
1 1 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
fant fur quelques articles, qu’il a appris par coeur, ou
qui l l ic en tremblant dans unpapier,plus par la crainte
d avoir le fo u e t , que de perdre lepilcopat. C eu x qui
1 interrogent g fçavent bien qu’il n’entend pas ce qu’il
d i t , & ne le font pas pour l’examiner , mais pour garder
la forme canonique, & affurer la fraude par l’apparence
de la vérité. Ces évéques ordonnez contre
les réglés, font auili accufez fans refpeét, opprimez
inju ilem en t, chaffez avec perfidie , & quelquefois
cruellement mis à mort.
La troifiéme partie eft touchant les biens deséglifes.
Nous ne pouvons paifer fous filence, dit l’auteur, qu’a-
près la mort ou l’expulfion d’un évêque , les biens de
1 eglife font donnés au pillage à des feculiers. Car qu’importe
qu’on les pille de fon vivant ou après fa mort |
Et a quoi fert de garder le tréfor de l’éghfe, fi on pille
les granges g les celliers & tout le relie ? Ond iifipe tou t
ce qui fe trouve en nature, on vend les fruits à recueill
ir, fous le nom de levêque fu tu r , on différé fon ordination
jufqu a ce que l’on ait tout confirmé ; & enfin
on donne lev ê ch é à celui qui en offre le plus. Enforte
qu il n y a point de terres fi fouvent pillées & vendues
que celles de 1 eglife. C eft ce qui m’a paru de plus remarquable
dans les écrits d’Atton évêque de Verceil.,
L i v r e c ï n q u a n t e -s i x i e ’m e . “ 7
A n . ¡>6 o*
L I V K E C I N Q V A N T E - S I X I E M E .
LE pape Jean X I I . ne pouvant plus fouffrir la t y - j p
rannie de Berenger & d’Adalbert fon fils,en vo ïa dw 2 r pcriui
en A 1 lemagne deux légats l’an ç> 6o . Jean cardinal diacre Supi. Regi».
& A z o n fçriniaire de l’églife R omaine, prier le ro iO t-
ton de les venir d élivrer de leur oppreflion. Valbertar- /<
chevêque de Milan y vint incontinent après, fe plaignant
qu’ils a voient donné fon églife contre toute forte
de droit à Manafles archevêque d’Arles. V a ld on évêque
d eC om e le fuivit, faifant une plainte pareille: il y
vint aufli des laïques , 8c il n ’y eut prefque aucun évêque
ni aucun comte en Ita lie , qui n’envoïât à Ottom
des lettres ou des députez. I lré fo lu td o n c de paffer en
I ta lie , & on rapporte un ferment qu’il fit avant que de
p a rtir , où il promet au pape Jean de lui conferver la
y ie 8c les membres& fa d ig n ité , de neprendreàRome
aucune réfolution qui regarde le pape ou les Romains
fans fa participation, & de lui rendre tout ce qu’il aura
conquis des terres de S. Pierre. Il ailembla un parlement
à Vormesen 561. où il fit élire roiO tton fon fils du fécond
l it , qui n’avoit encore que ièpt ans. De fon premier
mariage il avoit eu deux fils : L u ito lfe ,. qui mourut
en 51J7. & Guillaume qu’Otton fit ordonner archevêque
de Maïence e n 4. après la mort de Fridcric.
A ia n t donc fait reconngftre roi le jeune Otton , il le Mer.sMcur,-
laiffa fous la conduite des archevêques de Co lo gne 8c
de Maience fon oncle & fo n fre re ; & entra en Italie où
il fut reçu fans réfiftance. Il paffa l’hiver à P a v ie ,. 8c
envoxa cependant à Rome A tton abbé de Fulde lui p r é parer
les logis..’ | Pi i j