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Religion du R*
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382 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e
Vierge 8c ma nouvelle dignité ôc mon ialut. Sur la fin
delà vie il devint aveugle, ôc fe retira dans unmonaf-
tere qu’il avoit fondé ; mais quoi qu’il eût pris l’h abit,
il ne laiiToit pas d’affifter aux conciles & aux diettes. Il
mourut l’an 1 o 1 o. le troifiéme jou r de Mai, 8c eft compté
entre les faints, auiïibienqu’Hilfuinde fonépoufe.
En France le roi R o b e t, touché des cenfures eccle-
iiaftiques, 8c des exhortations d’Abbon de Fleury , ren-
voia la reine Berthe dès l’an 1 o 1 o. puis il délibéra long-
tems fur le choix d’une autre époufe, 8c enfin vers l’an
1006. il prit Confiance fille de Guillaume comte d’A r les.
Ce roi fit tenir un concile à Chelles en ion palais
l ’an 100 8. le dix-feptiéme de M a i, où alïifterent treize
évêques. Les plus connus font Leutheric archevêque de
Sens, 8c Hugues de T o u r s , Fulbert évêque de C h a r tres
depuis l’année precedente 1007. & Adalberom de
L a o n , qui devoir être fort âgé. Il ne refle de ce concile
qu’une charte en faveur de l’abbaye S. Denys, où
le roi d i t , que depuis le regne de l’empereur Charles
III. e’eft Charles le G ro s , ce monaftere avoit été tellement
négligé, que les moines en étoient venus a la
pompe fèculiere ; ce qui avoit eaufé la diffipation de
leurs biens, Se la diminution de leurs privilèges. C ’eil
pourquoi le roi Hugues y avoit établi un abbé capable
nommé V iv ien , à qui le roi Robert accorda quelques
nouveaux droits.
Leutheric archevêque de Sens, étoit dans l’erreur
touchant le corps de N . S. 8e s’en fervoit quelquefois
pour éprouver les coupables, fuivant un abus qui avoit
cours en ce tems-là. Le roi Robert lui en écrivit en ces
termes : Puifque le corps de N . S. doit être le fàlut de
famé Se du corps de celui qui le re ço it, fuivant les pâli
L i v r e C i n q u a n t e - H u 1 t i e ’m e 3 g?
rôles que prononce le prêtre en le donnant : comment
ayez-vous la témérité de dire:Recois-lefitu en es digne,
puifque perfonne n’en eft digne ?pourquoi attribuez
vous à la divinité les fouffrances corporelles ? Je
jure par la foi que je dois à Dieu , que fi vous ne vous
corrigez, vous ferez privé de l’honneur du fàcerdoce.
L ’archevêque profita de cette réprimande,ôc ceftà d’en-
feigner fa mauvaife d o& r in e , qui commencoit à s’étendre
dans le monde. Nous ne voïons point clairement
quelle étoit cette erreur : mais nous voïons par
la lettre du roi que l’on ufoit des paroles.différentes des
nôtres en adminiftrant l’euchariftie 3 & qu’au lieu que
nous dïfbns : Q ue le corps de N . S. J. C. conferve ton
ame pour la vie éternelle : on difoit : Que le corps de N,.
S. J. C . foit pour toi le fàlut de l’ame ôc du corps.
Cependant Brunon, autrement nommé Boniface,
alla prêcher chez les Rufles. Il étoit de la première no-
bleffe de Saxe ôc parent des rois. Sa mere I’envoïa à
Magdebourg étudier fous Guidon le philofophe ; ôc
après S. Adalbert de Prague, il gouverna cette école.
L ’empereur O tto n lI I . l’aïant fait venir auprès de lu i ,
il fèrvit quelque temsàfà chapelle ,8c l’empereur l’ai-
moit fi tendrement, qu’il l’appelloit ion ame. Mais
Brunon quitta bien-tôtlacour ôc embraffa la vie mo-
naftique vers l’an p p j . Il y iv o it du travail de fes mains,
Ôc fouvent ne mangeoit que deux fois la femaine, le dimanche
ôc le jeudi : il alloit toûjours nuds pieds, ôc
quelque fois fe rouloit dans les orties ou des epines : témoignant
une grande ardeur pour le martyre.
En quittant l’empereur O tto n , il s’attacha à S. Ro-
muald, qu’il fiiiv it d’abord au mont C a fîin , puis à Pe-
rée prés de Ravenne 3 ôc après avoir long-tems mené la
X X V L
5.Benifàce martyr
chez JcsRuA
ics.
‘dftaSS.Ben.fAC*
6. p. 7j .
Vitm,lib. 6* p.
Vit a S- Remuai-
din, $9,40,