
j ip o c . XX 7.
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Mort deGifilier*
Tagmon archevêque
de Mag-
deb.
Chr. Sax» 1004.
Vitm.U S>p>57'
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écrits ? 6c du fucccs avec lequel il publioit leurs louanges
: lui promettant qu il auroit part a leur gloire.
Enflé de cette v if io n , il commença à débiter
dogmes contraires à la foi ; 6c a fo u ten ir , qu il falloir
croire en tout ce qu’avoient dit les poëtes. Enfin étant
convaincu d’h e re fie , il fut condamne par 1 archeveque
de Ravenne . O n en trouva plufieurs autres en Italie in-
fedlésd e cette erreur, qui périrent par le fer ou par le
feu; Vers le même tems fortirent des heretiques de
l'ifle de Sardaigne, fertile en femblables maux , qui
corrompirent une partie des Chrétiens d 'E fp agn e , 6c
furent aufli exterminés par les Catholiques. C e débordement
d’erreurs, parut être l’accompliflement de la
prophétie de faint J e an , q u ia dit que fatan feroit lâché
après mille ans. . , , . 1
En Allemagne le roi H enri s’appliquoit a régler les
affaires, que lajcune ifede l'empereur O tton 6c fa mort
précipitée l’avoient empêché de terminer. Une des
principales é toit le récabliffenaent de 1 ev eche de MerC-
bourg, fupprimépar O tton .L e roiH enr i aïant doncce-
le b r é à P o ld en la fê te d eN o ë l, lafeconde annee d efon
regne : v in t à Dornbourg , d*ou il envoia a Magde->
bourg V illig ife archevêque de M a y en ce, avec d ’autres
hommes fa g e s , vers Gifilier archevêque de Magdebourg
, dangereufement malade depuis long-tems. Le
roi lui mandoit de rentrer en lui-meme > de recon-
noître la main de D ie u , qui le chaxioit fi v ifib lem en t,
de quitter le fieged e M a g d e b o u rg , qu’il avoir u furpé,
de reprendre celui de Meribourg qui lui appartenoit
légitimement, & de réparer tout le malqifl’il avoir fait
en le détruifant. il étoit fi éloigné de le faire, qu ila v o it
peine m ême à en écouter la proposition : toutefois il
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répondit en peu de mots, que dans trois jours il iro it
rendre au roi une réponfe certaine. Il fe fit donc monter
fur un ch a r io t, la feule voiture dont il ufoic depuis
long-tems, 6c fe fit mener à fa maifon de T r ib u r , où
confirmé de maladie il mourut au bout de deux jours, le
v in g t-c in q u ièm e de Janvier l’an 1004.
Le roi Henri l’aïant appris ; s’y rendit pour accompagner
le corps jufques à Magdebourg ; 6c y envoïa
devant Vip e r t fon ch ape lain, avec ordre de faire élire
Tagmon pour archevêque. Cependant Valthard prévô
t de l’églife de Magdebourg , aflembla le clergé ,
Îiour leur déclarer que l’archevêque étoit m o r t, & que
eroi v eno it les vifiter : leur demandant en même tems
leur avis fur l ’éleétiqn d ’unfucceifeur. Ils déclarèrent
tout d’une v o ix qu’ils l ’élifoient lu -m êm e , quoiqu’il
le refufât hutpblement. Le corps de l ’archevêque G i filier
étant arrivé à Magdebourg, 6c le roi eniuice, i l
çnvoïa le lendemain Arnoul évêque d’Halberilad pour
perfuader au c le rgé 6c aux vaflaux de l’ég liie va cante
, d’élire Tagmond. Le prévôt Valthard répondit ,,
qu’il renonçoit volontiers à l’éleébion faite en iâ fa veur
: mais qu’il prioit le roi au nom de tou s , de leur
laiffer la liberté d’une éleétion canonique , 6c de ne
fias fouffrir que la d ignité de leur é g life , fût a v ilie d e
eur tems. Sur cette réponfe le roi fit venir le prévôt
& le s principaux de l’égtife de Magdebourg féparé-
m en t; 6c fit fi bien par prières & p a r promcife s,qu’ils
élurent T a gm o n : à q u i auffi-tcM: il donna le bâton paf~
toral de l’évêque A rn o u l, pour figne de l'inveftiture
de cette églife ; 6c l’initala dans la chaire pontificale ,,
avec les acclamations ordinaires. Enfuite on célébrai,
les funérailles de Gifilier.
A n. i 004.