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Par le liber secondaire stratifié, les cellules à mucilage et la
concrescence en tube des éléments de l'androcée, ces plantes ressemblent
beaucoup aux Malvacées, dont elles diffèrent, dans le
corps végétatif, par les canaux sécréteurs gommifèi'es, et dans la
fleur, par l'absence d'involucre et surtout par les anthères à quatre
sacs polliniques.
Tiliacées. — Les Tiliacées, 35 genres avec 370 espèces en grande
majorité tropicales, sont des arbres ou des arbustes, parfois des
herbes (Corrète, etc.), à feuilles isolées distiques, simples à stipules
caduques, pétiolées, à limbe penninerve, ordinairement denté.
La tige a son liber secondaire stratifié et renferme, ainsi que la
feuille, de grandes cellules à mucilage. La fleur, dont-le pédicelle
Fig. 'SO'î. — Diagramme de la fleur
du Tilleul grandifolié.
Fig. 203. — Diagramme de la fleur
de la Sparmannie d'Afrique.
est concrescent avec la bractée mère dans les Tilleuls, est hermaphrodite,
pentamère (fig. 202), parfois tétramère (Sparmannie,
fig, 203, Entélée, etc.), très rarement pourvue d'un involucre
(Luhée).
Le calice a cinq sépales valvaires, libres (Tilleul, etc.) ou concrescents
(Brownlowie, etc.). La corolle a cinq pétales libres, à préfloraison
variable, mais non tordue, parfois très petits (Gréwie, etc.).
Quelquefois séparé de la corolle par un entre-noeud (Gréwie, etc.),
l'androcée a typiquement dix étamines libres, en deux verticilles
alternes. Elles demeurent quelquefois simples (Corrète, Triumfette)
; mais le plus souvent elles se ramifient dès la base en branches
libres, terminées chacune par une anthère à quatre sacs
cains. C'est une des cultures tropicales les plus importantes. La production mon>
diale est de 160 à 190.000 tonnes.
PERPARIÉTÉES BITEGMINÉES — MÀLVALES 437
s'ouvrant en long. Parfois elles se ramifient toutes et forment dix
phalanges (Mollie) ; d'ordinaire cinq seulement se ramifient, tantôt
les épipétales (Tilleul, fig. 202, Ancistrocarpe, etc.), tantôt les épisépales
(Luhée, Sparmannie, fig. 203, etc.), les autres sont réduites
à des staminodes, parfois pétaloïdes (Brownlowie) ou avortent.
Dans chaque phalange, il y a parfois des branches stériles, des staminodes,
soit plusieurs en dehors (Luhée, Sparmannie, etc ), soit
une seule en dedans (Tilleul blanc, T. argenté). Le pistil est isomère,
à carpelles épisépales (Tilleul, fig. 202, Sparmannie,
fig. 203, etc.) ou épipétales (Luhée, Gréwie, etc.), fermés et concrescents
en un ovaire pluriloculaire surmonté d'un-style à stigmate
entier, parfois divisé en branches (Triumfette, etc.), renfermant
dans l'angle interne de chaque loge deux séries d'ovules
anatropes, parfois deux ovules seulement (Tilleul, Brownlowie,
Triumfette, etc Il n'y a parfois que deux carpelles multiovulés
(Mollie) ou uniovulés (Garpodiptère).
Le fruit est une capsule loculicide, rarement une drupe (Gréwie),
ou un achaine (Tilleul). La graine, parfois unique par avortement
(Tilleul, etc.), rarement ailée (Luhée) ou aigrettée (Trichosperme),
a un embryon à cotyles foliacées avec un albumen oléagineux,
rarement à cotyles épaisses sans albumen (Brownlowie).
D'après la conformation du calice et la présence d'un androgynophore,
les genres se groupent en trois tribus :
1. Brownlowiée.i. — Calice gamosépale, pas d'androgynopliore : Carpodiptère
Brownlowie, etc. , , p
2 Tiliées. — Calice dialysépale', pas d'androgynopliore : Apeibe, Entelee, Corrète,
Sparmannie, Luliée, Mollie, Tilleul, Trichosperme, etc.
3. Grémées. — Calice dialysépale, un androgynophore : Gréwie, Triumfette,
Héliocarpe, etc.
Ces plantes nous donnent des bois de construction (Tilleul,
Luhée, etc.), des fibres textiles, produites dans le liber secondaire
(Corrète, Tilleul, etc.), notamment le jute (Corrète capsulaire et
C. potagère) (4) et des fruits comestibles (Gréwie).
Par la stratification du liber secondaire et les cellules à mucilage,
les Tiliacées se montrent très voisines des Sterculiacées et
des Malvacées. Elles diffèrent des Sterculiacées par l'absence de
(1) Le jute est un produit très important surtout de l'Inde (chanvre du Bengale),
il sert à obtenir les sacs de jute ou gunnies, à fabriquer des tresses, moquettes,
velours, toiles cirées, toiles d'emballage. La France, dans ces derniers temps, en
recevait pour73 millions de francs. 50.000 ouvriers en Picardie transforment ce produit
pour l'industrie.