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desme, etc.), OU localisés sur les extrémités renflées et charnues du
thalle (Yarec, Ascophylle, Pelvétie, etc.); quelquefois les segments
fertiles se différencient davantage et prennent la forme d'une
gousse (llalidre, etc.), ou se ramifient en une sorte de grappe
composée (Anthophj'ce). L'anihéridie produit toujours de nombreux
anthérozoïdes ; mais l'oogone forme tantôt une seule oosphère
(Himanthalie, Cystosire, etc.), tantôt deux (Pelvétie), quatre
(x\scopl)ylle) ou huit oosphères (Varec).
D'après la répartition uniforme ou localisée des conceptacles
sur le thalle, les genres se groupent en deux tribus :
1. Myriodesmées. — Conceptacles répartis uniformément : Durvillée, Myriodesme,
Ilimantlialie, etc. '
2. Fucées. — Conceptacles localisés au sommet des branches : Cystosire, Varec,
Ascopliylle, Pelvétie, Halidre, Sargasse, Anthophyce, etc.
Quelques applications sont à signaler. La Durvillée utile est une
grande espèce alimentaire du Chili et de la Terre de feu. On utilise
les Varees et les Ascophylles en France et Ecosse pour la préparation
de l'iode et du bromure de potassium; la falDrication de
l'iode se fait au Japon sur une assez vaste échelle aux dépens de
Sargasses (Yamaguchi) (et aussi de Lammaires, Kamagawa et
d'Ecklonies, Chiba). Plusieurs espèces de Sargasses sont alimentaires
aux Iles Hawaï. Sur les côtes de France, les Varees sont
fréquemment récoltés sur les plages par les agriculteurs comme
engrais pour leurs champs, dans le voisinage de la mer.
Résumé de Tordre des Phéophycées. — Constitué par les six
(ou neuf) familles qu'on vient d'étudier, et dont la plus nombreuse
est celle des Diatomacées, l'ordre des Phéophycées comprend
près de 400 genres avec plus de 6.000 espèces. Plus
nombreux, mais moins varié, plus spécialisé que celui des Chlorophycées,
il offre aussi moins de diversité dane la structure du
thalle, qui est presque toujours cloisonné en cellules, dans la
formation de l'oeuf et dans son développement, qui est toujours
direct.
ORDRE IV
F L O E I D É E S
Caractères généraux, — Les Floridées sont en très grande
majorité marines ; quelques-unes seulement vivent dans les eaux
douces à cours très rapide (Batrachosperme, Lémanée, etc.).
Toujours fixé par sa base, le thalle est toujours cloisonné en
cellules, tantôt dans une seule direction en forme de filament,
simple (Bangie, Érythrotrichie) ou très rameux (Callithamne^
Griifithsie, etc.), et s'enveloppant parfois d'une couche corticale
(Batrachosperme, Cérame, etc.), tantôt dans les deux directions
du plan en une simple assise de cellules (Porphyre, lirythropelte),
le plus souvent dans les trois directions de l'espace en une lame
massive, plus ou moins épaisse, entière (Schizyménie, etc.), ou
diversement découpée (Delessérie, Calophyllite, etc.), ou en un
cordon ordinairement ramifié soit en dichotomie (Furcellaire,
Chondre, Polyide, etc.), soit suivant le mode penné (Gigartine'
Gehde, Laurencie, etc.), parfois développé en sympode (Plocame'
Dasie, etc.).
Dans ce dernier cas, les branches se différencient quelquefois :
les unes s'allongent indéfiniment, les autres ont une croissance
hmitée. Celles-ci sont distribuées régulièrement sur les premières,
soit en verticilles, soit: isolément avec des divergences
comme y , - , j , - , etc. (Polysiphonie, etc.) ; elles sont quelquefois
aplaties perpendiculairement à l'axe cylindrique qui les
porte (Constantinée, etc.) ; elles produisent quelquefois à leur
base un rameau axillaire(Chondriopse, diverses Polysiphonies, etc.).
Sous tous ces rapports, elles ont avec les feuilles des plantes
supérieures une ressemblance analogue à celle qui a été rencontree
chez les Characées ; si on leur donne le nom de feuilles,
1 axe qui les porte sera une tige. Quelque compliquée que soit sa
forme, le thalle n'atteint que d'assez petites dimensions ; il
depasse rarement quelques décimètres.
Toujours munies d'un noyau et d'érythroleucites sans amidon,
les cellules forment dans leur protoplasme des grains ayant la
forme, la structure et les propriétés optiques des grains d'amidon,
mais ne bleuissant pas par l'iode ; ce réactif leur communique
une teinte jaune rougeàtre, acajou plus ou moins foncé : on peut
les regarder comme des grains d'amylodextrine. Les membranes
gehfient d'ordinaire leur couche externe, quelquefois très fortement
(Chondre, Gigartine, Gléopelte, etc.) ; dans l'eau bouillante,
le thalle se convertit alors en une gelée épaisse et nutritive, connue
sous le nom de gélose ou d'agar-agar. Parfois, au contraire,
les membranes s'incrustent de carbonate de calcium et le thalle
prend l'aspect et la dureté du corail (Coralline, Mélobésie, etc.).
Les cloisons séparatrices des cellules portent ordinairement à leu