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miracüleufes q u i l f î t , mais év itan t'au tan t qu'il étoît
poflible qu'on les lu i attribuât. Quand il envoïoit
quelque part fes d iféiple s, il leur donnoir un pain , un
fruit ou quelque autre chofe qu’il avoit bénie -, & fes
difciples guérirent plufieurs mâlades, en leur en fai-
fant manger. '
Les moines dé Sitrie Vivoient dans une grande perfection.
T ou s marchoient nuds pieds, p â le s , n é g lig e z$
8c toutefois contens dans leur extrême pauvreté. Q u e lques
uns demeuroiént enfermez dans leurs cellules
comme en dés fépulcres. Petfonne n'y goûtoit jamais
de vin. N on feulement les m o in e s , niais leurs fervi-
teurs 8c ceux qui gardoientles b è f tia u x , jeû n o ien t, ob-
fervoien t le filen c e , le donnoient la difcipline l’un à
Eautre , & derïiandoiént penitenees pour les moindres
paroles oifeufés. Quand Ronitiald y v it un fi grand nombre
de moines, qu’à peine poaVoient-ils demeurer en-
ferrible : il leur donna un abbé 8c fe retira à B ifo lco ,
gardant étroitement le filence.
Cependant l’empereürfairit Henri étant venu en Italie
', envoïa prier faint Romuald de le venir trouver ,
promettant de Faire toiit ce qü’il lui ordonnéroit. Lé
faint homme refufoit àbfolument d’y aller 8c de rompre
fofrfilertçe; mais fes difciples lui dirent : Confidéréz
qiie nous iommes tant i c i , que nous ne pouvons1 plus
y lb g e f coinmodement : demandez S’il vOuS p l a î t à :
l'empereur quelque grand monaftéte. Le faint homme
leur é c r iv it -. Sachez que l’empereur vous donnera le
monaftcré dti mont Amiat', vo ïé z feulement quel abbé
VOUS y mettrez. Il v in t dont trou v e r l'empereur, qui fë
leva aûffi-t&t“, 'Si dit avec-un grâhd fentimént : Plût à
Dieu que m on âme. fut dans vô tre cotps s II le pria de
L IvR E . _G,I NQU ANTE NEU VIEME. 4 7 1
lui parler : mais il ne put ce jour là lui faire rompre foh
filence. Le len d em ain , quand Romuald v in t au palais,
les Allemans vinrent en foule le faluer en bai fiant la tête,
8c s’emprefioient à arracher les poils de fa fourrure ,
pour les emporter en leurs païs comme des reliques ,
oequoi Le faint homme fut fi affligé, que fans fes dif-
eiplesil^feroit auffl-tôt retourné à fa cellule. Etant entré
chez l’empereur, il lui parla beaucoup de la reftitu-
tion des droits des églifes , de la violence des puiflahs
8c d c l’opprefiïon des pauvres. Enfin il demanda un monaftere
pour fes difciples i 8c l’empereur lui donna le
mont Am ia t, dont il chalfa un abbé coupable de p lu fieurs
crimes. C e monaftere fituc en To fçan c dans le
.territoire de Clufiutn , avoir été fondé vers l’an 743.
par Rachis roi des Lombards.
Une des dernieres fondations de faint R om u a ld ,
mais qui parla fuite eft devenue la plus célébré de toute
s , fut celle de Camaldule. Ce lieu nommé alors Cam-
p o M a ld uli, eft fit.ué' au milieu des plus rudes montagnes
de l’Apennin dans le diocefe d’Areze. Mais c ’eft
une plaine agréable arrofée de fept fontaines. Saint R o muald
le choifit comme propre à fes d ifc ip le s , 8c y bât
it une églife de faint Sauveur Sc cinq cellules icparées
popr autapt d’e rm ite s , à qui,il donna pour fuperieur
le venerable Pierre. Cet établiflement fe fit du confen-
temenc deTheoda lde évêque d’Areze,, qui entra dans
ce fiege l’an 1013.
isaint Romuald fentant approcher fa fin , revint à
fou monaftere de Valde.Qaftrq^ 8cfe tenant afluré qu’il
mourroit b ien - tô t, vj fe fit bâtir une cellule avec un
o ra toire, pour s’y enfermer 8c.y garder le filence juf-
ques à la more. V in g t ans auparavant il avoit prédit
Ttal f&c» to» j . p»
6. 7 .
Mahill. ohferv.
ad vit, p. 278.
Id. Iter. Italie.f,
180.
X.
Fin de S. R o muald.
Vita. n» ro 0»