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— ment. Ils étoient Us maîtres des abbés, &. les oblf-
27 * geoient à recevoir tels moines qu’il leur plaiioit, ou à
loger dans le monaftere des ieculiers, prefque en auffi
grand nombre que les moines.
Les évêques donc qui fè trouvèrent au concile de
C P. du mois de Janvier 10 27. fe plaignirent que ces
charifticaires tournant à leur profit Tes revenus des
monafteres les reduifoient à une ruine totale , 8c les
changeoient en habitations feculieres,parce que la pauvreté
obligeoit les moines à les abandonner.C’eft pourquoi
le concile permit aux moines de fè pourvoir contre
les charifticaires, pour les obliger à réparer le tore
qu’ils avoient fait au monaftere, ou pour leur en ôter
entièrement la joüiflance : ordonnant toutefois de ne
s’adrefler pour ce fujet qu’au concile du patriarche »
8c non aux juges fèculiers.
Dans une autre conftitution du mois de N ovembre,1
indiôtion onzième, qui eft la même année 102 7 . le patriarche
Alexis défend aux charifticaires de faire paffer
leurs monafteres à d’autres.Car il y en avoit qui les ven-
doi nt comme des biens profanes. Il défend à toute per-
ibnne,de quelque condition qu’elle foit, de pofTeder utî
monaftere de l’autre iexe. Il défend auffi les aliénations
des fonds dépendans des monafteres, finonpar l’autorité
du patriarche ou du métropolitain. Enfin les évêques
qui ont reçu des monafteres de la libéralité des métropolitains,
feront obligez de les leur rendre, quand
les métropoles iè trouveront réduites à l’indigence par
les contributions neceflaires pour les befoins de l’état, i
Cette conftitution fut lue en prefence defeize métropolitains
& de cinq archevêques : la date eft du mois de
Novembre indiéiion onzième la même année 1027.
L i v r e c i n q u a n t e -n e u v i e ’ m e . 48 p
L ’année luivante l’empereur Conftantin m ou ru t,
après avoir régné cinquante ans avec fon frere , 8c
trois ans ièul : ne fongeant qu’à fon plaifir. Il étoit tout
occupé de couriès de chevaux, entouré de boufons 8c
de plailans, & donnoit les gouvernemens & les emplois
à des eunuques yvrogiles & à d’autres perfonnes indignes.
Il tomba fubitcment malade le neuvième de N o vembre
, l’an du monde 5» 5 37. de J. C. 1028. & fe
voïant abandonné des médecins, il fongea à iè choifir
un iuccefleur. Il fit venir un patrice Romain A rg y re , 8c
lui dit : Choiflfïèz de quitter vôtre femme, 8c d’épouièr
une de mes filles, ou d’avoir les yeux crevez. Romain
étoit fort embarafïe : mais ià femme pour le tirer de ce
péril : fè fit couper les cheveux , & entra en religion.
L ’empereur Conftantin avoit trois filles, dont l’aînée
nommée Eudocie fè fit religieuiè : Theodora , qui é-
toit la troifiéme, refuià d’épouièr Romain A rg y re , foit
à cauiè de la parenté, foit parce que ià femme v ivoit encore.
Mais la féconde, nommée Z o ë , accepta vo lo n tiers
ce mariage. La queftion de la parenté fut agitée
8c décidée par le patriarche Alexis avec fon clergé.
Romain & Z o ë reçurent la benedi&ion nuptiale : il
fut déclaré empereur, 8c Conftantin mourut trois jours
après âgé de foixante & dix ans.
Romain Argyre en regna cinq & demi. Il étoit d’une
famille ancienne 8c illuftrée par plufieurs grandes dignités
, 8c il fit beaucoup de bien pendant fon regne.
Sachant que la grande églifède C P . dont il avoit été
économe, n’avoit pas allez de revenu, il lui affigna quatre
vingt livres d’or par an fur le trefor impérial. Il
éleva trois fyncelles à la dignité de métropolitains :
mettant à Epheiè Cyriaquefrerè du patriarche, à Cyzi-
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A n . 1028.
X V I I I .
Mort de Cou*
ftantin.
Romain A rgyre
empereur.
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