
'58 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .'
guériffcz p a s , parce que mes reliques font fur l'aute l,
qui ne -doit fervir que pour les divins myfteres. O n
ôta les reliques, & les miracles recommencèrent. Parlant
des moines, il traite d’apoilafie le mépris de la
nourriture & de l ’habit preferit par la réglé , & la
propriété, fous prétexte de biffer pour l ’ornement de
î ’églife.
•Ehg. fie. r. Le fuceeffeur de faint O d o n , & le troiiîéme abbé de
'* ?$ $ $$& C lu gn i fut Aimard , qu’il avoit fait élire dès l’année
X X V .
941. avant fon dernier voïage de Rome. Aiinart étoit
de baffe naiffance, mais d’une grande vertu. Il fut très-
zelé pour l’obfervance, & augmenta confiderablement
le temporel, comme on vo it dans les archives de C lu g
n i , par deux cens fo ix a n te -d ix -h u it chartes de fon
temps, qui ne fu t que de fix ans.
D u temps même de faint O don , la diieipline mo-
s. Gérard de naftique fut rétablie dans la Gaule Belgique par S. Gevd^'
c as rar^ b ro gn e , né. fur la fin du neuvième îîecle d’u-
1 1 nïi ne famille noble près de Namur. Son pere defeendoit
du comte Haganon fa vo r i de Charles le Simple, & fa
mere étoit foeur d’Etienne évêque de Tongre s. Gérard
fu t d’abord au fervice de Berenger comte de Lomage ;
& dès ce temps il rebâtit l’égjife de Brogne dans une
terre à lu i, voulant y fonder un monaftere; & en attendant
il y établit des clercs, pour faire l’office. C ’é-
toit l’an 918. Le comte Berenger i’aïant envoie à Ro„
bert comte de Paris & depuis ro i, il logea à l’abbaïe
de faint D e n is , où il fut touché du defir de quitter 1«
monde. Etant de r e to u r , il obtint la permiflion du
comte Berenger & de l’évêque Etienne fon oncle ôi
fon pafteur , qui lui donna l’abfolution de fes pechez,
|1 revint donc à faint D e n is , prit l’habit monaftique ,
L i v r e c i n q u a n t e -c in q u i e ’m e . 39
èc demanda la permiflion de commencer fes études,
c’eft-à-dire, d’apprendre à lire ; ce qu’il fit avec l’humilité
d’un en fan t, quoiqu’il fût déjà en âge d’homme.
En peu de jours il eut appris le pfeautier &c s’avança dans
la connoiffance de l’écriture fa in te , faifant en même
temps un grand progrès dans l ’obéiffance & les autres
vertus. La fécondé année de fa con verfion il fut ordonné
acolyte .par Theodulphe évêque de Paris, la troifié-
me année foudiacre, la quatrième diacre parFulrad fon
fuceeffeur, & la neuvième année prêtre par Adelheme
fuceeffeur de Fulrad.
Après dix ans de féjour à S. D en is , il en fortit l ’an
9x8. pour venir établir fon monaftere de Brogne,apportant
des reliques de faint Eugene martyr. Le clergé de
Tongres & le v êq u e m êm e , s’oppoferent d’abord au
culte de ce faint, qu’ils ne connoiffoient point ; mais
l ’évêque le permit en fin , & fa tranflationfe célébré encore
à Brogne. Gérard chafla'les clercs qu’il y avoit mis,
& y mit des moines qu’il gouverna quelque temps : mais
ne pouvant fouffrir le concours du peuple, il s’enferma
dans une cellule près de l’éghfe,pour vacquer à la priere
avec plus de liberté.
Quelque temps après l’évêque de Cambray l’obligea
de prendre foin du monaftere de faint Guiilain en Hai-
n a u lt , à la follicitation de Giflebert duc de Lorraine un
des plus puiffans ieigneurs de ce tem p s - la , gendre du
roi Henri l’O ifeleur. Le monaftere de faint Guiilain1
n’étoit alors occupé que par quelques clercs déréglez
& intereffez , à la place defquels Gérard établit une
communauté de moines, dont il fut abbé , fans ceffer
de l’être de Brogne. Arnould le vieux comte de Flandres
, croïant avoir été guéri de la pierre par fes prie-
Mo tan-, ad
4V fu a rd . 1 %.Aug*