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4 9 é> H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
de nommer faint Martial entre les apôtres, & de même
fous Gauflin ion iuccelTeur. Mais du temsduroi Robert
, Hugues mon predeceflfeur étant à ià cour à Paris,
il s’émût fur ce fujet une diipute entre les François &
les Limoufins, à laquelle je fus prefent. LesLimoufins
difoient : Vous ne faites pas bien de nommer S. Martial
le dernier des apôtres : nous faifons mieux de le
nommer le premier des confeiïèurs. L ’archevêque
Gauflin foûtint l’opinion des François, difant que S.
Martial devoit être reconnu apôtre; puifqu’il étoit né
de la race d’Abraham, parent de S.Pierre 8c de S. Eftien-
n e , diiciple du Seigneur, baptiie par fon ordre & de la
main de S.Pierre, ordonnéévêque par J. C. même le
jour de fon afeenfion; & envôié par lui dans les Gaules,
après avoir reçu le S. Elprit avec les apôtres, le jour de la
Pentecôte. Çg difeours de l ’archevêque fut approuvé
du roi & de tous les afliftans.
O n vo it ici le fondement de cette opinion, touchant
Papoftolat de S. Martial. C ’étoitunehiftoirede
ià vie compoiée fous le nom d’Aurelien fon diiciple »
o ù fe trouvent tous iès faits, mais qui étoit inconnue
avant le dixième ilécle, & que tous les favans recon-
noiflfent aujourd’hui pour apocryphe. Ce que nous
lavons de plus certain touchant S. Martial , eft le peu
qu’en dit Grégoire de Tours : lavoir qu’il fut envoie en
Gaule par le pape avec S. Denis & les autres premiers
évêques, vers l’an 250, qu’ilfu t évêque de Limoges;
& y prêcha l’évangile avec grand fuccés ? enfin qu’il
étoit honoré comme eonfeiîeur.
Gerauld abbé de Solignac & leva enliiite dans le
concile de Limoges, & dit : Nous avons chez nous de
très-anciens livres, où S. Martial eft nommé apôtre,
mài$
L i v r e c i n q o a k t e - n e o v i e ’m é . 497
«lais la négligence des ccclefiaftiques l’a fait mettre depuis
entre le scon fe leu rs :cro ïan tlu i faire plus d honneur
en le mettant le premier entre ceux c i , que le
dernier entre les apôtres. Un favant clerc d'AngouIê-
me d it entre-autres chofes : il y a plufieurs années qu'il
Vint chez nous deux moines du m ont Sinaï , favans &t
v e r tu eu x , l’un nommé S im eon ,l'au treC o fm c . Je leur
demandai!! les Orientaux connoilfoient faint Martial,
& ils répondirent tout d'une vo ix , qu'ils le connoif-
foient pour apôtre 8c pour un des foixante 8c douze
drfciples. Plufieurs autres parlèrent encore dans le conc
i le , alléguant en général d’anciens livres 8c une ancienne
trad ition: mais fans fpecifier aucun tems précis
, 8c fe fondant toujours fur les prétendus aétes de
faint Martial, dont perfonne ne conteftoit l’autorité.
Après de longs raifonnemens fur ce fu je t , Aimon archevêque
de Bourges dit : Nous fîmes lir e , il y a quinze
jo u r s , dans le concile de B ourg es, la lettre du pape
J e an , envo'iée à tous les évêques des Gaules ; & tous
les d o d e sq u i y étoient approuvèrent ce qu’elle con-
t ie n t , 8c que vous a v e z inititu e. En fuite Jourdain é v ê -
que de Limoges, raconta ce qui s’étoit paffé au conci-
Ie Üenu en 1019, fff tous fe tro u v an td um êm e a v is ,le s
évêques fe levèrent pour aller célébrer la meffe dans
1 eg life de iàint Sauveur : car on tenoit le concile dans
la cathédrale dédiée à faint Eftienne. L’archevêque de
Bourges officia a la priere de l’évêque de Limoges ; &
après la première oraifon , il en ajouta une de faint
Martial comme apôcre.
Après 1 evangile l'évêque Jourdain prêcha contre
les pillages 8c les violences , exhortant tous les fei-
gneurs a fe trouver au concile le lendemain & îe troi-
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Paix ordonnée*