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XLIX.
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Ces veilles exceffives lui cauferent une infomnie dont
jl eut peine à guérit :. mais depuis il iè conduifît avec
plus de diferetion, en donnant un tems confiderable a
l’étude, il devintauiTifçavant dans les faintes écritures,,
qu’il l’avoit été dans les livres prophanes.il commença
donc , par ordre de fon fuperieur, à faire des exhortations
à lès confrères ; & là réputation venant à s eten-
dre , le làint abbé G u i de Pompofie près de Ferrare ,
pria l’abbé de Font-Avellane , de le lui envoyer , pour
inftruire quelque tems là communauté qui etoit de cent
moines. Pierre Damien y demeura deux a n s , prêchant
avec un grand fruit ; & ion abbe 1 ayant rappelle
, l’envoya quelque tems après faire la même fonction
au monaftere de làint Vincent près Pierre-pertu-
lè , qui étoit aulïi très-nombreux. Enfin-l’abbé d’A v e l-
lane le déclara fon fuccelfeur du confcnrement des,
freres, mais malgré lui 5 & après la mort de cette abbe,
non feulement il gouverna & augmenta cette communauté
, mais en fonda cinq autres femblables. G u i abbé
de Pompofie mourut le trente-uniéme Mars 104^ .
après avoir gouverné ce monaftere quarante-huit ans ,
tant par lui que par d’autres abbez- qu’il mettoit a là.
place pour vivre en fblitude, & il eft compte entre les/
faints.
Le pape Grégoire V I . trouva le temporel dé l’eghfe
Romaine tellement diminué , qu’excepté quelque peu
de villes proche de R om e , & les oblations des fidèles
, il ne lui reftoit prefque rien pour fa fubfiftance ::
tous les patrimoines éloignez ayant été occupez par-
des ufurpateurs. Dans toute l’ Italie les grands chemins
étoient fi. remplis de vo leu rs , que les pèlerins ne.
pouvoient, marcher, en fureté, s’ils ne: s ailembloient
L i v r e c î n q u a n t e - n e u v i e ’m e . 5 4 7
en aflèz grandes troupes pour être les plus forts : auiïi
peu de gens entreprenoient - ils ce voyage. A Rome même
tout étoit plein d’alïàffins & de voleurs ; on tiroit
l ’épée jufques îùr les autels & fu r les tombeaux des apôtres
, pour enlever les offrandes fi-tôf qu’elles y étoient
miiès, & les employer en feftins & à l’entretien des femmes
perdues.
Grégoire commença par les exhortations, en repré-
fentanc l’horreur de ces crimes , & promettant de
pourvoir aux befoins de ceux qui y étoient pouftèz par
la pauvreté. Il écrivit aux ufurpateurs des patrimoines
de l’églifede les rendre, ou de prouver juridiquement le
droit qu’ils avoient de les retenir. Comme les exhortations
faiioient peu d’effet, le pape employa l’excommunication:
mais elle ne fit qu’irriter les coupables. Ils vinrent
en armes autour de Rome, avec de grandes menaces
& penferent même tuer le pape. Ainfi il fut réduit à
employer la force de Ion cô té , à amaifer des armes & des
chevaux, & à lever des troupes. Il commença par fe lài-
fir de iaint Pierre, & tuer ouchalïèrceux qui voloient
les offrandes : puis il retira plufieurs terres de l’égliiè, &
rétablit la fureté des chemins. Les pelerins s’en rejoüif-
foient ; mais lés Romains accoûtumez au pillage , di-
foient, que le pape étoit un homme fànguinaire & indigne
d’offrir à Dieu le làint fàcrifice , étant complice de
tant de meurtres/les cardinaux mêmes approuyoientles
difeours du peuple.
Ce furent apparemment ces plaintes qui obligèrent
le roi d’Allemagne Henri le N o ir de paffer en Ita lie ,
& travailler à la rétinion de l’églife. Car Benoît IX. &
Silveftre III. prenoient toûjours le titre de papes ; 8c
comme il étoit certain que Benoît a voit reçu de l ’ar-
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