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concluoit que la confideration du pape ne devoit pas
• ? 91, empêcher de paffer outre au jugement de l’archevêque
Ar n o u l , & on alleguoit l’exemple des évêques d’Afri-
'-y ' que dans un concile de 117. év êques, entre lefquels
./W. écoit faint A u gu ftin , qui s’étoient oppofez au fafte de
Rome. C ’étoit dans l’affaire du prêtre Apiarius.
xxv. Arnoul évêque d’Orleans parla beaucoup fur ce fucours
d’Ar- . \ *. 1 » • 1- v rori ans. j e t , tant a tout le concile qu en particulier a ceux qui
étaient proche de lui : mais tout fe réduiiît à ce qui
*■iS- fuit : Nous croïons qu’il faut toujours honorer l’ég li-
fe Romaine, en mémoire de S. Pierre , & nous ne prétendons
point nous oppofer aux décrets des papes : faur
toutefois l’autorité du concile de Nicée & des autres
can on s , qui doivent être éternellement en vigueur.
Car nous devons prendre garde , que ni le filence du
pape , ni fes nouveaux décrets ne préjudicient aux anciens
canons. Dérogerons-nous donc au privilège du
pape ? Point du tout. S’il eft recommandable par fa
lcience & par fa v e rtu , nous n’avons rien à craindre de
fa par t , & nous le devons encore moins craindre s’il
s’égare par ignorance ou par pallion : ou s’il eft opprimé
par la tyrannie qui regne dans Rome, comme nous
avons vû de notre temps.
Mais que Rome eft à plaindre ! qui après avoir produit
tant de grandes lumières de l’églife vient de répandre
des tenebres monftrueufes, dont on parlera dans
les fiecles à venir. Nous avons eu autrefois des Leons
& des Gregoires, un pape Gelafe , un pape In n o c en t,
dont la fageffe & l’éloquence étoit au-deffus de toute
la philofophie humaine. Et toutefois dans ces temps
heureux les évêques d’Afriques’oppofoient aux prétentions
de Rome : p lu tô t, comme je crois, par la crainte
L i v r e c i n q u a n t e - s e p t i e ’m e . z 6 y
des maux que nous fouffrons aujourd’h u i, qu’en vûë
du fafte de ceux qui prefidoient alors. Car que n’avons
nous point vû de notre temps ? Nous avons vû
Jean furnommé Oètavien , c’eft-à-dire, Jean X I I .
plongé dans les fales v o lu p te z , conjurer même contre
Otton qu’il avoit fait empereur ; & après l’avoir
chaffé on fait pape Léon neophyte. C ’eft Léon VI I I .
Mais l’empereur Otton étant lorti de R om e , Otftavien
y rentre , chaffe L é o n , fait couper le n e z , les doigts de
la main droite & la langue au diacre Jean, faic mourir
plufieurs des premiers de R om e , & meurt peu de temps
après. Les Romains mettent à fa place le diacre Ben
o ît , furnommé le grammairien , c’eft Benoît V . mais
le neophyte Léon avec fon empereur l’attaque peu de
temps aprè s, l’alïiege , le prend , le dépofe & l ’envoïe
en exil perpétuel en Germanie.
A l’empereur O tton fuccede un autre Otton , c’eft
O tton II. & à Rome fuccede dans le pontificat Bonifa-
ce monftre terrible , le plus méchant de tous les hommes
, foüillé même du fang de fon predeceffeur. G ’eft
Francon autrement Boniface VII. Il fut aufli chaffé &c
condamné dans un c o n c ile -, mais après la mort de l’empereur
Otton il revient à R om e , dépofe fur la foi de
fes fermens, ce grand pape Pierre auparavant évêque
de Pavie , c’eft Jean X lV . & le fait périr en prifon.
Eft-il donc ordonné que tant d’évêques diftinguez par
leur fcience & par leur v e r tu , qui fe trouvent dans
tout le monde, feront fournis à de tels monftres, pleins
d’infamie devant les hommes, & vuides de la fcience
des chofes divines & humaines. A qui nous en devons
nous prendre , de ce que le ch e f des églifes autrefois
fi élevé & couronné d’honneur Sc de gloire ,
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Sup. I. l v i . »• S'
7. 9. 10.
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