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point eu de parc à cette ordination. U n prêtre député
4 8, de Tranfmar évêque de N o y o n , déclara qu'il n’avoit
pu venir à ce concile, parce qu'il étoit grièvement malade
; & les évêques de France qui étoient prefens en
rendirent témoignage.
rr.37. Enfin le troifiéme jour fur les prenantes inftances de
Ludolfe chapelain & député du roi O t to n , Hugues
comte de Paris fu t excommunié ; mais feulemen-t juf-
quesàce qu’il v int à refipifcence, & qu’il fit fatisfaétion
en prefence du légat ou des évêques qu’il avo it o f-
fen fez : fin on il devoit aller à Rome demander fon ab-
folution. On excommunia auffi deux prétendus év ê ques
ordonnez par l’archevêque Hugues, fçavoir Tec-
bauld d’Amiens & Y v e s de Senlis. O n excommunia
un clerc de Laon accufé par fon évêque d’avoir fait
entrer dans le g life Tetbauld excommunié. Le légat
Marin fit expedier des lettres pour citer Hildegaire
évêque de Beauvais à comparoître devant lu i,o u aller
a Rome rendre compte de l’ordination de ces. deux
prétendus évêques , à laquelle il avoit affilié. O n cita
auffi Hebert frere de l ’archevêque Hugues, pour venir
à fatisfa&ion des maux qu’il faifoic aux évêques. C ’efl:
ce qui fut fait au concile de Treves. Les évêques s’en
retournèrent chez eux , & le chapelain Lud olfe mena
le légat au roi O tton fon maître. Il confacra le g life
de Fulde rebâtie de n e u f après avoir été brûlée l’an 5)37.
& quand l ’hiver fut paffé il retourna à Rome. A fon retour
l’an 949. le pape Agapit tint un concile à S. Pierre
où il confirma la condamnation de l’archevêque H u gues
prononcée au conciled ’Ingelheim, & excommunia
le prince Hugues fon oncle jufques à ce qu’il fatis-
f î t au roi Louis.
L i v r e c i n q u a n t e - c i n q u i e ’m e . 71
Cependant*Aimard abbé de C lugn i aïant perdu l a — >
vû e , prit pour coadjuteur Mayeul né à A v ig n o n , vers ■i^ N• 9 4 8*
l ’an 906. Poucher fon pere étoit de la première no - xxxviu,
bleffie , & fi riche qu’il donna au monafterc de Clugni a# C^gn“ abW
vin gt terres avec les églifes qui en dépendoient, fi- Blog. fie. y. aâ*
tuées dans les diocefes de R ié s , d’A p t , d’A ix & de
Sifteron. Mayeul étoit encore jeune quand il perdit I j f e M
fon pere & fa mere -, & fes terres aïant été ravagées
par les barbares, il fut obligé de quitter fon païs M
d'aller en B o u rg o gn e , où il fe retira à Mâcon. Ces
barbares étoient les Sarafins & les Hongrois ; mais
principalement les Sarafins , qui de leur fortereffe de
Fraffinet faiioient des courfes dans tous les païs voifins.
j Le 'jeune Mayeul fut reçu à Mâcon par un feigneur de § 1 1 a
fes parens ; & après quelque féjour l ’évêque nommé
Bernon connoiflant fon beau na tu re l, le mit entre fes
chanoines, &c lui recommandoit en fecret de fe con-
ferver dans la pureté, comme il fit. A ïan t appris qu’il
y avoit à Lion un doéleur fameux , Anto ine abbé de
l ’Ifle-Barbe, il alla étudier fous lu i, & y profita beaucoup
pour les moeurs auifi-bien que pour la doétrine.
Car Lion étoit alors l’école la plus célébré du païs ;
& on y étudioit férieufement les arts libéraux & la
philofophie.
Mayeul en étant revenu , fu t promû par tous les
degrez jufqu’au diaconat par l ’évêque de Mâcon qui
le fit même archidiacre. Dans cette dignité il fit pa-
roître principalement fa charité envers les p au v re s ,
s appliquant auffi a inftruire les clercs qui venoient le
trouver de divers lieux. Sa réputation devint telle que
1 archevêché de Befançon venant à vaquer, il fut élû
par un commun confenteiiient du prince, du clergé