
X L V .
Eçlife de Pologne.
l i b , 7. / . i r 3*
Longin• an,
to il.
X LV1.
Le pape en A llemagne.
Chron. Saxo,
414 H i s t o i r e E c c i e s I à s t ï q j j e .
de mauvaife mine , 8c avouant ingenuëment fes fautes.
Entre un grand détail de faits peu importans , il
en rapporte plufieurs confidcrab le s, principalement
touchant les vertus des évêques qu il avoit connus. Il
fe plaint foiavenc des vexations des fe ign eu r s , qui en
A llema gn e comme en France fit en Italie , pilloient
les biens des é g life s , & infultoient le s .e v eq u e s , refpeétant
peu l’autorité du fouverain.
Il raconte à la fin de fon hiftoire les avantages de
Boleflas duc de Pologne fur le prince des Ru(Tes,dont
il prit la capitale nommée K io v ie , 8t en enleva de
grands tréfors. Ce tte v ille a voit un a rch e v êq u e , fie
plus de quatre cens églifes. Apres cette v ié lo ire , Bo-,
leilas enrichit confiderablement les eghfes de Polog
n e , fondées par fon p e reM ic iila s : il leur donna des
terres 6c des villes entières , desvafes d’or f i t d argent
fit tout ce qui étoit néceflaire pour le fervice. Il ordonna
que les dîmes fuffent exactement p a y é e s , ÔC
fon d a plufieurs paroiifes nouvelles.
Mais l’exadtion des dîmes penfapeu de tems après
renverfer la re lig ion en Pologne. Car quelques feigneurs
en prirent prétexte de dire , que le C h r ifh a -
nifme étoit infupportable Ils vouloien t ne plus aller
aux é g life s , en chaiTer les prêtres fie les clercs, fie retourner
à leurs anciennes fuperftitions. Boleflas aianc
été averti de cette conjuration , la prévint en faifant
arrêter les c h e f s , dont quelques-uns furent même punis
de mort.
Le pape Benoît VI I I . v in t lui-meme en Allemagne,
apparemment pour prefler le fecours contre les G r e c s ,
& célébra àBamb e rg av ec l'empereurHenri , le jeudi
faint fie la fête de Pâques de 1 an io io . qui etoit le dix-.
L I V R E C I N Q_Û A K T E - H Ü I T I E ME. 4 1 5 __ _
feptiéme d’A v r il. Le dimanche fuivant le pape con- An. 1010.
facra .l’églife de. S . E (tienne; fit l'empereur donna la Vita
v ille de Bamberg 8t l’évêché à l’églife R om a in e , a vec .
une redevance annuelle d'un cheval bianc enharna- va» ¿cunei.
« h é , fit de cent marcs d’argent. . s„û:Zut. t7M
C e fut vrai-femblablement en cette o ccafion , que CÎJr, ui_
Î’empereur Henri renouvella Sc confirma les donations ” • c ‘‘6-
que fes prédereiFeurs avoient faites à l’églife Romaine, f/, J u ',.“”'
de la v ille de R om e , de l’exarcat de Ra venne , 8c de cs°u"e' ^
tant d’autres domaines en Italie. La donation de Hen- n. 1 ,
î i femble copiée fur celle d’O tton I. & on y voit comme
dans les précédentes, la réferve de la fouveraine-
té de l’empereur. Ce tte derniereeft fouferite par l’empereur
H en r i, puis par douze évêques , tous d’A lle magne
, dont les premiers font A rchambaud deMaïen-
ce , H eribe rtd e C o lo g n e , Poppon d e T r e v e s ,T h ie r r i
de M e ts , Ô£ Eberard de Bamberg, puis trois âbbez , Sc
plufieurs feigneurs. Le pape s’en retourna à Rome
chargé de préfens.
O n peut croire aufli que le pape fit confirmer en Conc^ v]'-pa_
Cette occafion un concile tenu à Pavie le premier jour vie.
d’A oùt où il avoit préfidé. Les aétes qui nous en reftent Ti/.’ *'
commencent par u n grand difeours, où il fe plaint que
la v ie licentieufe du clergé deshonore l’églife; fie qu’ils
diflipent les grands biens qu’elle a reçus de la libéralité
des princes, les emploïant à entretenir publiquement
des fem m e s , 6c à enrichir leurs enfans. Il montre
enfuite , que les clercs font obligez à la continence
par le canon de N ic é e , qui leur défend de loger
a v e c des fem m e s , fie par les decretales de S. Sirice fie
de S. Leon ; dont le dernier défend le mariage même
aux foudiacres, Après avoir a in fié ta b li en g en e ra i, 53- ’