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Ep» i o j . 1 50.
Ep» l o i .
L V I I I .
Guillaume duc
d’Aquitaine.
Chr. Adern» p.
1 7 1 .
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le retint quelque tems, & lui donna la treforerie de S.
Hilairede Poitiers: mais Fulbert le pria enfin de l’en
décharger, ne pouvant y aller iou v en t, à caufe de 1 e-
loignement des lieux ; & proteftant qu il n en ieroit
pas moins attaché à fon fervice. Dans une de fes lettres
il lui explique ce que renferme le ferment de fidélité, &
les devoirs réciproques du vailal & du feigneur.
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Ge duc Guillaume, que quelques-Uns nomment le
grand, étoit un des plus puiiians princes de ce tems-là,
& des plus religieux. C ’étoit le défehièur des pauvres,
le pere des moines, le protecteur des églifes. Des fà jeu-
neife, il prit la coûtume d’aller à Rome tous les ans,
& s’il y manquoit une année, il alloit à fàint Jaques
en Galice, Soit qu’il marchât, foit qu’il tint fà cour, il
paroiifoit un roi plûtôt qu’un duc : auflî étoit-il abfo-
lu dans toute l’Aquitaine, & lié d’amitié avec le roi
R o b e r t, & avec les princes étrangers, Alfonfe roi de
Léon, Sanche de Navarre, Canut de Danemarc &
d’Angleterre, & l’empereur Henri: ils fe faifoient réciproquement
des prefens. S’il trouvoit un clerc recoin-
mandable par fa fcience,il en prenoit un foin particulier:
ainfi il donna l’abbaïe de S.Maixent au moine Rai-
naldfurnommé Platon. Le duc avoit été bien inftruit
dans fa jeüneife, il avoit quantité de livres dans fon
palais, liioit lui-même ; & à l’imitation de Charlema-
gney emploioit fes heures de lo ifir , & principalement
dans les longues nuits de l’hiver.Il n’étoit guere fàns
quelques évêqüès auprès de lui. Il donna des terres à
plufieurs monafteres,entr’autres à S.Martial de Limoges,
à S.Michel en l’Erme & à C lugny.Car il honoroit
fingulierement les moines réguliers & les abbes, & le
fervoit de leurs conlèils dans le gouvernement de fon
L i v r e C i n q u a n t e - H u i t i e’m e . 4 4 1
¿tat.Il cheriifoit fur tou t fàint Odilon abbé de C lu gn y ,
qu’il s’attacha par de grandes liberalitez, le confide-
rant comme un templeduS.Eiprit, &. lui donna à reformer
quelques monafteres de fon obéiflànce.
Il fonda de nouveau l’an ioio.celuideMaillezaisen ct,r.Maiu«c.p.
Poitou , qui fut érigé en évêché trois cens ans après. Il lo('
fonda l’abbaïe de Bourgueil en Anjou dans une terre
de fon propre. De fon rems & la même année 1010. on BibL s -
trouva au monaftere d’Angeli en Saintonge le chefs.
Jean, que l’on prétendoit y avoir été apporté dès lie
tems de Pépin roi d’Aquita ine ,. fils de Loùis le Debon- iT lt
m ire , fondateur de ce monaftere. Nous avons encore*^ 0 c
l’hiftoire de cette tranilation , mais fi groffierement
fabriquée, que l’on en vdioit la fauffetédès l’onzième jUmur*•,7**
fiecle. Toutefois la découverte de ce chef, que l’on
croïoit être celui de fàint Jean-Baprifte, réveilla rner-
Veilleuièment la dévotion des fideles. O n y accourut
de toutes les provinces, de Gaule , d’Italie & d’Efpa-.
grte. Le roiRobe r ty v in ta ve cla reine , & y offrit une
conque d’or du poids de trente livres, avec des orne-
mens précieux. Sanche roi de Navarre y vint auffi, le:
duc de G a ico gn e , le comte de Champagne , & tous,
les autres ièigneurs, les évêques & les abbés, tous
avec de riches offrandes. O n y appor toit en proceffion
les reliques les plusfameufes, même celle de fàint Martial
tenu pour l’Apôtre ( f Aquitaine. L ’effetleplus fo ,
lide de cette découverte, fut le rétabliffement de l’ob-
fervance régulière au monaftere de: fàint Jean d’A ngeli.
Le duc Guillaume fit venir fà-int Odilon, qui y mit
un abbé nommé Reinald, & après la mort de celui-
ci un autre nommé Aknerk.- Le duc Guillaume mourût
» Mailkzais , revêtu de l’habit monaftique & âgé-
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