
3 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i qu e .
^ pour venir jufques à T o u r s , où il arriva près le temps
•^4 • de la fece du faint. Il la celebra avec une dévotion extraordinaire
: le quatrième jour la fievre le r e p r it, &c
il mourut le jour de 1 oétave dix-buiciéme de N o v em bre
9 4 1 , âge de foixante-quatre ans ; la quinzième an-
née depuis qu’il fut abbé de Giugni. L e g life honore
fa mémoire le jour de fa mort. Il fut enterré dans l ’é-
ghfe d e faint Julien de Tours par l’archevêque Theo-
t ilo n , qui par fon fecours avoit rétabli ce monaftere ,
fonde par faint Grégoire fon prédeceifeur, &: ruiné par
Trod.chr. les Normans. Theotilon mourut trois ans après en revenant
de Laon pour procurer l'a paix entre le roi &
les princes; & fut enterré dans la même éghfe de faint
Julien.
Mahii.dcg.p. Entre les monaiteres reformez par faint Odon , les .
plus connus font les fuivans. Aurillac en A u v e rg n e ,
fonde depuis peu par faint Gerauld : Fleuri fur L o ire ,
•»'.t'zz.v' tlY' ref ° rme a la follicitation du comte E lifiard , qui obtint
cette abbaie de Raoul roi de France, pour la donner à
faint Odon , & alla avec deux autres comtes & deux
eveques l’en mettre en poffeftion , nonobftant la réfi-
ftance des anciens moines, qui fe défendirent à main
armee. Saint Odon reforma auiïi le monaftere de Sar-
lat en Périgord, & celui de T u lle en L im ou fin, depuis
erigez en evechez : faint Pierre-le-Vif à Sens : faint Julien
a Tours : Romans -Mouftie r au diocefe de Laufa-
ne : Charlieu au diocefe deMâcon. O n le re con n o iifo it
pour abbe de toutes ces maifons ; mais il mettoit en
chacune un abbé particulier , qui étoit comme fon vicaire.
E11 Italie il reforma le monaftere de faint Paul à
R om e , ceux de Soupenton , de Salerne, de faint Au-
guftin aPavie : établiifant partout le même o rdre,c’elt-
L ivre c i n q u a n t e -c in q u i e ’m e . 37
à-dire la même obfervance qui fe pratiquoit à C lugn i.
Il ne neghgeoit pas le temporel , dont le foin eft une
fuite ordinaire de la régularité. De fon temps le monaftere
de C lu gn i reçut des donations fi confidera-
bles , qu’il en refte jufqu’à cent quatre - vin gt - huit
chartes.
Il refte aufli de lui plufîeurs écrits, qui montrent fa
fc ien ce& fa pieté. L’abregé des morales de S. Grégoire
fur Job ; des hymnes & des antiennes en l’honneur de
faint Martin ; les trois livres du facerdoce , depuis
nommez fes occupations, & à prefent fes conférences.
Etant abbé il écrivit en quatre livres la vie de faint Gerauld
comte d’Aurillac. L ’hiftoire du retour des reliques
de faint Martin , rapportées de Bourgogne, qu’il
compofaà la priere de Foulques le bon comte d’A n jo u ,
& plufieurs difcours à la louange de ce faint. LTn entre
autres fur l’incendie de fon églife arrivé de ce temps-là,
pour montrer qu’elle ne doit fcandalifer perfonne , ni
diminuer la dévotion des fideles envers faint Martin.
O n attribue encore à faint Odon la vie de faint Grégoire
de Tours.
En plufieurs endroits de fes ouvrages, mais principalement
dans fes conférences, il déplore les moeurs
corrompues des chrétiens : entre autres l’impureté ,
la violence & le mépris manifefte de la juftice. Il fe
plaint en particulier de l’abus de la fainte euchariftie
par les communions indignes. C e myftere, d it-il, n’é-
toit pas célébré fi fréquemment dans les commence-
mens de l’églife : mais plus il étoit rare, plus on y aq>-
portoit de religion. Il dit que les reliques de fainte Va l-
burge aïant été mifes fur l’autel, les miracles cefterent ;
& qu’elle apparut à un malade , & lui dit : Vous ne
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