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212 genres avec plus de 2.700 espèces. II est très vaste et très hétérogène,
tant au point de vue de la structure du corps, que sous le
rapport de la formation et du développement de l'oeuf. Entre les
(]hlorococcacées, où le corps, continu et uninucléé, forme son oeuf
par isogan:iie, et les Characées, où le corps, cloisonné en cellules
dans les trois directions et diiïérencié en tige et feuilles, forme son
oeuf par l'hétérogamie la plus compliquée, s'étagent toute une longue
série d'états intermédiaires, qui font de Tétude de ce groupe
Tun (les chapitres-les plus intéressants et les plus instructifs non
seulement de la Botanique^ mais de la Biologie générale.
ORDRE iir
»
PHÉOPHYCÉES
Caractères généraux. — La plupart des Phéophycées sont marines';
quelques-unes habitent les eaux douces (Pleurocladie,
Hydrure^ etc., diverses Péridiniacées, beaucoup de Gryptomonadées,
de Chromulinées, Diatomacées^ etc.)- Parfois continu et uninucléé
(Péridiniacées)^ leur lhalle est ordinairement cloisonné en
cellules, quelquefois dans une seule direction en forme de filament
simple ou rameux (Ectocarpe^ etc.), le plus souvent dans
les trois directions en- forme de massif plus ou moins épais, simple
(Chorde, etc.), ou diversement ramifié (Varec,.etc.). Dans ce dernier
cas, il se différencie parfois profondément^ offrant à la base
un crampon rameux qui fait fonction de racine, au milieu des
parties cylindriques analogues à des tiges^ au sommet des parties
aplaties et minces semblables à des feuilles, et d'autres renflées en
boule et pleines d'air, jouant le rôle de flotteurs (Sargasse^ Macrocyste,
elc.); il peut acquérir alors une dimension considérable,
plusieurs centaines de mètres de longueur (Macrocyste, etc.). Lç_s
cellules sont munies d'un noyau et de phéoleuciles, mais dépourvues
d'amidon. Elles gélifient souvent la couche externe de leur
membrane; d'ordinaire la gelée est résistante' et les cellules
demeurent unies: mais quelquefois les cloisons se gélifient et se
liquéfient dans leur lame moyenne aussitôt après leur formation,
de façon que les cellules s'isolent à mesure qu'elles se divisent et
que le thalle est à toute époque composé de cellules libres (la plupart
des Cryptomonadacées et des Diatomacées). On retrouve donc,
ici les divers états dissociés déjà rencontrés, parmi les Gyanophycées,
chez les Chroococcées, et painiii les Chlorophycées, chez lés
Palmellacées.
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La multiplication a lieu quelquefois par spores immobiles (Dietyotacées,
Diatomacées, etc.), le plus souvent par zoospores,
munies parfois dun seul cil (Hydrurées, Chromulinées) ou de
deux cils antérieurs (Cryptomohadées)^ plus fréquemment de deux
cils attachés latéralement et dirigés Tun en avant, en manièi'e de
rame, l'autre en arrière, en forme de gouvernail. Les Fucacées
sont dépourvues de spores.
L'oeuf est produit tantôt par isogamie avec gamètes immobiles
(Diatomacées, etc.) ou mobiles (certains Ectocarpe, Laminaire^ etc.),
tantôt par hétérogamie avec gamètes immobiles tous les deux
(autres Ectocarpes, Dictyote, etc.) ou avec anthérozoïde et oosphère
(Varec, etc.). Sans passer à Tétat de vie latente, il germe directement
en un nouveau thalle.
Division de l'ordre des Phéophycées en six familles. — D'après
la conformation du thalle et le mode de multiplication^ l'ordre
des Phéophycées se divise;, comme il suit, en six familles.
Thalle
continu, uninucléé
f dissociées, ( non siliuifiée . .
cloisonné \à membrane ? silicifìée.
< i Zoospores . . .
en cellules/ associées, j Spores immobiles.
V V Tas de spores . .
Péridiniacées,
Cryptomonadacées.
Diaioinacées.
Phéozoosporées.
Dictyotacées.
Fucacées.
Péridiniacées. — Les Péridiniacées, comprenant 32 genres avec
150 espèces^ vivent la plupart dans la mer, à la surface de Teau,
et plusieurs sont phosphorescentes (H¡rondinelle fuseau, H. trépied,
etc.). Divers genres sont pourtant représentés dans les eaux
douces, mais aucune des espèces d'eau douce n'est douée de phosphorescence
(Glénodine, Péridine, etc.)- Leur thalle est et demeure
continu et uninucléé (1); sous ce rapport, il ressemble à celui des
Chlorococcacées parmi les Chlorophycées (p. 149). 11 ressemble
surtout à des Chlamydomonadées, parce qu'il est habituellement
mobile à Faide de cils vibrátiles. 11 y a deux cils, mais disposés
tout autrement que chez les Chlamydomonadées Ils sont attachés
latéralement (fjg. 67) ; Tun se dirige en arrière dans un court sillon
longitudinal ; l'autre sMnfléchit latéralement dans un sillon
transversal et ses vibrations produisent l'effet d'une ceinture de
cils. La membrane est cellulosique, tantôt lisse et fine au point de
paraître faire défaut (Glénodine, fig. 67, Gymnodine, etc.), tantôt
(1) Dans le Blastodine qui yit en parasite dans le tube digestif du Copépode, il
y a 2 noyaux à membrane nucléaire perforée comme en division (Gliatton).