fa fcience 8c la v e r tu , que S. Volbodon l’avoit recommandé
à l'empereur, qui|l’éleva à cette dignité
6c le mit ainfi au-defTus de les anciens maîtres.
En Saxe Eid év êque de Mciifen revenant de Pologne,
mourut à L e ip fic le vin g tièm e de Décembre 101 5.
A ïan t été élevé dans la communauté de Magdebourg
il n'accepta la d ignité épifcopale que pour gagner des
aines à Dieu ; ôc quoiqu’il fût noble ôc richejen fonds
de te r r e s , il donna un illuftre exemple de pauvreté
évangélique, lin e portoit point de lin ge ôc peu d’habits
: quelquefois ilé to it fi tranfide fro id , qu a peine1-
pouvoit-on le réchauffer dans un poile. Il jeunoit ri-
goureufement, 8c marchoit plus à pieds nuds qu a che-:
va l. Quand la nourriture lui manquoit dans tes v o la g
e s , ou qu’il fe trou voit en quelque autre embarras, i f
remercioit Dieu , ôcordonnoit à ceux qui 1 accompa-
gnoient d’en faire de même. Il étoit continuellement
occupé à prêcher , àbaptifer , à confirmer ,. non feu-
lemencdans fon diocefe,maisen plufieurs autres.ll con-
facra plufieurs é g life s , ôcfouvent fans dire la meile r
car il la difoit rarement, faifoit rarement le farntehre-
m e , ôc ordonnoit peu de clercs. Ses larmes continuelles
lui avoient affoibli la vue. De ce qu’il épargnoit fur
la dépende de fa m aifon, il acquit à fon églife près de
deux censmanfes ou maifons de ferfs. Il pratiqua pen-
d an tv in g t-tro isan s cettemaniere d e v ie f i laborieufe,,
qui n’étoitpas approuvée des autres év êques, comme
de fon coté il n’approuvoit pas la leur.
Sa mort fut fuivie de près de celle de Meingaud archevêque
de T r e v e s ; ôc l ’empereur donna ce fiege à
L l V R E C I N Q U A N T E - H U I T I E M E . 413
Poppon fils du marquis L eop old, ôc prévôt de l’églife
deBamberg. Il le fit facrer par Archambauld archevêque
de M a y e n c e , nonobftant les remontrances de
T h ie r r i évêque de Mets , qui prétendoit que c’étoit à
l u i , comme premier fu ifra g an t, à ordonner fon métropolitain,
Ditmar évêque de Meribourg , qui nous aconfervé
la mémoire de ces f a i t s , mourut lui même quatre ans
aprè s, favoir le premier jour de Décembre 1019. Il
étoit de la première nobleife de Saxe: fes ancêtres paternels
ôc maternels avoient commandé des armées, 6c
rempli les p remiers emplois depuis le regne de Henri
l’Oifeleur : fon pere Sigefroi fut un des plus fideles fer-
yiteurs de l’imperatrice Adélaïde , pendant le bas âge
d’O tto n lI I , Ôc eut enfuite grande part à la confiance
de ce prince. Ditmar fut premièrement élevé à Qued-
limbourg près d’une tan te ,p u is à M agdebourg , où il
embraifa la v ie monailique, fans toutefois renoncer à
la poifeilronde plufieurs grandes terres; ôc ce ne fut
qu’à condition d’en donner une bonne partie à l’ég life
de M e rib ou rg , que le ro iH en r i lui donna cet évêché
en 1009. après la mort de V ig b e r t. Ila vo it trente-trois
ans quand il entra dans ce f ie g e , 8c le tint dix ans ôc
fept mois .Il eut grand foin de faire rendre à fon églife
les terres qui lui avoient été ôtées, quand l’empereur
3 tton la réunit à Magdebourg; ôc de lui en acquérir
encore de nouvelles. Mais ce qui l’a rendu plus re-
commandable a la p o ile r ité , c’eft l ’hiftoire qu’il nous
alaiffée. Elle commence au regne de Henri l’O ife leur ,
ôc finit l’an 1018. marquant exaôtement les dates dans
lesdernieres années. Ditmar y fait fon portrait avec
beaucoup d’h umilité , le dépeignant de petice taille ôc
E f f ¡¡fi
Vit a per Reines.
& antiqu'a p»
1 10 .
Chr.Saxo 1009'.
Ditm. lib. 6r
p. 84,