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Dunftan archevêque
de Cantor-
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n o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ;
qu’en exécution du voeu fait par l ’empereur pour avoir
défait les Hongrois , le monaftere de Merfoourg foit
érigé en liège épifcopal fournis à celui de M agdebourg :
parce qu’un feu 1 pafteurne peut fufïire pour tant de nations.
Nous voulons que le cens & la dîme de tous les
peuplesque l’empereur a fait baptifer, ou qui le feront
par les foins de fcs fucceifeurs, puilTent être diftribuez
a u x iîeges de Magdebourg , de Meribourg & à tel autre
qu’ils voudront. Nousoîdonnons aux archevêques
de Maïence , de T r e v e s , de C o lo g n e , de Sallbourg
& de Hambourg, de fayorifer de tout leur pouvoir
ces deux érections. Et quand Dieu par le miniftere de
l ’empereur & de fes fucceileurs, aura amené au chri-
ftianrfme les Sclaves voihns : nous voulons qu’ils éta-
blilTent des évêchez aux lieux convenables', dont les
évêques foient confacrez par l ’archevêque de Magdebourg'Si
deviennent fes fuflfragans. Cette bulle eftdu
douzième de Février indiètion cinquième, la feptiéme
année du pontificat de Jean, la première de l ’empereur
O t to n , qui eft l ’an 9 6 1 . Mais elle ne fut executée
que iîx ans après.
Vers le même temps S. Dunftan vint à Rome demander
le pallium en qualité d’archevêque de Cantorberi.
Après la mort du roi Edmond qui futaiÎaffiné<l ’an94<i.
Edrede fon frere & fon fucceffeur qui étoit un prince
trèsrpieux,mit en l ’abbé Dunftan fa principale confiance
: lui donna la garde de fes tréfors & de les chartes,8c
gouverna le roïaume par fes confeils. Il voulut lui
donner l’évêché de Vinceftre après la mort d’E lfe g e ,
& ri l’en fit preifer inftamment par la reine fa mere :
mais Dunftan demeura ferme à lerefufer. Le roi Edrede
étant m o r t , eut pour fucceifeur en 9 ^ . fon neveu
L i v r e c i n q u a n t e - s i x i e ’m e . IZI
Edui prince jeune & fans conduite, qui ne fuivoitque
fes paflions&: les confeils des jeunes gens. Ilprofcrivoit »■ u;
les riches pour les dépouiller de leurs b ien s , fur-tout
s’ils étoient vertueux : il pilloit les.églifes, méprifoit
la religion , chargeoit les villes d’exaciions. Il maltrai-
to it fes parens , même la reine fon aïeule, & s’aban-
donnoit aux femmes avec excès. Dunftan aïant eflaïé ¡p i
de le corriger, & voïant fes avis méprifez, fe retira
à fon monaftere de Glaftemburi.
I l aftîfta toutefois au facre du jeune roi -, qui le jour »• *7*’
même quitta brufquement les prélats Sc les feigneurs
avec lefquels il avoit d în é , pour s’enfermer avec une
femme qu’il entretenoit. Ils en furent honteux & a ffli- vitxod.n. «.
gaz , & Odon archevêque de C a n to rb e r i, propofa
d'enyoïe-r quelques-uns d’entr’eux pour ramener le
roi. On choifit l’abbé Dunftan avec un évêque fon parent
: il alla trouver le r o i , le tira par force d’entre les
bras de cette malheureufo, & lui aïant remis la couronne
fur la tête , l’amena devant l ’archevêque Odon.
La femme ne lu i pardonna p a s , & ne lailfa point le
roi en repos qu’il ne l ’eût envoie en exil. Il fit donc
premièrement un é d i t , pour ôter les biens à tousles
monafterçs : enfuite on vint à G la ftemb ur i, êc après
avoir fait l’inventaire de tout ce qui appartenoit à cette
maifon , on enleva Dunftan au milieu des plaintes des
moines , de fes amis & des pauvres. Il s’embarqua &c
paiTa en Flandres,où le comte le reçut favorablement?
&c il fe retira au monaftere de faint Pierre de G an d , lç
plus eftimé de to u s , pour la pieté & les études.
L ’archevêque O don voïant que le jeune roi n’écou- vitxod.n. i5,
toit point fes remontrances, envoïa des gens de guerre
tirer par force de fa cour cette c o n cu b in e , qu’il ai?
Tome X I I . O