
Saint Simeón
de Treves.
Sup. n. 14«
VitaJ a c . 6. Ben•
Ju 3 7 1 . Boíl. 1 .
J un .to . 19 p .S 7 .
5 04 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
- 1 firme r , la diminuer, ou y ajouter. De m ême fi un êvê-
AM.1031. q Ueen voie ion diocefain au pape, avec des témoinsou
des lettres, pour recevoir penitence , comme on fait
fouvent pour les grands crimes : il eft permis à ce pécheur
de la recevoir du pape. Mais il n’eft loihble à
pérfonne de recevoir du pape la penitence 8c l’abfolu-
tion , fans le congé.de fon évêque. Nous n’avons pas
la fin des aétes de ce concile de Limoges,
xxvii. Le moine Sim eon q u iy fu tc iré com m e tém o in d e la
créance dés O r ien tau x , fur l ’apoftolat de faint Martial,
étoit un des grands faints de ce fiecle. Il naquit à Sy-,
racufe en S ic ile , de parens grecs 8c très-nobles, qui
l ’éleverent chrétiennement. Il n avoit que lept ans ,
quand fon pere le mena à C P. où il le fit inftruire par
les plus favans maîtres. Etant devenu plus g ra n d , l’e-;
xemple des O c c id en tau x q u ’ilv o ïo ita lle rà je ru fa len ij
lui donna le defir de faire le même vo ï ige. Après avoir
v ifité les faints lie u x , il demeura en P aleitin e, & paffa
fept ans à conduire les pèlerins, avec un faint homme
nommé Hilaire. Puis il s’attacha à un r e c lu s , qui de-
meuroit dans une tour fur le bord du Jourdain. Un jour
comme le jeune Simeón regârdoit avec trop de curio-
fité par une fen ê tre , des femmes qui venoient abruvér
des chameaux, le reclusqui étoit en haut l’ appella , lui
reprocha fans l’avoir v û , ce qu’il avoit fa it , 8c même
c e qu’il avoit p en il : puis il a jouta :D e quoi vous fe r t,
mon fils, d’a voir quifté-les-biens de votre pere, fi vous
gardés dans votre coeurlesdefirsdu mon d e , 8c fi vous
êtes fenfible aux appas de lachair ? Comme.il v it que
Simeón rougiifôit,incontinua : Ne c ra ign e zp o in t,m on
en fant, j ’ai uneb on ne e fp e ran ced e v o u s , par la grâc
e de Dieu. C ’e ftà y o u s de combattre l'ennemi., 8c à
Dieu
L i v r e c i n q u a n t e - n e u v i e ’ m e . j o j
Dieu de vous donner fon fecours pour le vaincre. Je le
prie de vous récompenferdu fervice que vous m’avez
rendu pendant ces années: mais je ne puis plus fouffrir
le concours du peuple , il faut que je me retire. En
effet il fe déroba de Simeon , 8c s’enfuit ailleurs.
Simeon avoit un grand défir d’être ermite:maisaïant
appris par la leêture des vies desperes, qu’il fa llo itcom -
mencer par pratiquer l ’obéïifance dans une communauté
: il alla a Bethléem, 8c fe rendit m oine au monaftere
de fainte M a r ie , où il demeura deux ans , 8c exerça
les fon&ions de diacre. Enfuite il alla au monaftere ,
qui étoit au pied du montSinaï j 8c après y avoir demeuré
quelques années il fe retira par permiifion de
l ’abbé, dans une petite ca v e rn e , fur le bord de la mer
ro u g e , 8c y vécut feul près de deux ans. Mais commençant
à y être vifité par ceux qui n av ig eo ient fur cette
mer, il re v in t au monaftere, d’où il fut envoïé pour
rétablir celui du haut de la m on ta gn e , qui étoit demeuré
d é fe r t , à caufe des courfes des Arabes.
Cependant quelques-uns des freres avoient été en-
v o ïe z en Occident pour les neceflitez du monaftere :
c ’e ft-a -d ire , pour recevoir l'a r g e n t , que leur envoïoit
Rich a rd II. duc de Normandie. Car ce prince faifoit de oUb lib ,
grandes offrandes aux é g life s , prefque par tout le monde
; il envoïa cent livres d’or au S. Sepulcre de JerufaJem,
8c faifoit des prefens à tous ceux qui vouloient y aller
en pelerjnage. Enfin il v eno it tous les ans à Rouen des
moines du;mont S in a ï,re c e v o ir les liberalitez du duc ;
8ç ils en rapportoient quantité d’or 8c d’argent. Ceux
donc qui avoient été en vo ïe z pour recevoir cette rente
, étant morts ; le duc garda l’a rg en t, 8c manda qu’on
envoïa t un moine fidele pour l ’emporter. Simeon fut
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