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i«>i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ,
I l prêchoic fouvent ion peuple , qui venoit 1 ecou-
ter avec un grand empreifement. Son difcours étoit
fimple & in te llig ib le , nuis fort & touchant ; il pene-
troit au fond des coeurs, & faifoit couler des ruifleaux
de larmes. Quand il vifitoit fon diocefe, il avertiffoit
foigneufement les curez de leurs devoirs , entr’autres
de conferver la pureté de vie ; & de ne pas s’imaginer,
comme quelques-uns , que la fainte communion les
purifiât de leurs pechez , fans penitence précédente.
Aïan t appris qu’il y en a v o ir , qui faute de vin celc-
broient la meile avec de l’eau p u re , ou avec quelque
autre boiifon : il les en reprit feverement, Si pour leur
ôter tout prétexte , leur fit fournir du vin de foji cellier
pour cet ufàge.
L ’empereur Otton II. pour affermir la foi dans la Bohême
, voulut établir un évêché dans un lieu de cette
province , qui dépendoit du diocefe de Ratifbone; &
pour cet effet, il envoïa des députez à faint V o lfa n g ,le
prier de prendre des terres enBoheme , en recompen-
fe de cette diminution de fon diocefe. Saint V o lfan g
affembla fon çonfeil , qui s'oppofoit à la demande de
l’empereur : mais le faint homme ne fut pas du même
a v is , Si ne voulut pas perdre une occaiion ii précieufe
d’affermir uneéglife naiffante. Non feulement il accor-
d a le c fia n g e , mais il endrefialui-même les lettres. O n
ne dit pas quel étoit cet évêché , mais ce n’étoit pas
celui de Prague , érigé dès l’an 969. fix ans ayant que
faint V o lfan g fut évêque.
Enfin comme il étoit en chemin pour aller dans la Bar
viere orientale, la fièvre le prit; & étant arrivé à un lieu
nommé Pupping le long du Danube, il fu t obligé de s’y
arrêter, Si fe fit porter dans un oratoire de S. Otmar, Là
L i v r e c i n q u a n t e - s e p t i e’m e . 153
s’étant trouvé un peu m ieu x ,il fe confeifa , puis reçut
le v iatiq ue, & demeura étendu par terre. Les officiers
de l’églife , Si ceux de fa chambre vouloient faire for-
tir tout le monde, excepté fa famille : mais il leur dit :
Ouvrez les portes, & laiifez entrer ceux qui voudront ;
nous ne devons rougir à la m o r t , que de nos mauvai-
fes oeuvres. Jefus-Chrift qui ne devoit rien à la m o r t ,
n’a pas eu honte de mourir nud fur la croix. Que chacun
voie en ma mort ce qu’il doit craindre & éviter
dans la fienne. Dieu veuille avoir pitié de moi mifera-
ble pecheur, qui vais fouffrir la m or t, Si quiconque la
regardera avec crainte & humilité. A ïant ainfi parlé il
ferma les yeux & mourut en paix le dernier jour d’O c -
tobre l’an 994.. Il fut tranfportéà Ra tifbon e , & enterré
à S. Emmeranpar Hartuic archevêque de Salfbourg,
& il fe fit plufieurs miracles à fon tombeau , comme il
en avoit fait plufieurs de fon vivant. L ’églife honore
fa mémoire- le jour de fa mort.
Le pape Jean X V . voulant terminer l ’affaire de l ’archevêché
de Reims , envoïa pour légat en France Léon
abbe de S. Alexis Si S. Boniface a Rome , qui indiqua
de fa part un concile dans le d iocefe de Reims. Il s’affem-
bla a Moufon dans 1 eglife de N . D . le fécond jour
de Juin indication huitième, & il ne s’y trouva queLiu-
to lfe archeveque des Treves & trois évêques, Aymon
de Verdun , Notger de Liege & Sigefroi de Munfter ,
tous du roiaume de Germanie. Le légat Léon prit
feance au milieu d ’eux ; &c l’archevêque Gerbert yis-à-
vis , comme devant rendre compte de fon ordination.
Il y avoit plufieurs ab b e z , Si Godefroi duc de Lorraine
y affiftoit avec quelques autres laïques. Quand on eut
fait filence, A ymon evêque de Verdun fe leva Si parla
A N. 9 9 \ .
•Martyr. R. ÿt;
Octobr.
X X X V I I .
Concile de Mou»
Ton.
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