LV.
A b b o n d e F l e u -
r y à R o m e .
Vit* Abb» cc» H*
Mabill.pr&f.f&c»
§. 6.
Gerb» ep» i jp .
JsUbill, ib.id, 17*
330 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
vre que Bouchard rétablit magnifiquement, 8c p our
le temporel & pour le Ipirituel: enfin l’archevêque le
fit maîtr.e de fa chambre, 8c le premier de la ville de
Mayence.
Abbon de Fleury fît un fécond voïage à Rome fous
le pape Grégoire V.qui menaçoit de jetter un anathê-
me fur tout le roïaumede France, fi on ne rétablifloit
Arnoul dans le fiege de Reims, prétendant qu’il en
avoit été privé fans jugement légitimé. Le roi Hugues
étoit mort dès l’an 9 9 6 .le vingt-quatrième d’Oélobre
après avoir régné neuf ans 8c près de cinq mois, & le
roi Robert fon fils avoit époufé Rerthe veuve d’Eudes
I. comte de Blois 8c de Chartres. Elle étoit fille de
Conrad roi de Bourgogne, 8c de Malthide fbeur de
Lothaire roi de France, dont la mere Gelberge étoit
foeur d’Advige ayeule de Robert: âinfi ils étoient cou-
fins iiTus de germain. Le roi Robert dans l’efperance
de faire confirmer ce mariage, avoit promis à Léon
abbé de fàint Bonifaee de Rome, de rétablir Arnoul
dans l’archevêché de Reims. Ce fut donc principalement
pour ce fujet, que le roi Robert pria Abbon
d’aller à Rome.
Quand il y fut arrivé il n’y trouva pas le pape, 8c il
alla le chercher vers Spolete.il le fàlua de la part du roi,
8c le pape lui témoigna que fur fà réputation il défi-
roit de le voir depuis long-tems. Dans leurs entretiens
le pape lui demanda comment le corps de fàint Benoît
avoit été transféré en France, 8c quelle hiftoire on en
avoit par deçà, le priant de la lui cnvoïer : cequ’Abbon
exécuta à ion retour. Le pape le tint environ huit
jours avec lu i, le faiiànt fouvent manger à fa rable, 8c
le renyoïa après lui avoir accordé tout ce qu’il deman-
L i v r e c i n q u a n t e - s e p t i e ’m e . 331
doit. Loin de lui demander de l’argent, comme ion A n 9 92
predecefifeur, il lui donna de l’encens 8c une chafu-
b le , pour s’en fèrvir à la mefTe. Il lui accorda un privilège
pour l’abbaye de Fleury : portant entre autres
■choies, que l’êvêque d’Orleans n’y viendroit point
fàns être in v ité , 8c qu’aucun évêque ne pourroit le
mettre en interdit, quand même on y mettroittoute
la Gaule.
Quand il fut de retour en France,il rétablit Arnoul, L VL
que le roi avoit délivré de prifon ; 8c lui donna le pal- orberr archeni
vi • i - i t . 1 * , v é cu e de R a - lium, qu il avoit reçu pour lui de la main du pape. Il vennc.
rendit compte au pape par une lettre, de la fidélité
avec laquelle il avoit exécuté fes ordres, 8cde la fou- Abb.q.u
mifîion de Robert : le priant d’exhorter Arnoul à
réünir fon clergé, 8c faire rendre à fon églife les biens
qu’elle avoit perdus, à l’occafion de fon différend avec
Gerbert. Abbonfè dit en cette lettre, ami de l’un 8c
de l’autre.
Gerbert ainfi dépoüillé de l’archevêché de Reims,
fe retira près de l’empereur O tton ; 8c étant avec
lui à Magdebourg, il y fit un horloge dont il régla
la pofition fur l’étoile polaire. Enfuite l’empereur le
fit archevêque de Ravenne; 8c en cette qualité, le
pape Grégoire V . lui envoïa le pallium avec une let- ane. v. q. »,
tre,par laquelle il faifoit de grandes donations à cette 71 *
églife, 8cluiconfirmoit tous fès anciens privilèges.
Cette lettre cft datee du mois d’Avril indiétion onzié- -
me, qui eft l’an pg8- L ’année precedente, le même Gre^.v.ep. ».
pape avoit rendu à Jean archevêque de Ravenne, pré-
decefïèur de Gerbert l’églifè dePlaifànce, que le pape
Jean X V . lui avoit ôtée injuftement, pour en faire un
archevêché en faveur de Philagathe: Grégoire Y . lui
T t ij