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Martyr? R . 19.
Maj.
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S . A d a lb e rt q u i t te
P r a g u e .
Sap. I. l v ï . n. $6.
V it a n. I I . f&c. y.
a f t B en • p . .853.
2.46 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
étrangers : mais à la fin la mifeiicorde o .... de Dieu fe
répandra lur elle. En parlancainfi, le faintprélac fentit
que les forces de fon corps difninuoienc peu à peu.
Néanmoins il continua tout ce jour-là & le vendredi
fuivanc à inftruire & confoler tous ceux qui venoient
fe recommander à lu i , & lui demander fa bénédiction.
Le famedi dix-neuvième de Mai,il fit celebrer devant
lui les faints myfte res, ôc aïant reçu le viatique , il fit
une fervente priere d’aétion de grâces après laquelle il
expira. Il fut enterré d an s leg life de 5 . Sauveur fa c a thédrale,
au lieu qu’il avoit marqué devant les degrez
de l’autel. Les regrets de fon peuple furent extrêmes, ôc
il fe fit depuis à Ion tombeau un grand nombre de miracles,
dont nous avons une hiftoire fidele, par le moine
Giberne, qui v ivo it dans le fiecle fu iv an t,& qui écrivit
le premier la vie du faine. Saint Dunftan rétablit les
lettres en Angleterre aufti bien que la difeiplinemona-
ttique : on lui attribue plufieurs écrits, dont il refte peu
qui foient certainement de lui. L ’églife honore fa mémoire
le jour de fa mort.
L ’année fuivante 985. S. Adalbert de Prague vint à
R om e ,co n fu !te r le pape comment il fe devoit conduir
e , attendu l’indocilité de fon peuple. Depuis qu’ü
étoit évêque il avoit mene une vie exemplaire , ôc s’é-
toit parfaitement acquitté de tous fes devoirs. Il partagea
en quatre les revenus de l’églife félon les canons.'
la première pour les réparations ôc les ornemens de
l ’églife , la fécondé pour les chanoines, la troifiéme
pour les pau vre s, ôc la quatrième pour lui. Il diftri-
buoic de grandes aumônes à toutes les fê te s , ôc nour-
fiifo it tous les jours douze pauvres, Il avoit un lit de
L i v r e c i n q u a n t e - s e p t i e ’m e . 147
parade , mais il couchoit lur la terre ôc tout au plus fur *
un cilice , dormant peu ôc paifanr la plupart de la nuit A N. 9 8 Q
en prières. Il obfervoit comme les moines le filence
depuis complies jufqu a prime , après prime ildonnoit
-audience, puis il travailloit de fes mains, ou lifoit l’écriture
fainte avec fes chapelains. Il vifitoitfoigneufemene
les prifonniers ôc les malades. Il prêchoit aifiduëment
ôC mêloit dans fa conduite la feverité ôc là douceur.
Mais fon peuple profitoit peu de fes inftructions : la ».141.
plupart fembloient affeéfeer de commettre les defor-
dres dont il vouloir les retirer , & s’obftiner à leur perte.
V o ïan t don c , que loin de leur être u tile , il fe nui-
foit à lui-même : il réfolut de les quitter , principalement
pour trois fortes de pechez : la pluralité des femm
e s , les mariages des clercs, la vente des efclaves
chrétiens aux Juifs. Dans le même temps qu’Adalbert
étoit prêt a partir pour Rome , il fe rencontra que le
moine Straquaz vint à Prague. Il étoit fils de Boleflas Chr. isfagM.af.
le cruel & frere de Boleflas le-pieux,qui regnoit alors en MMi.p.%6?.
Boheme. Le pere pour expier la mort de S. Venceflas ,
donna ce fils à S.ÉmmerandeRatiibone, ou il embraf-
fa la vie monaftique. I lé co itd o n c venu après plufieurs
années, par la permiflion de fon abbé , voir fon p a ïs ,
fes parens ôc le duc fon frere. Levêque Adalbert l’aïant
pris en particulier, lui fit de grandes plaintes de la
malice de fon peuple , des mariages inceftyeux ôc des
d iv o rc e s , de la défobéïfiance ôc de la négligence du
clergé, de l’arrogance ôc de la puiffance intolérable
des feigneurs. Enfin il lui découvric fon deifein d’a ller
a Rome confulter le pape, ôc ne jamais revenir à
ce peuple indocile.
Il fe rencontre heureufement, ajouta-t-il, que vous