
go8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .’ ’ ^
A n i o i z pap e > a ^a place de H u g u e s , depofe au concile dfi
Reims. L’année fuivante il retourna à Rome , ôc fuir
s«f. ».îi. ^ pape jeB en e v en t àCapoüe, aumont-Caffin & au
mont - Gargan. Car comme il étoit puiffant en parole
s , & avo it un grand talent de perfuader, il fervoic
au pape de médiateur pour traiter la paix avec les
Normands. ; _
L e pape étant revenu de ce v o y a g e , ôc fe difpofant
à aller trouver l’empereur fur la frontiere de Hongrie,
ordonna à Halinard de demeurer à Rome jufques à fon
retour. Alors Hugues ancien évêque de L an g re s , qui
é to it à la fuite de l’a rch e v êq u e , pria le pape de lui im-
pofer une pénitence pour obtenir 1 abiolution de fes
pechez ; mais le pape le vo y an t touche d un vé ritab le
rep en tir , d it , que ce q u ii avoit io u ffe r t, luffifoit, ôc
lui donna auffi-côt l’abiolution. Même à fon départ il
lui fit de grands p re fen s , ôc lui permit de rentrer dans
fon évêché ; mais il mourut en revenant. Halinard
étant donc à Rome , prêc à fe féparer de Hugues Ôc
des autres qui retournoient en Fran ce, fit un repas
avec eux , où on lui fe rv it un poiflon empoifonné.
Tou s ceux qui en m an g è ren t,en m ou ru ren t, les uns
dans les huit jo u r s , les autres aptes une longue maladie.
L'archevêque Halinard en mourut le vin gt-neu vièm
e de Juillet 1051. après avoir tenu fept ans le fiege
de Lyon. Les nobles Romains le firent enterrer à faine
Paul avec grand honneur. Il laiflafes ornemens & fo n
argenterie à faint Benigne de Dijon donc il étoit abbé
depuis v in g t ans; il y donna beaucoup de livres ; & entre
les fciences où il s’appliquoit, il étüdioit particulie-
Mberic. cbr. . la geometrie ôc la phyfique. Son fucceiTeur dans
IOSlf Ì l ’archevêché de Lyon fut Philippe premier du nom.
Le
L i v r e c i n q u a n t ï - n e u v i e ’m e . 6 0 9
Le papeLeon IX. fit donc cette année 1 o j 2. un troi- L x x Xl
iiéme voïage en Allemagne: pour empêcher la guer- ¡ B P ^
re enftIl 1 empereur & André roi de Hongrie. Ce prin- ■ n* 'Là
ce remloit de continuer le tr ib u t, que fes predecef-
ieurs païoient à l’empereur ; & le pape avoit envoïé
plufieurs nonces, pour perfuader aux Hongrois de
continuer cette marque de fujetion. Ils l’avoient promis
, pourvu qu’on leur pardonnât le palîe ; .& c’elt
pour y faire confenrir l ’empereur, que le pape entreprit
ce voïage. Il a voit encore un autre m otif& plus p r ê t
ia n f , qui étoit de demander à l ’empereur du iècours
contre les Normans établis en Italie, où ils faifoient de
grands defordres, particulièrement contre les égliiès.
L e pape étant arrivé en Allemagne, trouva l’empereur
diipole a accorder la paix aux Hongrois ; mais le roi
André qui 1 ayoït engagé à ce voïage ne la voulut plus:
& le pape indigné de ïè vo ir ainfi m ocqué, le menaça
d excommunication. Il revint avec l’empereur, car ils
avoient été jufques en Hongrie, & palTa le relie de l ’année
en Allemagne.
Comme il étoit a Ratiibonne, lés moines de làint
JEmmeran lui firent vo ir des reliques, qu’ils difoient
etre de laint Denis Areopagite & premier évêque de
Pans, prétendant qu’elles leuravoient été donnéespar É É I éÉ!»
empereur Arnoul. On trouve même une bulle fous le
nom de Léon IX. adrelTée au roi de France & à fesfu-
jets, qui porte, qu’en la prefence & à la priere de fes
amba deurs ’ ces c liques ont été examinées & vérifiées
etre de faint Denis. Mais outrefoue jamais auparavant
on n avoit parlé de cette tranflarion à Ratis-
bonne, cette bulle dattée du feptiéme d’Oétobre 10 <x .
ell tenue pour faulîè par les fçavans ; & nous avons
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