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J 4 8 H I STO I R.E E C C L E S I A S T I Q U E .
fit lire la lettre du pape à l’archevêque de Mayence :
io o i , -qui d emand- a conieil aux é< vê» qu' es iBè s co- n-fcr ère s, &°— ptHin'
cipalement à l’archevêque de Hambourg. Celui-ci lui
confeilla defatisfairel’évêque d’Hildesheim, au jugement
du concilc.Là delîus on ouvrit les portes del egli-
ic,plufieurs laïques entrèrent faifànt grand bruit,criant
aux armes & menaçant terriblement le légat & l’évêque
Bernoüard. Ils nes’émurenf ni 1 un ni 1 autre
quoiqu’ ils euflent des troupes plus nombreufes, s ils
euifent voulu en venir aux armes , ils fe' contentèrent
d’ apaifer doucement le tumulte, & les autres êvêques
furent d’avis de remettre l’aifaire au lendemain; fe rendant
caution pour l’archevêque de Mayence, qu il y
viendroit & executeroit ce qui ferait jufte.Mais il ieretira
fecretement dès le grand matin , & le légat 1 aiant
demandé en plein concile, le fuipendit de toute fonction
épifeopale, jufques a ce qu il iè reprefentat dev
a n t le pape au concile, qui fe devoit tenir a Rome ài
N o ë l , & q a’il dénonça à tous les évêques»
Le cardinal étant retourné en Italie, rendit compte
delà légation anpape & à l’ empereur r qui fort indignez
de ce qui s’étoit paffé , ordonnèrent à tous les
évêques d’Allemagne, de fe rendre auprès d’eux vers
Noël, non-feulement pour le concile, mais pour fervir
l ’empereur à la g u e r r e a v e c tous leurs vaflàux. Peu
de tems après le cardinal Frideric obtint 1 archevêché
Tet.vam. onf- ¿ e Ravenne, vaquant par la demiifion de Léon o u
N e o n , q u i avoit fuccedé à G erbert, & qui peu après
étoit tombé en paraly fie; Frideric luiaiïigna de grandes
terres pour ià fubfiftance.
En Allemagne l’archevêque de Mayence aïantïniulté
de nouveau l’évêque d’Hildesheim;. on tint un concile.
KmS. Ber.rt.
L i v r e C i n q .u a î i t E - h u i t i e ’ me,
à F rancfort, aprèsl’aiTomptiondelafainte Vierge,où
fe trouvèrent les trois archevêques de Mayence,de C o logne
& de Treves, avec quatre évêques. Mais dans ce
concile on ne jugea rien définitivement,à caufe deTab-
fence de Bernoüard, qu’une indifpofition avoit empêché
de s’y trouver. O n convint feulement que ni lui
ni Villegife,n’exerceroient aucun droit fur l’abbaïe de
Gandefem, juiques à l’oéfave de la pentecôce où les
évêques s’aifembleroient à Friilar» ?
CependantrévêqueBernoüard defiroit ardemment de
retourner en Italie, tant pour iàtisfaire à l’ordre du pape
que pour voir l’empereur qu’il aimoit tendrement.
Ne pouvant y a lle r , il y renvoya le prêtre Tangmar
doïen de Ion monaftere,qui l’y avoit accompagné l’année
précédente,& qui depuis ià jeuneflè avoit été occupé
à inftruire les enfans, & avoit été maître de l’évêque
même. Il trouva l’empereur vers Spolete, & eut ordre
d’attendre le concile qui iè tint dans la ville de T o d i ,
le jour de S. Jeanrévangelifte, indiéfion quinzième
cette même année iooi & fut compoie d’environ trente
évêques, ayant à leur tête le pape & l’empereur.
Le prêtre Tangmar y fut introduit par un foudiacre
oblationnaire, & lepapeluiaïant demandé ce qu’il de-
firoit : ilfeprofterna aux pieds du pape & de l’empereur
, & s’étant relevé, raconta ce qui s’étoit pafle au
concile de Francfort, fe rapportant du iurplus à l’archevêque
de Ravenne , qui étoit prefent. L ’archevêque
fit le récit de ià legation;& le procédé de l’archevêque
de Mayence fut delaprouvé par tous les évêques
Romains. Toutefois on refolut d’attendre l’archevêque
de Cologne & les autres évêques, qui dévoient
arriver inceifamment: mais comme ils tardoient
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