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gent pour ceder à G régoire, on prétendoit que celui-ci
étoit entré dans le iàint ilége parfimonie. Le roipa iïa à
Aix-la-Chapelle la fête de 1a, Pentecôte l’an 104^. & fit
venir près de lui V id ge r , qui ayant été élû archevêque
de Ravenne, occupoitce fiége depuis deux ans, iè g ou vernant
déraifonnablement & cruellement ; c’eft pourquoi
il lui ôta l’Archevêché. Il entra en Italie fur la fin
de la même année, 8c fit tenir un concile à Pavie : puis
étant venu à Plaiiance, il y reçut honorablement le pape
Grégoire V I . qui vint l’y trouver.
Vers la fête de Noël il fit tenir un concile à Sutri près
de Rome, où Grégoire fut invité* & s ’y trouva , elpe-
rant d’être reconnu feul pape' légitimé : mais l'affaire
ayant été examinée , il fut convaincu, comme diiènt
laplûpartdesauteurs,d’être entré irrégulièrement dans
le iàint fiége. D ’autres c ro ien t, qu’il céda volontairement
pour le bien de la paix ; 8c qu’il pouvoitiè juftir-
fier , puifque l’on a v o itp û , iàns fimonie , donner de
l’argent à Benoît pour en délivrer l’égliiè. Ce qui eit
certain, c’eft que Grégoire renonça au pontificat , io r -
tit du fiege, fe dépoüilla des ©rnemens , & remit le bâr-
ton paftoral: après avoir été pape environ vingt mois.
Le iaint fiege étant ainfi déclaré v a c a n t , le roi Henri
vint à Rome avec les évêques qui avoient tenu le concile
de Sutri ; & d’un commun confentement, tant des
Romains que des Allemans, il fit élire pape Suidger *
Saxon de naifiance évêque de Bamberg : parce qu’il ne
fç trouvoit perfonne dans l’églife Romaine digne d’en
remplir la première place. Adalbert archevêque de
■Hambourg, qui accompagnoit le roi Henri, penlàêtre
élu pape en cette occafion 5 mais il aima mieux faire tomber,
le..choix iùr fo.n collègue Suidger, Le nouv.eau.pas~
LrVRE C IN Q.U A N T E-N E U VI e’me
pe prit le nom de Clement II. fut làcré le jour de Noël, 8c
le jour même on couronna empereur le roi Henri & la
reine Agnès impératrice.
Henri fut fuivi en ce voyage par Halinard nouvel ^ > 1
archevêque de Lyon. Il étoit né en Bourgogne, & d e chevêche ¿e
chanoine de Langres il fe reiidit moine à iàint Benigne <;. -Ben,-
de Dijon fous l’abbé Guillaume, qui le fit prieur, & a-
près la mort duquel il fut élu abbé. Robert &Hen rirois
de France l’aimerent, aufli-bien que les.empereurs C on rad
8i Henri- ; & nous avons vû comme celui-ci le vou lut
faire archevêque de L yon après le refus de iàint O d i- s^.n. 4Ï>
Ion. Odolric , à qui Halinard avoit cédé cette dignité,
ne la remplit que cinq ans, après lefquels il fut empoi-
fonné par des envieux. Alors tout le clergé 8c le peuple
de L y o n envoya au roi une députation , demandant
inftamment Halinard,pour archevêque. Le roi l’accorda
avec joye ; mais Halinard refufoit toûjours, jufques
a ce que le pape Grégoire. VI . lui. commanda abiblu-
ment d’accepter..
Quand il vint pour recevoir l’inveftiture , le roi Matk
voulut a l’ordinaire, lui faire prêter ferment, il répon- f *
dit : L ’evangile 8c la réglé de iaint Benoît me deffendent
de jurer : fi je ne lesobièrve pas, comment le roi pourra
- 1 - il s’alïurer que je garderai plus fidelement ce ferment
? Il vaut mieux que je ne fois point évêque. Les
évêques Allemans principalement celui de Spire où
etoit la co u r , vouloir qu’on l’obligeât à jurer comme
eux : mais Thiery de Mets ,, Bruon de T o u l 8c Richard
abbé de Verdun , amisd’Halinard , qui connoif-
ibient là fermeté1, conieillerent au roi de ne le pas.
prefler. Le roi dit : Q u ’il ie preiènte au m oin s, afin
qu’i l paroifife avoir obfervé la coûtume.-. Mais H ali-
Z z z ijj ,