
j i & a S ï . B e n . f& c .
6.p.y,z.
1 9 0 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
roient s’en allaffent où ils voudraient,fans rien emporter
que leurs habits. Ils aimèrent mieux quitter , &
Mainard fut fait abbé de Glanfeuil alors dépendant de
S. Maur où S. Mayeul laiifa pour abbé T e u to n , qu’il
avo it amené avec lui.
L ’abbé Guillaume difciple de S. Mayeul étoit né en
Ita lie , & aïant été voüé à Dieu par fes parens, qui
croient nobles & r ich e s , il fut élevé dans le monaftere
defaint Janvier de Locedia, près de Verceil. Sa merc
étant morte, ilperfuada à fon pere d’entrer dans la même
communauté , où il mourut faintement. L ’évêque
de Verceil voulantordonner diacre Guillaume, il refu-
fa de lui prêter ferment, foutenant que c’étoit un abus
6c uneefpecedefimonie. Sur ce qu’il avoit appris de la
régularité q u i's ’obfervoit à C lu g n i , il avoir déjà un
grand delîr d’y aller,quand S. Mayeul vint à Locedia.
Guillaume fe découvrit à lui fecretement, & le faint
abbé lui promit de le prendre à fon retour de Rome.
A in fi Guillaume quittant fon pais, fa famille & le voifi-
nage de leurs grandes terres, fuivit faint Mayeul à C lu -
<mi, où il fit un tel progrès, qu’au bout d’un an le faint
abbé voulut le faire ordonner prêtre ; mais il s’en jugea
indigne.
S. Mayeul l’envoïaeniuite réformer le monaftere de
S. Saturnin fur le Rhône , aujourd’hui S.Saurin. Mais
dix-huit mois après il le rappella, pour l’envoïer à D i jon.
Car Brunon évêque de Langres, voulant réformer
le monaftere de S. Benigne,alla trouver faint Mayeul,
qui lui envoïa douze des principaux de fes moines, &
Guillaume à leur tête. Henri duc de Bourgogne lui
donna enfuite le monaftere de V e r fi 6c celui d eB e z e ,
pour y mettre la réforme.
L i v r e c i n q _ u a n t e - s e p t i e ’me. 1 9 1
La même année que mourut S. Mayeul, mourut auffi
S. V o lfang évêque de Ratifbone , après vingt ans d’é-
pifcopat. Il rétablit dans fon diocefe l’obfervance regu-
liere chez les chanoines, les moines ôc les religieufes.
V o ïan t à Ratifbone même le relâchement des moines
de faint Emmeran, ild ifo itfou vent : Si nous avions des
moines le refte ne nous manqueroit pas. Et comme on
lui d u o it, qu’il n’y avoit par tout que trop de moines »
il répondit avec larmes : A quoi fert la fainteté de l’habit
fans les oeuvres ? Les moines reglez reifemblent aux
bons anges, les relâchez aux mauvais. Le defordre ve-
noit de ce que depuis lon g temps lesévêquesde Ra tifbone
étoient auffi abbez de faint Emmeran ; 5c s’appro-
prioient les revenus de ce m onaftere, réduifant les moines
à pourvoir eux-mêmes à leur fubliftance. Pour y remédier
, faint V o lfa n g fit venir de faint Maximin de
Treves un laint moine nommé Ramuo ld , qui avoit été
avec lui chapelain de l’archevêque Henri, ôc le fit abbé
de faint Emmeran.
Quelques-uns du confeil de l’éveque trou voient mau*
vais, qu’il ôtât à fes fucceffeurs un revenu, dont fes pré-
deceffeurs avoient joüi ; mais il leur répondit : Je ne
veux pas me charger au-delà de mes fo r c e s , c’eft bien
a (fez d’ être évêque, fans vouloir encore faire les fo n c tions
d’abbé: loin de diffiper les biens de faint Emmeran
, je veux les emploïer aux ufages pour lefquels ils
ont été donnez. Ainfi l ’abbé Ramuold rétablit la régularité
dans ce monaftere , aïant de quoi fournir abondamment
, non feulement à la fubfiftance des m o in e s ,
mais à l’hofpitalité 5c aux aumônes. Saint V o lfa n g rétablit
de même la régularité chez les religieufes §e chez
les chanoines.
O o iij
X X X V I .
Fin de S Volf. ng
de Ratifbone.
Vit a f&c. y. Ben.
c. ly p . 819.
Vitas.Ramu.f&ci
e . f . 3.
c. 17. iS,