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Luc» xi* 31*
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j 85. H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
écolie r peut la prouver , pourvu qu’ il fâche paflalne-
ment la force de la conftruéfidn des paroles. Quant a
la fécondé p rop ortion > j’ai dit au contraire, & je le
foûciens en co re , que la v e rge épifcopaleeft le foin, des
ames. Et maintenant ce que je devois dire devant les
cv êq u e s , je voudrois , s’il y avoir fureté ,l,e dire au
moins devant vous en preferjçe de qui 011 voudroit.
Mais tant que je ne le; p u is , je yous conjure au nom du
Se igneur, de ne pas vous rendre faux tém o in , en d i-
fan t, que j’ai condamné Jean Scotv & je vous avertis
de craindre la malédiction de l'é v a n g ile , contre ceux
qui ayant la c le f de la fcience n’y entrent pas, fit empêchent
les autres d’y entrer ; &c Je reproche au prophète
contre ceux qui difent aux voyans de ne pas vo ir .
Comme Arnoul me dit en votre p refen ce, de vous permettre
de croire ce qu’on vous avoir appris. Quoique
toute mon application foit d empecher que 1 onn e pai-
fe les bornés des peres, de; l’év an gelifte, de 1 apôtre, de
faint Ambroife, de fa^nt A u g u ft in , de faint Jerome. Si
j’ai la liberté d’en parler avec vo u s , je m’affure de vo tre
pénétration , que vous le ve rrez plus clair que le
jour. Je vous ai écrit comme j ’ai pu, attendant du Seir
gneur la commodité de conférer avec vous. A d ieu.T e l-
le eft la lettre de B erenger, où l’on croit que les eveques
dont on parle , font ceux qui devoients aiTembler au
concile deParis.
Afcelin lui répondit : J’ai reçu votre lettre avec jo ïe ,
efperant vo ir bien-tôt votre corrcCfion ■, mais 1 ayanc
lue , m a jo ïe s ’eft tournée en trifteiTe. O D ie u , ou eft
cette v iv a c it é , cette fu b t ilite , ce bon fen s, dont vous
étiez fi bien pourvu ? puifque vous avez meme oublie,
fi vous ne le feignez pas , ce qui s’eft paffedans notre
L i v r e c i n , q u a n t e - n e u v i '& ’me. 587
conférence. Je veux dire , cette propoficion de Guilla
um e , que tout homme doit à Pâques s’approcher de
la table du Seigneur. C a r nous fommes témoins qu’il
a dit feulement, qu’on devoit s’en approcher, à moins
que l on eût commis quelque crime , qui obligeât à
s en c lo ign e r ; ce qui ne fe devoit faire que par l’ordre
du confeifeur : autrement c’eft rendre inutiles les clefs
de l’églife.
Qsiant a m o i, j ’ai foûtenu ce q u e , moyennant la g râ ce
de D ie u , je croirai toute ma v ie comme certain &
in dub itable, fa v o ir : que le pain & le vin fur l’a u te l,
par la vertu du S. Efprit & le miniftere du prêtre, deviennent
le vrai Corps & le vrai ian gd e J. C . Et je ne
jug e point inconfiderement de Jean Scot ; puifque je
Vois qu’if ne tend qu’à me perfuader, que ce que l ’on
confacre fur l’aute l, n’eft ni le vrai C o rp s , ni le vrai
Sang de notre Seigneur. Enfuite : Vous dites que vous
n ’a v iç z pas lu fon livre jufqu’à la fin ; en quoi je ne
puis, ajTez admirer qu’un homme auffi fenfé que vo u s ,
loiie fi fort ce qu’il ne connoît pas. Au refte , je crois
a v e c Pafcafe & les autres Catholiques, que les fideles
reçoivent à l’autel le vrai Corps & le vrai Sang de J. C .
& je ne combats point en cela les raifonsdela nature :
car je n’appelle nature que la volonté de D ie u , qui eft
toute pmijTante. Il lui fondent enfu ite , qu’il a été oblig
e d abandonner Jean Sco t, fur un mauvais fens qu’il
donnoit auneorarion de faint G régoire, il lui reproche
d ’e^rç d’un, autre fentiment que l’églifeun iverielle; &
fourierit que le chantre A rn o u la eu ra ifo n d e lui dire:
Laiflez nous croire comme nousavohsétéinftruits. Il
vouloir , d it-il, vous détourner de changer ce chemin
droit Se battu que nous ont montré noamaîtres fi faints,
E E e e ij