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Chr.Trod. 936
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z z H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j u e .
de Janvier 5)3 <î. 6c alors les feigneurs rappellerent en
France Louis fils de Charles le fim p le , que fa mere
O g iv e avoir emmené en Angleterre près du roi Edel-
ftan fon frere. Il fu t facré à Laon par Artaud archevêque
de Reims en prefence des feigneurs 6c de plus de
v in g t évêques,le dimanche dix-neuviéme de Juin 936.
fon féjour en Angleterre l’a fait depuis nommer Louis
d’Outremer.
L ’abbé O d on étant arrivé à Rome procura la paix
entre le roi Hugues &c Alberic , à qui le roi donna fa
fille en mariage. Le prince Alb e r ic conçut tant de refi-
peét pour Odon , qu’il voulut faire couper les mains 4
un païfan qui a voit penfé le frapper ; mais le faint ab-
lib.i.n.iy. t)é l ’en empêcha. Le pape 6i tout le clergé de Rome
lo b ii gerent à rétablir le monaftere de faint Paul comme
il avoit été autrefois ; & il y fa ifo it ordinairement
fa demeure tant qu’il fut à Rome. En ce voïage Odon
fit paroître fa patience 6c fa charité répandant par tout
des aumônes abondantes. Paflant à Sienne où la famine
é to it , il vit dans la rue trois hommes qui paroilfoient
de qualité ;, 6c pour leur épargner la honte de recevoir
l ’aum pn e , il fie iêmblant d’avoir envie des grains de
laurier qu’il trouva à leur p o rte , & les acheta bien cher.
Depuis environ cinquante ans les Sarrafins s’étoient
établis en Lombardie à Fraffinet , ou Frainet port
dans le golfe de Grimaud , entre To u lon 6c Fre-
jus. Ils ne furent d’abord que v in g t , qui venant
d’Efpagne dans une barque , furent "pouffez en Italie
malgré eux par le vent contraire. A ïan t trouvé le
lieu avantageux, ils firent venir cent autres des leurs;
& profitant de la d iv ifion des habitans du païs ,
l ih .<?•
xvi.
•ajri'afins en Ita lie.
1 . c . 1 .
ils maintinrent 6c s’y a ccrurent, de forte qu oç-
L i v r e c i n q u a n t e - c i n q u i e ’m e . Z5
cupant les paifages des A lp e s , ils rendoient le chemin
fort dangereux aux pelerins qui alloientà Rome. Cette ^-4-
année s’étant avancez ju fq u a A q u i à cinquante milles
de Pavie ils furent battus , mais d’autres venant d’A frique
avec une grande flotte furprirentGenes,tuerent
tou t excepté les femmes 6c les enfans ; 6c emportèrent
fur leurs vaiffeaux tous les tréfors des églifes 6c les ri-
chelfes de la ville. Cette même année 936. ils tuerent
plufieurs pelerins en revenant d’une courfe q u ils
avoient faite pour piller la haute Allemagne. En 940.
une troupe d’Anglois 6c de Gaulois qui alloient a Ro me
furent obligez de s’en reven ir, quelques-uns d’en-
tr’eux aïant été tuez par les Sarrafins qui avoient pris;
Agaune 6c brûlé le fameux monaftere de faint M au rice.
Enfin ils s’accordèrent à laiffer paffer les pelerins
en parant .tribut.
Manaifés archevêque d’ Arles voulant profiter de la
puiffance du roi Hugues dont il étoit parent, abandonna
fon églife 6c vint en Italie , où le roi pour affermir
lui même fa domination, lui donna les évêchez de V e -
ronne, de Mantouë & de T rente, avec le gouvernement
du Trentin ; ce qui l’engagea à devenir guerrier plùtôt
qu’évêque. Il prétendoit juftifier cette pluralité d e v ê -
chez , en difimt que faint Pierre avoit paifé d’A n tio -
che à Rome , qui étoit alors la plus puiflante ville du
monde ; qu’enfuite il avoit donné à S. Marc fon difei-
ple le gouvernement de l’eglife d’Antioche , fans préjudice
de celle d’Aquilée que le même S. Marc fonda ,,
6c de celle d’Alexandrie où il paifa bien tôt. Xan t Ma-
naffés étoit fçavant dans l’hiftoire ecelefiaftique.
Gérard archevêque de L o r c , dont le fiege fut depuis'
transféré à JuYave ou Salibourg, étant venu a R om e , BOur
chron. ^36;
XVII.
r e d 1 p a p é
l a B a v i e z