
Ç o n c
Suf.
i i z H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
a nommé prêtreffes & diaconeffes, les femmes que les
prêtres & les diacres ayoient époufées avant leur ord ination.
ep;/î,p, 10. Il y a deux lettres pour réprimer l'incontinence de
fon clergé. Quelques-uns, d it - il, font tellement enclaves
de ce vice , qu’ils ont chez eux des concubines,
avec lefquelles ils mangent & demeurent publiquement.
Elles gouvernent leurs maifons, & après leur
mort heritent de ce qu’ils ont amaffé des biens de l’é-
g life & des aumônes des fidelçs. La pauvreté leur fait
feindre d’abord de garder la continence ; puis quand ils
font reçus au fer vice de l’ég life , ils entretiennent ces
malheureufes aux dépens des pauvres. C ’eft une occasion
aux officiers de juftice d’entrer dans la maifon des
clercs fous prétexte d’en enlever ces femmes & leurs en-
fans ; & les clercs tremblans, leur promettent tout ce
. B i f f a i , c . 5 . q-uils veulent. C ’eft que les canons condamnoient
/.xmy.b.ii. ces conçubines a la fervitude. A in i î , continue A tto n
le nom du feigneur eft blafphemé. Car quand ces
femmes ou leurs bâtards prennent querelle avec quelqu’un
du vo ifîna g e ; les clercs viennent au fecours, déclarant
ainfi leur infamie. D e plus pour enrichir ces
honteufes familles ils deviennent interefTez , avares ,
p illa rd s , ufuriers & trompeurs. C e qui refroidit la dévo
tion du peuple à païer les dîmes ou apporter des
offrandes, au préjudice de leurs ames; & les clercs viennent
à une telle pauvreté , qu’à peine peuvent-ils fub-
fifter.
Quand les évêques les reprennent de ce défordrc
. ils fe révoltent contr’eux , au mépris de leur ferment:
cherchent la protedkion des puiffances feculieres, &
Couvent prennent le parti des çnnemis de l’églifç.
Quelques
L i v r e c i n q u a n t e - c i n q u i e ’m e . 113
Quelques-uns difent pour e x cu fe , que fans le fecours
de ces femmes ils ne pourroient fubfiiter. C e qui n’eft
■ qu’un vain prétexte : puifqu’elles-mêmes ont befoin du
fecours des hommes, & font une charge & un embarras.
Mais quand onenpourroit tirer quelque u tilité , il
faut préférer la fainteté de notre miniftere & les regies
de le g life . Evitez donc , mes chers freres, non feulement
le crime , mais tout ce qui vous y peut mener,
c ’e ft-à -d ire , toute attention à la beauté des "femmes, à
leur parure, a la douceur de leur entretien : en un mot
tou t commerce avec elles.
Atton fît auffi uncapitulaire ou inftrucftion generale To.sjp
a fon cierge & a fon p euple, diftribuée en cent articles,
& tirée principalement du capitulaire de Theodulfe &c
des conciles. Il ordonne à tous les prêtres, les diacres & c . 4 .
les foudiacres, de fça voir par coeur la fo i catholique :
c dire, fuivant le ftyle du temps, le fymbole attri- c . 2 9 .
bue a S. Athànafe. Il recommande les calendes, c’eft-
a-d ire , les conferences des curez & des clercs au commencement
de chaque m o is , pour s’inftruire de leurs
devoirs: ce qui femble n’avoir commencé qu’au fiecle
precedent, comme on vo it par les ftatuts fynodaux de sup.iiv.
Riculfe de Soiffons. Les prêtres doivent proportionner c-s°.
i les penitences a la qualité des perfonnes & des pechez.
5 il s eft commis un péché p u b lic , le curé doit s’en informer
avec fo in , &me ttre le fait par écrit. Il avertira
H le coupable de fe foumettre à la penitence, & de venir
pour cet effet devant l’évêque'. Le curé ne manquera
point d y venir le mercredy des cendres avec fa relation
par écrit. Si le penitent s’ y tro u v e , le curé écrira la penitence
qui lui fera impofée,&aura foin de lui,pour obfer-
Ver les marques qu’il donne de converfîon. S’il lui voit
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