
Cen. m . 19.
Mattb.xxvi. 16,
t. Cor. xi-. i4>.
X I V IT .
Eglife (FEfpagne.
Sampir. p. 7 0 .
Sup.liv. ir . W.4J.-
1 0 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
toucher les ehofes faintes. Mais ce qui m’afflige, c’eft'
que vous connoiffiez fi peu un faercment, que vous
celebrez fi fou v en t, & que vous le preniez pour une
fimple figure. C ro ïe z -m o i, mon frere, comme à Ca-
na de Galilée l ’eau fu t changée en vin véritable & non
.figuratif: ainfi ce vin devient de vrai fa n g , & ce pain
de vraie chair. Que fi le goût & la couleur qui demeurent
, vous perfuadent autre ekofe : ne croïez - vous
pas à l’autorité de l’écriture, qui d it, que l’homme fut
formé du limon de la terre ? L ’homme toutefois n’a
"point la figure de la terre & du limon , il n’en a que
la fubftance. C ro ïe z ici que c’eft le contraire, & qu’encore
que la couleur & la faveur demeurent, ce que
vous prenez eft de vraie chair & de vrai fang. Mais
vous demandez de quel corps eft cette fubftance, d’où
elle eft rirée, & fi le pain eft ôté in v ifib lem en t, ou
changé en chair ; car voilà ce qui frappe la curiofiré
humaine. Interrogeons l ’évangile. Il rapporte les pa-
jrolesdel’in ftitutu tion d e l’euchafiftie, & conclut : V o i là
de quel corps eft cette chair & ce fang ; d’autant
plus certainement que nous l’apprenons par la bouche
de la vérité même. Ne vous mettez point en peine du
refte , puifqu’on vous dit que c’eft un myftere & un
myftere de foi. Si c’eft un m yfte re, on ne peut le
comprendre, s’il eft de fo i , on doit le croire & non pas
l ’examiner.
En Efpigne le roiSanche le gros mourut après douze
ans de regne en 9 4 7 . & Ramir III, fon fils lui fucceda.
Mais comme il n’a voit que cinq ans, fa tante Eluire
princefle pieùfe & prudente, qui s’étoit confacrée à
Dieu, gouverna pour lui. Ileutpaix avec lesSarrafins*,
§c retira d’eux le corps du martyr S. P elage, que fon,
L i v r e c i n q u a n t e - s i x i e ’m e , a o j
pere leur avoit demandé, &c l ’enterra à Léon avec les
évêques. Les comtes de Galice, de Léon & de C a f t ille ,
cnnuïez du gouvernement fo ib le de R am ir , reconnurent
pour roi Bermond ou Veremond fon co u fin , fils
d’O rdegne III. ce qui caufa une guerre civile : mais
Ramir mourut la quinzième année de fon regne , 8c
Bermond II. demeurafeul roi en 98a. C e roi donnaà
l ’églife de Compoftelle les biens d’un martyr tué par
les Sarrafins. Car les infidèles aïaut pris Simanca dans b*«*.*».>75.
le roïaume de L éon , paiferent au fil de l’épée la plûpart exAmlr,u" '
des habitans, & emmenerent c ap tif le peu qui reftoit,
les chargèrent de chaînes, & les tinrent en prifon deux
ans"& d em i, pendant lefquels ils louoient D ieu , & demeurant
fermes dans la f o i , ils furent enfin mis à mort
par ordre du r o i , 8c fouffrirent le martyre. Un d’eux
nommé Sarafin & au biptême Dominique avoit quelques
héritages à Zamora ; 8c comme il n’avoit point
d’h eritiers, le roi Ramir s’en empara. Mais le roiBer-
mond les donna à l’églife de C ompoftelle, par une
charte* dattée du-mois de Février, ere io i3 .1 ’a n 9 7 j. &
cinq évêques foufcrivirent.
«Du temps de ces rois v iv o it S. Rudefinde ou Rofende x l v i i ï .
évêque d eD um e . Il étoit de la plus haute noblelTe , S-Rutldindefils
de Gutiere Mendés, & p e tit- fils d’E rmenegilde, s6,u-1-Mart-
parent du roi Alfonfe le grand. La mere de Rudefin- - Bs”'
de étoit Ilduara ou Aldara, illuftre par fa pieté comme
par fa naiffance. Dans fon épitapbe fon fils la nomme
confeife , c’eft-à-dire religieufe , fuivant le ftile du
temps où l ’on nommoit auffi les moines Çonfelfeurs.
Rudefinde naquit l’an 907. & fut inftruit dans les
lettres 8c la pieté par Savaric évêque de Dume , qui
mourut vers l’an 92,0. Après Rodrigue fon fucceiTeur
C e iij