
14*- H i s t o i r e E c c l e s i *a s t i q j u e .
lieu de fes officiers & de fes vaflaux ornez de pourpre
Si d’o r ,i l portoir un habit fimple & des fourures communes
; Si il fe baignoit rarement, quoique accoutumé
dés le berceau à la propreté Si à la déhcattile convenable
à fa naiflanpe.
Il eut grand foin de chercher des reliques pouren enrichir
fond ioceiè : il bâtit ou repara grand nombre d’é-
glifes Si de rtionaftere : il eut un foin particulier des
re c lu s , pour les attacher à certaines é g life s , Si pourvoir
à leur fubfiftance : il prêchoit la parole de Dieu, Si
expliquoic les écritures avec beaucoup d’étenduë & de
fubtilité. Dans la partie Occidentale du roïaume de
Lorraine , le clergé étoit tombé dans un grand defor-
dre , en v ieu x , indocile & incapable de conduire les
peuples. Brunon s’appliqua à y établir des évêques habiles
& vertueux. Il pacifia le roïaume de Lorraine,& y
adoucit les efprits : il foutint le roi de France Lothaire
fon neveu contre les eritreprifes desfeigneurs.
L ’empereur O tton après fon retour d’ Italie , la trentième
année de fon re gn e ,c ’eft-à-dire l’an 965. célébra
la fête de-la Pentecôte à Cologne avec l’archevêque fon
frere; & ce fut la plus grande affemblée gçla plus folem-
nelle qu’on eût vû depuis long-temps. En fe féparant
ils s’embraiferent avec beaucoup de larmes , Si l ’archevêque
vint à Compiegne , pour remettre la paix entre
fes neveux , le roi Lothaire & les enfans de Hugues le
grand. Tandis qu’il y tra va illo it, il tomba malade Si
fe fit porter à Re im s , s’occupant de la leéture pendant
tout le chemin. Odalric archevêque de Reims le reçut
avec grand honneur, Si lui donna tous les foulagemens
poffibles. Brunon appella deux évêques qui l’avoient
fu iy i, Thcodoric de M e tz fon n e veu , qui ayoitfuçce-
L i v r e c ï n q u à n t è - s i x i e ’m e . 143
dé à Adalberon mort l’année précédente, & V ic fr id
de Verd un. Il les prit pour témoins de fon teftament,
par lequel ild ifp o fad e tous fes biens : marquant dans
un état féparé , ce qu’il laiffioit pour les bârimens des
églifes. Enfuite il fe confeifa aux mêmes évêques, Si
aïant fait apporter le facrement du corps Si du fangde
Notre-Seigneûr, il fe profterna de tout le corps pour le
recevoir. Il confola les évêques, les feigneurs & les
autres qui fe lamentoient autour de lui : dit vêpres avec
les affiftans, Si quand la nuit fut bien avancée il dit
eomplies. Enfin il mourut, univerfellement regretté,,
l ’onziéme d’O é fo b re , âgé feulement de quarante ans le
douzième de ion pontificat. Son corps fut reporté à
Cologne , Si enterré fuivant fon ordreaumonafterede
faint Pantaleon , qu’il avoir fondé. Son fucceifeur fut
Folcmar diacre Si économe de la même é g life , qui fit
écrire fa v ie , lorfque la mémoire en étoit encore récente.
O n rapporte à cette année 965. la converfion de
Mifeco ou Miciilas duc de Pologne. Il avoir époufé
la fccur de l ’ancien Boleilas duc de Boheme-, car ces
deux peuples Bohémiens Si Polonois étoient Sclaves.
Cette princeife nommée D u b ra v e , c’eft-à-dire bonne
, étoit chrétienne, Si voïant le duc fon époux
encore païen , elle fongea comment elle pourroit le
convertir. Le premier carême qui fuivit fon mariage
elle céda à fes prières, Si mangea de la viande ; .& le
gagna fi bien par fa complaifance & par fes exhortations
continuelles, qu’il reçut le baptême. Plufieurs des
fes fujets fe convertirent, Si leur premier évêque nommé
Jourdain, travailla beaucoup avec le duc Si la du-
eheife pour l’etablilfement de la religion. Ils eurent u.tÿ
A N . 9 6 y .
Sigeb. clfrcn. an,'
9H' & 9*5’
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XIII.
Con v e r fion ie #
P o lon o is .
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