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i z z H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . "
moit le plus ; & après qu’on l’eut défigurée au vifage j
>&c marquée d’un fer chaud, il l’envoïa en exil en Irlande.
Elle en fortit quelque temps après & vint à Glo-
ceftre -, mais les gens de l ’archevêque la pr iren t, lui
coupèrent les jarets; & peu de jours après la firent mourir
miferabletnent. Telle étoit la puiffance & la feve-
rité du prélat.
Le roi Edui lui-m èm e , devenu infupportable pour
fa mauvaife conduite, fu t chaffé, & on reconnut pour
roi fon frere Edgar en 937. Peu de jours après fon élection
, il tint une aiTemblée générale de tout fon roïau-
m e , ou il cafla toutes les loix injuftes de fon frere , Ôc
repara toutes fes violences. Il rappella glorieufement
la b b e Dunftan de fon e x il, & lui rendit plus d’honneur
que les rois fes prédeceifeurs. Quelque temps après
1 evêcbé de Vorcheftre étant venu à vaquer , il l’obligea
a l’a c cepter, & il vint à Cantorberi fe faire fa-
crer. L ’archevêque Odon le fit avec plaifir ; mais
dans la ceremonie au lieu dénommer Dunftan évêque
de Vo rch e ftre , il le nommoit archevêque de Canto rberi,
comme s’il l’eut ordonné pour fon églife. Les
affiftans croïant que c’étoit par mégarde, le lui firenc
remarquer, & il leur repondit : Je fçai mes enfans s
ce que Dieu opere en moi : de mon vivant il fera év ê que
de Vorcheftre ; mais après ma mort il gouvernera
toute 1 Angleterre. L ’évêque de Londres étant mort „
le roi Edgar, les Seigneurs & les habitans de la ville ,
prefferent Dunftan de prendre encore cette églife. I l
s en defendoit par l ’autorité des canons, qui ne permettent
pas de donner deux églifes à un même évêque
; mais on lui reprefenta que l’apôtre S. Jean avoic
gouverné fept églifes & leurs évêques, & que fa in i
L i v r e c i n q u a n t e - s i x i e ’me. 113
Paul avoir eu le foin de toutes les églifes. Dunftan fe
rendit à ces raifons : comme fi la million extraordinaire
des apôtres devoit être tirée à confequence pour
la conduite ordinaire de l’églife. Il gouverna donc les
deux églifes de Londres Si de V o rch eftre, comme évêque
de l’une & de l’autre.
L ’archevêque Odon mourut l'an 961. le quatrième
de J u ille t , après avoir tenu vin g t ans le fiege de C an torberi;
& il eft compté entre les faints. Le roi pria
D unftan de prendre fa p la c e , & ne put lui perfuader. A
fon refus Elfin évêque de Vin ch e ftre , aïant gagné par
argent les feigneurs les plus puiffans de la cour du roi
E d ga r , fe fit donner cette d ign ité , qu’il defiroit depuis
long-temps ; mais comme il alloit à Rome quérir fon
pa llium , il mourut de froid , en paffant les Alpes. Le
roi pria encore Dunftan d’accepter le fiege de Cantorbe
r i, & il le refufa encore. On choifitdonc pour le remplir
Berthelin ou Birthelm évêque de Dorfet : bon homme
, mais fi peu capable, qu’au bout de quelques jours
le roi le renvoïa à fon évêché -, & revint pour la troisième
fois à Dunftan. T ou s les évêques fe joignant au
ro i, ils lui perfuaderent enfin de paiferau fiege de Cantorberi.
Auifi-tôc il partit pour aller à Rome où le pape
Jean lui donna le pallium avec la lettre ordinaire, contenant
les devoirs d’un évêque. Il lui donna la lettre
de fa main, mais il lui fit prendre le pallium fur l’autel
de faint Pierre.
Le pape fut confulté vers le même temps, touchant
m caufe du fiege de Reims. L’archevêque Artaud étant
mort le dernier jour de Septembre 961. Hugues fils de
Hebert de Vermandois , foutenu par fes freres, prétend
u rentrer dans ce fie g e , & mit le roi Lothaire dans H
Vit a 0 d. ». i j .
V it a Dnnft. n.y.\
S a c . j. e tB . TScn.
p. <>58, te. 9. conc.
p .M l .
IV.
Oclalric archevêque
de Reims.
Fred. chron.ÿSi,