
i j4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
• — —•— félon leur befoin . Elle ob fetvoit exaétement de faire
A N. 5><î8. tous les jours quelque ouvrage de fes mains.
En 9 6 7 . le vingt-deuxième de Décembre, la reine Ma-
thilde partit de Northaufe en T uringe, où elle a voit fondé
un monaftere, pour aller à celui de Quedlimbourg.
Y étant arr iv é e , elle tomba malade ; & voïant que fa
mort étoit proche , elle fit appellerRichburge alors ab-
beffe de N orthaufe, afin q u e lle l’afliftât jufques à la fin»
Quantité de perfonnes vinrent la vifiter pendant cette
maladie , entr’autres Guillaume archevêque de Maïen-
ce fon petit-fils , qu’elle reçut avec une grande joïe y
& lui dit r Je ne doute pas que Dieu ne vous en vo ie
ici r puifque pérfonnen’cft plus propre que vous à m’af-
fifter à la m o r t , après la perte de mon fils Brunon u
maintenant commencez par entendre ma confeffion &C
me donner l’abfo lution , puis vous irez à l’églife dire
îa meife pour mes pechez , pour l’ame du roi H en r i
mon fe ig n eu r , & pour tous les fideles.
Après que l’archevêque eut dit la m e ife , il revint læ
trouver, lui donna une fécondé abfolution , puis fo n c tion
de l’huile iainte & le viatique. Il demeura encore
trois jours auprès d’elle , & voïant q u e lle n’étoit pas f i
près de fa fin , il lui demanda la permiffion de s’èn retourner.
Comme elle avoir tout donné, elle ne trouvai
point d’autre prefent à lui fa ire , qu’un drap mortuaire-
de ceux qu’elle a vo it refervezpour fa propre fepulture,,
difant qu’il en a voit plus befoin qu’e lle , parce qu’i l
entreprenoit un voi'age difficile. En effet l’ archevêque'
Guillaume étant en chemin mourut fubitement.
Le reine Mathilde l ui furvécut douze jours, & le fa^
medi de la première femaine de carême des le point du
jo u r , elle fit appeller les prêtres & les religieufes; ôC
L i v r e c i n q u a n t e -s i x i e ’m e . ijj
¡comme une grande multitude de l’un & de l’autre fexe
étoit accourue pour la vo ir , elle ordonna de laiiler entrer
tout le monde ; elle leur donna plufieurs avis fa -
luta ire s , particulièrement à Mathilde abbeffe de
Quedlimbourg fille de l’empereur fon fils.' Enfuite elle
fit approcher les prêtres & les religieufes pour oiiir fa
confeffion , & demander à Dieu la remiffion de fes pechez.
Elle ordonna que l’on célébrât la meffe, & qu’on
lui apportât le corps de N . S. Elle fe fit coucher à terre
fur un cilice, fe mit delà cendre fur la tête de fes propres
mains, & mourut ainfi ce même jour quatorzième de
Mars 968. jour auquel l’églife honore fa mémoire. Elle
fu t enterrée au monaftere de Quedlimbourg dans l ’ég
life de faint Servais.
Cependant l ’empereur O tton étoit en Ita lie , où il
a vo it fait venir le jeune Otton fon fils, que le pape Jean
X I I I . avoit couronné empereur à Rome le jour de Noël
9 6 7 . L ’année fuivante il en voïa Luitprand évêque de
Crernone à C . P. demander à l’empereur Nicephore
Phocas pour le jeune O t to n , Anne fille de l’empereur
Romain le jeune & de l’imperatrice T h eo p h an ie , que
Nicephore avoit époufée. Luitprand écrivit la relation
de fon ambaifade , o ù l’on v o it plufieurs particu-
laritez curiëufes.
Il arriva à C . P. le quatriémedejuini>68. & o n l ’enferma
dans un palais comme en prifon , fans communication
avec perfonne. Le feptiémedumoisqui fu t le
jour de la Pentecôte, il eut fa premiere audience de
l’empereur Nicephore ; & vo ici le portrait qu’il en fait.
I l étoit de très-petite ta ille , la tête g ro ffe , les yeux
petits , le tein fo r t brun , la barbe large , les cheveux
lo n g s , le ventre g ro s , les jambes courtes. A fa gauche, H
A n . 968.
M a r ty r . K.- 1 4 .
M a r t«
X X .
A m b a ffa d c d e
L u i tp r a n d à C* P»