
242 NATRICES g y m n o s p e r m e s . — GINKGINÊES 243
pendiciilairement à sa direction et prend la forme d'un T, dont
chaque branche porte à sa face inférieure un ovule pendant
(fig. 107 E) ; l'écusson ovulifère est tantôt plan (Zamie, fig. 107 Ë),
tantôt terminé en une (Macrozamie) ou deux pointes courbes
(Cératozamie).
Pendant la transformation de la fleur femelle en fruit, les écussons
des divers carpelles se rapprochent et se soudent à la surface
du cône, de manière à enfermer les ovules dans une cavité close ;
à la maturité, ils se séparent de nouveau pour disséminer les graines.
Ici donc, si les ovules sont nus, les graines ne le sont pas, et
il est inexact de dire ces plantes gymnospermes, au même titre
que les Cjcadacées.
D'après la conformation de la feuille, on distingue trois tribus :
1. Zamiées. — Feuilles une fois composées pennées, à folioles rectinerves : Zamie
Macrozamie, Cératozamie, Microcycacle, Encéphalarte, Dion.
2. Bowénîées. — Feuilles doublement composées pennées, à folioles reclinerves :
Bowénie.
3. Stangériées. — Feuilles une fois composées pennées, à folioles penninerves :
Siangérie.
Par ses folioles penninerves à nervures latérales dichotomes, la
Stangérie ressemble aux Fougères, auxquelles elle était naguère
incorporée.
Par son endosperme amylacé, la graine des Dions, notamment
du D. comestible, fournit au Mexique une fécule estimée. Par la
moelle amylacée de leur tige, les Encéphalartes, et en particulier
l'E. des Caifres, donnent aux Hottentots, après cuisson, le « pain
des Caffres ».
On a signalé un grand nombre de débris fossiles qui ont été rattachés
aux Cycadinées. Notamment des feuilles de Cycadites à
folioles circinées depuis le Rouiller, le Rhétien, le Lias, l'Oolithe
et le Néocomien. Mais c'est surtout pendant le Jurassique qu'on a
trouvé beaucoup de débris de ces plantes : feuilles femelles (Cyc^-
dospadix), tiges (Fittonie, Clathropode), cônes mâles (Androstrobe),
etc., cônes voisins de ceux des Zamies (Zamiostrobe), etc.
Des types voisins des types actuels ont été signalés à là fin de secondaire
(Cenomanien) et au tertiaire (Miocène), notamment des
Encéphalartes. Au contraire, des types aberrants comme les Dictyozamites
à nervation réticulée ont été retrouvés en Europe et dans
l'Inde, établissant pour la période jurassique une uniformité de
flore très remarquable.
Mais la découverte la plus remarquable est celle des Bennettitées
dont les tiges rappellent celles des Cycadées (Gycadoïdées,
Williamsonies) et dont les fructifications sont hermaphrodites
d'abord mâles â frondes ramifiées périphériques rappelant des
« a c ' e s et ensuite offrant au centre un «t-bile . ^Ue a^^^^^
des ovules orthotropes portés sur de longs pedoncules semmileies
filiformes et entourés de 5 à 6 écailles stériles.
ORDRE II
GINKGINÊES
L'ordre des Ginkginées ne comprend qu'une seule famille, les
Ginkqacées. .. . n , r^i • ^ i
Ginkgacées. - Le Ginkgo bilobé, origmmre de a Chine et du
Japon, mais depuis longtemps cultivé partout dans les parcs d Europe,
constitue à lui seul cette famille. C'est un bel arbre pouvant
atteindre 30 mètres de haut et jusqu'à 4 mètres d epaisseur, à
rameaux de deux sortes, longs et courts, à feuilles caduques, isolées,
pétiolées, avec un large limbe triangulaire bilobe, a nervures
dichotomes en éventail.
La tic^e où l'endoderme est nettement différencie en une assise
scléreuse,' a, dans son écorce et dans sa moelle, des canaux sécréteurs
gommifères (1), interrompus aux noeuds, réduits par consequent
à des poches dans les rameaux courts. La feuille prend al a stele
de la ti^e deux méristèles, comme chez les Cycadinées ; elle a, dans
l'écorce du pétiole et du limbe, des poches sécrétrices allongées et,
dans le péridesme des méristèles, deux courtes ailes latérales de
vaisseaux surnuméraires. La racine est munie d'un réseau de soutien
sus-endodermique. La tige s'épaissit par un pachyte, dont les
compartiments sont formés uniquement de vaisseaux areoles. _
Les fleurs sont dépourvues de périanthe, unisexuées avec dioecie,
et axillaires des feuilles des rameaux courts. La fleur mâle est formée
d'un grand nombre d'étamines à filet grêle, dont le petit
hmbe pelté porte de chaque côté, sur sa face inférieure, un sac
pollinique pendant à déhiscence longitudinale. La fleur temelle se
compose de deux carpelles, insérés côte à côte à la base du rameau
floral, qui avorte au-dessus d'eux. Plus rapprochés en arriéré ou
ils se touchent, ils sont longuement pétiolés et concrescents par
leurs bords en contact sur toute la longueur du pétiole, de maniere
à former ensemble une lame étroite qui tourne sa face ventrale en
bas, sa face dorsale en haut. Au ^ommet, cette lame double porte
côte à côte deux ovules orthotrofyes dressés, terminant chacun un
(1) C'est une caulomyélocèle (à canaux sécréteurs de la tige dans la moelle) [