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l'orifice terminal ; le vent les enlève et, grtlce à leur excessive
petitesse, les transporte à de grandes distances (forme ^cidiole).
N'ayant en elles aucune réserve nutritive, elles ne peuvent germer^
dans reau ou dans l'air humide; il leur faut tout de suite un
milieu nutritif convenable (p. 14). Dès qu'elles l'ont trouvé, elles
grossissent beaucoup en devenant ovoïdes, puis bourgeonnent et
forment des conidies secondaires, pourvues de matériaux de
réserve. Celles-ci à leur tour, parvenues sur les feuilles du Berbéride,
y germent sans doute en poussant un filament, qui perce
l'épiderme et se développe en un nouveau thalle à cellules uninucléées;
mais on n'a pas encore jusqu'ici observé directement
cette pénétration. Le parasite va se multipliant ainsi de proche en
proche sur le Berbéride.
Sur la face inférieure de la feuille et plus tard, les filaments se
pelotonnent également et forment un nodule sphérique (fig. 22,
/ .4), qui grandit, perce l'épiderme et s'ouvre largement au sommet
en forme de coupe (fig. 22, /, a). Le fond de cette coupe est
occupé par une assise de cellules dressées, terminée chacune par
un chapelet de cellules multiplicatrices à deux noyaux, nées progressivement
du sommet à la base, sphériques et contenant des
granules orangés dans leur protoplasme (forme iEcidie). Bientôt
ces cellules se détachent, se disséminent dans l'air, et retombent
çà et là sur lés feuilles des végétaux voisins. Mais elles ne donnent
un thalle que si elles viennent à se déposer sur une tige ou sur
une feuille de Graminée, notamment de Blé. Elles produisent
alors un tube, qui pénètre par un pore stomatique pour s'allonger
en se cloisonnant et se ramifier abondamment dans les espaces
intercellulaires. Après six à dix jours, le thalle ainsi formé et
dont chaque cellule renferme désormais deux noyaux conjugués
produit les bourrelets linéaires'à conidies orangées et binucléées
que nous avons décrits tout d'abord. Nous sommes ainsi revenus
à la saison d'été, et à notre point de départ.
C'est à la première origine de cette coupe, qui a reçu le nom
d'yEcidie, que se place la formation de l'oeuf dont 11 a été question
plus haut (p. 47 et 48 . Les filaments du thalle qui rampent sous l'épiderme
produisent côte à côte un grand nombre de courts rameaux
dressés, tous semblables et rapprochés par paires. Dans chaque
paire, le rameau se divise, par une cloison transversale, en deux
cellules superposées, la cellule s'anastomose largement avec sa
voisine ; par l'ouverture, les deux protoplasmes se fusionnent,
mais les deux noyaux demeurent séparés (I). Ainsi formé pariso-
(1) Cliristmaii et Blackman.
BASIDIOMYCÈTES 69
gamieet reposant également de chaque côté sur les bases des deux
hameaux généraieui^, l'oeuf possède donc côte à côte deux noyaux
distincts (Hg. 18, p. 47). Il germe aussitôt en s'allongean vers le
S , divisant simultanément ses deux noyaux et se découpant
par une cloison transversale en deux cellules superposees à deux
noyaux (fig. 18). L'oeuf s'allonge, divise de nouveau ses deii^x
noyaux et se découpe par une cloison transversale en deux cellules
superposées, dont la supérieure devient multiphcatrice, tandis que
l'iniei^ieure continue de la même manière à s'accroître et à se diviser.
Finalement, l'oeuf produit ainsi, du sommet à la base, un long
chapelet de cellules multiplicatrices, qui est en réalité un omiogone,
réduit à une série basipète de tomies expgenes. G est 1 ensemble
de ces tomiogones, issus d'autant d'oeu s rapproche au
fond de la coupe, qui constitue l'a3cidie de ces plantes, lequel est
donc un tomiogone composé. .
En germant sur le Blé, chacune de ces tomies donne un thalle
à cellules binucléées, qui finalement, après avoir, dans e cas
actuel, formé chemin faisant des conidies à deux noyaux, produit
des probasides, dans chacune desquelles s'opère enfin la ^ n
si longtemps retardée, des noyaux des deux gametes. En soite
qu'ici le thalle, toujours cellulaire, se présente sous deux aspects
Lccessifs. De la probaside à l'oeuf, végétatives ou multiplicatrices,
les cellules n'ont qu'un seul noyau ; de l'oeuf à la probaside, vegetatives
ou multiplicatrices, elles ont deux noyaux conjugues, dont
on connaît maintenant l'origine indépendante. Cette fusion si tardive
des noyaux des deux gamètes est la preuve evidente que,
dans la formation de l'oeuf, des deux phénomènes ordmairement
presque simultanés, fusion des protoplasmes et union des noyaux,
le plus important, le seul même essentiel, c'est le premier, et non
le cycle annuel de végétation de la Puccinie du
gramen comprend, à partir des probasides formees a 1 automne
trois phases distinctes : lo une phase de croissance libre sur le soi
au premier printemps, courte et réduite à la formation, pai chacune
des deux probasides accouplées et aux dépens de ses reserves,
d'une baside pleurospore cloisonnée, produisant quatre spores
légères que le vent emporte et par lesquelles le parasite monte
pour ainsi dire, à sa-plante nourricière ; 2o une phase parasitaiie
L r le Berbéride, où le Champignon forme au cours du p^ntemps
d'abord, dans des bouteilles, des conidies de multiplication sui le
Berbéride, puis, dans des cupules ou oecidies, des oeufs isogames,
aussitôt développés en autant de tomiogones à tomies exogenes