
ïjtf H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Le pape ajouta : 'Que jugez-vous donc.de ces deux
N' ? «g évêques, que nous avons o rd onne z, B enoît de Porto &
.Grégoire d’Albane , qui ont prononcé les oraifons fur
i ’ufurpateur ? Le concile répondic : Q u ’ils foient punis
de même, cependant nous les laiifons à votre diferetion,
ju fq u a la troifiéme féance. Q u ’ordonnez- vous d on c ,
d it le pape touchant l’ufurpateur de notre fiege. Le
concile dit : Q u ’il fo it abfolument condamné, afin que
déformais aucuns des officiers de c o u r , des néophytes,
des juges ou des penitens publics, ne fo it aflez hardi
pour afpirer au degréiuprême d e l’églife. Alors le pape
Jean prononça la fentence contre L é o n , le déclarant
dépofé de tou t honneur facerdotal & d e toute fonc tion
cléricale , avec menace d’anathême perpétuel, s’il con-
tin u o itd ’en faire, aucune, ou s’effprçoit de rentrer dans
le faint fieg e , & pareille menace contre ceux qui lui
donneroieat aide ou çonfeil. Le pape ajouta : Que jugez
vous de ceux q u ’il a o rdonnez ? Le concile répondit:
Q u ’ils foient dépoièz. Alors le pape ordonna qu’ils en-r
traifent dans le concile revêtus de chafublçs & d’éto le s ,
{k fit écrire par chacun d’eux dans une papier: Mon pere
n ’av.oit rien à lu i , & ne m’a rien donné. A in fi il les re»
mit a.u rang qu’ils tenoient auparavant.
A la féconde feffion du concile tenue le lendemain J
le pape di t , que l’on avoit cherché ayec foin l’évêquc
£icon fans le t ro u v e r , 8c le concile ordonna que fa
condamnation feroit différée jufqu’à la troifiéme feffion.
Alors le pape appella deux évêques, qui avoienf
ordonné L é o n , fçavoir Benoît de Porto 8c Gregoirç
d’A lb a n e , & leur fit lire à chacun dans un papier : M o i
t e l, du vivant de mon pere, j’ai confacré à ia place
J,eon officier de ç o u r , néophyte $ç parjure contre ley
ordonnances
L i v r e c i n q u a n t e -s i x i e ’m e . 137
ordonnances des peres. Puis leur jugement fut remis “ l '
à la troifiénie feffion. Le pape ajouta: Que jugez-vous 264.
de ceux qui ont prêté de l ’argent au neophyte , pour
acheter la grâce de Dieu , qui ne fe peut vendre ? Le
concile dit : Si c’eft un é v êq u e , un prêtre ou un diacre
, qu’il perde fon rang : fi c’eit un moine ou un
laïque , qu’il foit anathematifé. Quant aux abbez dé-
pendans du pape, qui avoient affilié au concile précèdent,
on les lailfa à fon jugement. Puis il dit : Ordonnez
que jamais- l’inferieut n’ôtera le rang à fon fu-
perieur, fous peine d’excommunication ; 8c que les
moines, fous la même peine, demeurent dans les lieux
où ils ont renoncé au fiecle. Le concile l’ordonna.
A la troifiéme feffion le pape prononça par contumace
fentence de dépofition contre Sicon évêque d’Of-
t ie , un des ordonnateurs de L éon , fans efperance de
refticution, 8c remit en leur p remierrang ceux que Léon
avoit ordonné , comme n’aïant rien reçu de lui : alléguant
l ’exemple du pape Etienne III. contre ceux qui
avoient été ordonnez par Conilan tin . Enfin on défen- sup.i.xiw.H.iis.
dit à aucun laïqu e , de fe tenir pendant la meffe autour
de l’a u te l, ou dans le fanéluaire. T e l eil ce concile ,
dont la procédure femble encore moins reguliere que
celle du precedent, puifque Léon abfent y eil condamne
dès la première feffion , fans avoir été cité une feule
fois ; fans qu’il paroiife contre lui d’açcufateurs ni de
témoins. Il e il toutefois remarquable, que ce concile ,
comme tous les autres, allégué fouvçnt les canops &
l ’autorité des peres,
E e pape Jean X I I . ne fürvéçut pas trois mois à ce
concilç ; car comme il étoit une nuit hors de Rome ,
abandonné à fon plaifir aveç une femme mariée, il fut u.
Tome X I I . S