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1. Cryptonémiées. — Thalle massif libro, non incrusté de calcaire : Gléopelte,
Gléosipbonie, Halyménie, Grateloiipie, Cryptonémie, Dumontie,
Dudresnaie, Constalitinée, Qulosiphonie, Scliizyménie, Farcellaire,
Némastonie, Polyide, etc.
•2. Squamariées. — Tlialle memi)raneux appliqué, ordinairement sans calcaire :
Rhizophyllite, Pétrocèle, Cruorie, Peyssonélie, lîildbrandLie, etc.
3. Corallinécs. — Thalle appliqué ou liijre, incrusté de calcaire ; conceplacles :
Mélo!)ésie, Lithophylle, Lithotharame, Coralline, Janie, etc.
Parmi les Cryptonerniacées, les Algues calcaires ont ioué un rôle
géologique inipoi'tani depuis l'époque silurienne (récifs coralliens
(le Solénopore), jurassique, crétacée (apparition des Arcbeoli-
Iholhamne ; Craie de Maestrich, Sénonien du Var, Genomanien
de la Sarllie); c'est pendant l'eocène qu'apparaissent les Lilhothaniines
et les Lithophylles qui jouent dans les Alpes (val Sugana),
en Algérie, en Sardaigne, dans le Vicentin un rôle capital, qui se
continue pendant le Miocène (Leitlia-Kalk de Vienne, faluns d'Anjou,
etc.) (1).
Le Maei l récolté sur les côtes de Bretagne pour le cliaulage des
terres est le J.ithothamne calcaire (1).
Rhodyméniacées. — Les Rhodjméniacées comprennent 183 genres
avec plus de 1.000 espèces. Les unes ont un thalle filamenteux
et abondamment ramifié ; les filaments demeurent le pliis souvent
nus, mais quelquefois ils se recouvrent de bonne heure d'une couche
corticale directement appliquée (Cérame, etc.), ou située à
quelque distance (Ptilote, Gléocladie, etc.). Ailleurs, il est massif
et s'accroît par une seule cellule terminale, qui découpe une (Polysiphonie,
etc.), deux (Nitophjlle, etc.) ou trois séries de segments'
(Gracilaire, etc.). 11 se ramifie alors latéralement, en formant soit
des branches pareilles à l'axe qui les porte, soit des rameaux à
croissance limitée, régulièrement dichotomes, formés d'une simple
série de cellules, disposées suivant une des divergences —, ~ ,
2 2 3'
-r- , etc., produisant quelquefois des bourgeons à leur aisselle (Poljsiphonie,
Chondrie, etc.), méritant enfin le nom de feuilles,
qu'on leur donne.
^ L'oogone est accompagné d'une cellule auxiliaire, avec laquelle
l'oeuf s'anastomose aussitôt formé, par un tube assez long (Gléocladie),
par unecomi e papille (Callithamne) ou même par contact
direct (Lejolisie, Cérame, etc.), suivant le degré de rapprochement
des deux cellules; il se vide dans l'auxiliaire (dont le nojau s'atrophie)
et c'est elle ensuite qui bourgeon ne pour produire le tomiogone.
(1; Mme Lemoine.
FLORIDKES 171-
Dans les Rliodyrnéniacées filamenteuses, tantôt le lomiogone
•conserve libres ses branches de divers ordres et prend la forme
d'un buisson plus ou moins serré (Spermothamne, etc.), tantôt les
serre .fortement et les unit en un tubercule massif, entouré par
une couche gélatineuse (Callithamne, Griffithsie, Cérame, etc.).
Dans les Uhodjméniacées à thalle massif, le tomiogone condense
ses branches en un tubercule ou un buisson serré, enveloppé
soit par un tégument bivalve qui existe déjà autour de l'oogone
(Polysiphonie, Chondrie, etc.), soit par un tégument tardif pourvu
d'un orifice terminal (Gracilaire, Rhodyménie, Plocame, etc.), ou
entièrement clos (Chylocladie).
Les tomies se forment soit dans les cellules périphériques seules
(Spermothamne, Bornétie, Chylocladie, Chondrie, etc.), soit dans
plusieurs des cellules supérieures de chaque branche en formant
de courts chapelets (Gléocladie, Dasie, Gracilaire, etc.), soit enfin
dans toutes les cellules, excepté l'auxiliaire et le premier rameau
issu d'elle et qui forme l'axe du tomiogone (Cérame, Callithamne,
etc.).
Les genres se groupent en trois tribus :
1. Céramiées. — Thalle filamenteux Cérame, Spindie, Anlithamne, Ptilote,
Plumaire, Callitliamoe, Monospore, Bornétie,. Griffithsie, Spermothamne,
Sphondylotliamne, Lejolisie, etc.
2. Rhodomélées. — Thalle massif, oogone à tégument bivalve : Polyzonie, Dictyure,
Dasie, Polysiphonie, Ghondiie, Rvliphlée, Laurencie, Rhodomèle,
etc.
3. Rhodyméïiiéi's. — Thalle massif, oogone sans tégument : Bonnemaisonie,
Gléocladie, Chylocladie, Rhodyménie, Plocame, Chrysyménie, Nitophylle,
Delessérie, . Sphérocoque, Gracilaire, Hypnée, Clioiulryménie,
etc.
Gigartinacées. — Les Gigartinacées renferment 43 genres avec
350 espèces. Le thalle y est massif, de consistance charnue ou
cartilagineuse, et sa structure est analogue à celle des Rhodyméniacées.
L'oogone et l'auxiliaire sont aussi disposés de même, mais ici
l'auxiliaire produit sur toute sa surface des filaments rayonnants,
qui s'enfoncent et se ramifient dans le tissu du thalle, en s'anastomosant
çà et là avec des cellules végétatives et produisant, à
chaque point de nutrition, un rameau renllé, bientôt cloisonné et
ramifié. En un mot, le tomiogone est intérieur et forme un plus
ou moins grand nombre de massifs tomiogènes séparés, comme
chez les Cryptonémiacées. Tantôt ce tomiogone composé est diffus
et sans contour défini (Gigartine, Chondre, etc.); tantôt il
demeure condensé autour de l'auxiliaire agrandie, en forme de
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