
A n . î>? i.
ibid .p . 740.
Gcrbcrt ep, 40.
bis.
ïb td . ¿ p G e rh $p-
47.
X X X I .
Commencement
d’Abbon de Fleu-
>i.
V it» f&e. 6. Tien.
t-M I
1 7 8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .’
que de quatre conciles généraux. Il tint quelque temps
après un concile avec les évêques de fa province, dont
il ne nous refte qu’une monition contre ceux qui pii-
ioient les biens des églifes. Il y a une lettre de Gerbert
fur ce même fujet à Foulques évêque d Amiens , un de
fes fuffragans, jeune homme emporté , qui dans fon
propre diocefe , fous prétexte de pourfuivre fes droits,
âvo it pillé des biens ecclefiaftiques, j étoit entré dans
une éerlife à main armée. L ’archevêque Gerbert lui
en faît une fevere réprimandé. Il étoit déjà vieux
quand il fut mis en cette place , comme il le dit dans
une lettre à l’abbé Si aux moines de faint Gerauld d Au-,
r illa c , où il gémit des embarras Si des chagrins que lui
attire la dignité.
A b b o n de Fléury , défenfeur d’Arnoul de R e im s ,
étoit un des grands perfonnages du temps. Il naquit dans
le territoire d’O r le an s , de parens, non pas n o b le s ,
mais libres de race & craignansDieu . Ils le lui offrirent,
fuivant la réglé de S. Ben oît, dès l’en fance, dans l’ab,
baie de F leu ry , où fa mere a voit deux parens, Si dont
l’abbé étoit V u lfa d e , depuis évêque de Chartres. Il
donna l’habit au jeune Ab b on , Si le mit aux eco le s ,
où il fit de grands progrès dans les lettres Si la piete,
cherchant autant qu’il pouvoit la compagnie des anciens.
Ii devint fi fçavant qu’on lui donna la charge
d’inftruire les autres, Si il l’exerça pendant quelques
années. Etant fuffifamment inftruit dans la grammaire,
l ’arithmetique & la d i a d i q u e , Si voulant y joindre
les autres arts libéraux : il alla aux écoles fameufes de
Paris Si de Reims , écouter ceux qui profefioient la
philofophie, Si il apprit fous eux de l’aftronomie, mais
non pas tant qu’il deflroit. Il revint a O rléan s , çu il
* F . appris
L i v r e c t n q u a n t e -s e p t i j e ’m e . 179
apprit la mufique pour beaucoup d’argent en cachette
à caufe des envieux. A in fi fe trouvant inftruir de
cinq des fept arts libéraux, il voulut apprendre les deux
autres ; pour la rétorique, il lut VnStorin , Si il prit
quelque teinture de geometrie. Il compofa alors quelques
é crits, fur la forme des fyllogifmes , fur le compas
Si les calculs aftronomiques, Si fur le cours des
planètes.
Cependant n’étant encore que diacre, il futappell Ê Sttp. I. Vf r. n. 31»
en Angleterre par faint Ofüald évêque de Vorcheltre -,
Si il arriva au monaftere de Ramfei, fondé par ce faine
p r é la t , dont l’abbé nommé Germain a voit été tiré de
Fleury fur Loire, A b b o n y demeura près de deux ans,
Si inftruifit quelques moines. Il falua le r o i , dont il
reçût des paroles d’honnêteté , Si le duc Heloüin fo n dateur
du monaftere de R am fe i, qui lui fit de grands
prefens. Il gagna l’amitié non feulement de faint
Dfuald alors archevêque d’Y o rk ; mais encore de faint
Du n ftan , qui eurent enfemble une difputecharitable,
à qui le retiendroit.
Mais l ’abbé de Fleury lui aïant écrit une lettre pleine
de tendreffe, par laquelle il le prioit de revenir , il prit
congé des deux prélats, qui le chargèrent de prefens.
Dunftan lui donna de l’argenterie magnifique , pour
offrir à faint Benoît. Ofuald l ’ordonna prêtre, & lui
donna tout ce qui étoit neceffaire pour en .exercer les
fo n d io n s , entr’autres un calice d’or , Si de plus beaucoup
d’argent. Oïbold abbé de Fleury mourut peu.de
temps après le retour d’A b b o n , que la plupart de la
communauté élût pour lui fucceder. Il y eut toutefois
de l’oppofition de la part de quelques moines, qui élû-,
rent un mauvais fu je t , & eurent affez de crédit pour
Tome X I 1. N n