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«os H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
choifi , par un commun avis , p o u r c e v o ïa g e ; 8c quoiqu’avec
une grande répugnance , i l obéît. Entre-autres
raifons qui purent le faire ch o ifir , c’eft qu’il favoit cinq
lan g u e s , l’E g y p t ien , le Sy r iaqu e , l’A r a b e ,le Grec, 8c
le Latin;
Il pafla en E g yp te , 8c s’embarqua fur le N i l dans un
vaifleau marchand de Ven ife. Mais ils furent rencontrez
par des p irates , 8c tous maffacrez, excepté Simeon
qui fefauva à la nage 8c arriva à grande peine par terre
à Antioche ,o ù les Chrétiens le reçurent charitablement
, Se il fut bien-tôt connu des principaux Se du patriarche
même. Il y rencontra Richard abbé de S. V a n nes
de V e rd u n , qui revenoit de Jerufalem, avec lequel il
lia am itié , Se s’attachaà lui comme à fon pere. Simeon
amena d’Antio ch e un moine nommé C o fm e , avec lequel
il arriva en France,8e fut bien reçu par un comte
nommé G u illaum e , que l’on croit être le duc d 'A q u itaine.
il demeura chez lui quelque tems , pendant lequel
le moine Cofme mourut. Simeon v in t donc feul à
R o u e n , où il trouva que le duc Richard étoit mort; 8e
ne put apprendre aucune nouvelle d e là rente ou aumône
an n u e lle , qui étoit dûë au monaftere de Sinaï. A
Rou en Simeon fut logé par un feigneur nommé Gof-
f e l in , qui par fon confeil bâtit un monaftere fur la montagne
la plus proche de R o iie n , en l'honneur de la fain-
te T r in ité ; 8e Simeon y laiiTi des reliques de fainte C a th
e r in e , qu’il portoit avec lui. Ce tte églife en garda le
nom ; 8e ce fut alors , fi je ne me tro npe , que fainte
Catherine commença à être connuë en France R i chard
II. duc de Normandie mourut en ioi,8. 8e Robert
li. fon frere lui fucceda.
Simeon fe vo lan t a in fifruftré d e ce q u i étoit le fujee
L i v r e c i n q j u a k t e -m ç u v i e ’m e . 5 0 7
d e fo n v o ïa g e : alla trouver l ’abbé Richard à V erdun ,
8e demeura long-tems auprès de lui. Cepend an t Pop-
pon archevêque de T re v e s , aïant la dévotion d’aller à
Jerufalem , le prit pour compagnon de fon voïa ge ; 8e
à fon retour lui offrit tel lieu qu’il lui p la iro it, pour demeurer
dans fon diocefe. Simeon choifit une petite log
e dans une tour près une porte de la v ille de Treve s :
où l’archevêque l ’enferma folemnellement en prefence
du clergé 8e du peuplele jour de S. André ioz8. Simeon
acheva faintement fes jours en cette reclufion, où il
v é cu t près de fept ans.
Dans les deux conciles de Bourges 8e de Limoges tenus
l’an 1031. il eft fouvent parlé delà p a ix , que les
évêques vouloient établir en France. Pour en entendre
le fu je t, il faut, fe fouvenir , que depuis près de deux
cens ans; c’eft-à-dire depuis le regne foible de Louis le
Debonaire, l’autorité fouveraine étoit peu refpeétée par
tout l’empire F ran ço is , en France , en Allemagne , en
Italie : chaque feigneur prétendoit avoir droit de fe faire
ju ftic e àm a in a rm é e ; 8c commeles feigneurs fe tnul-
tiplioient à l’in fin i, ce n’ étoit que pillages & violences:
elles avoient paffé en coutume, & n ’étoient plus regardée
s comme des crimes. Ceux qui s’y trouvoient les plus
expofezétoient les marchands , les artifans, les laboureurs
8c le refte du menu peuple, encore fe r f pour la
plupart : mais fur tout les moines 8c les c lercs, à qui
leur profeifion défendoit l’ufage des armes.
On cherehoit depuis long-tems le remede à un mal
fi contraire, non feulement à la religion ch ré tien n e ,
mais à la ioc ie té c iv i le , dont il fappoit lés fondemens, 8c
nous avons vù dès le regne de Charles le Chauve un
grand nombre de décrets des conciles 8c d’ordonnan-
S f f jj
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Tentatives
pouc la paix«
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