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638 DISTRIBUTION DES PLANTES
mes très développés, est appelée so?ie alpine supérieure ; elle est,
en général, assez nettement limitée par rapport à la zone alpme
inférieure.
On voit ainsi s'étager, depuis le fond de la vallée jusqu aux
neiges perpétuelles, les limiles successives de végétation et, dans
une telle conirée, où les inQuences autres que celle de la radiation
sont assez uniformes, on peut observer d'une manière ir
comment les espèces se cantonnent en des zones bien circonscrites,
caractérisées surtout par la somme annuelle de chaleur reçue.
Aire des espèces. — Sous l'influence des diverses causes qui
viennent d'être examinées, chaque espèce a pris, on le comprend,
une extension plus ou moins grande à la surface du globe.
La surface occupée par une espèce donnée est ce qu'on nomme
Vaire de cette espèce.
Le plus habituellement, l'aire d'une espèce est plus etendue
parallèlement à l'équateur que du nord au sud. Mais il faut dire
que l'aire d'un grand nombre d'espèces est de forme très irrégulière
; cela se comprend facilement, puisqu'on a vu que, par la
naturalisation, l'aire des espèces peut être incessamment agrandie,
surtout parallèlement à l'équateur.
• L'aire d'une espèce peut être considérée par rapport à 1 organisation
de l'espèce elle-même, ou par rapport aux conditions extérieures.
Une espèce dont les graines ou les spores seront organisées
pour une facile dissémination aura, à conditions égales, une
aire plus étendue qu'une autre dont les graines seront moins bien
organisées à cet ésard. Une espèce dont les conditions d'existence
auront des limites plus étendues que celles d'une autre, et dont
l'aliment sera plus répandu à la surface du globe, aura aussi une
aire relativement plus considérable.
D'autre part, comme on l'a vu plus haut, on ne saurait deduire
l'aire d'une espèce de la seule étude des causes actuelles de dissémination
ou 'des conditions actuelles d'existence, lorsqu'on a
affaire à des contrées assez grandes. L'extension actuelle d'une
espèce, dépend en partie de son aire antérieure à une époque precèdente
de l'histoire du globe. Il est donc impossible d'étudier
l'aire des espèces en les classant par les conditions au milieu desquelles
elles croissent, ou encore par leur organisation. Ce qu'on
peut remarquer de plus général, à ce dernier point de vue, c'est
que l'aire d'une espèce est souvent plus vaste quand cette espece
est peu différenciée. ,
Nous devons donc nous borner à passer en revue les especes
à aires très étendues, à aires moyennes et à aires très restreintes.
GÉOBOTANIQUE
Espèces à aire très étendue. — Aucune espèce vég-étale ne
s'étend sur toute la surface du globe. Un certain nombre de Cryptogames
(Algues, ChampigaoBs, et parmi eux surtout les Lichens)
paraisseot pouvoir se développer partout où les conditions d'existence
générale des végétaux se trouvent réalisées entre leurs limites
extrêmes, et, quoique l'étude de la distribution des végétaux
inférieurs n'ait pas été faite encore d'une manière générale, on
peut affirmer que le nombre des espèces de Thallophytes qui supportent
toutes les latitudes et toutes les altitudes où la vie peut se
manifester est assez élevé. Une seule espèce phanérogame semble
être constituée de manière à se trouver, pour ainsi dire, sous tous
les climats : c'est le Laiteron potager.
Les plantes qui ont ensuite l'aire la plus vaste et qui se sont
spontanément naturalisées partout, sauf aux extrêmes régions des
montagnes ou des pôles, sont cependant limitées en deçà de l'extension
des Thallophytes les plus répandues. Ce sont presque uniquement
les Pourpier potager, Lamier amplexicaule, Ansérine
blanche, Ortie brûlante, Ortie dioïque, Chiendent dactyle, Paturin
annuel.
Voici maintenant les espèces phanérogames qui occupent plus
de la moitié de la surface du globe :
Capselle bourse-à-pasteur.
Gardamine hirsute.
Stellaire moyenne.
Pourpier potager.
Vergerette canadienne.
Éclipte dressée.
Laiteron potager.
Samole de Valerand
Morelle noire;
Lamier amplexicaule.
Brunelle vulgaire.
Ansérine des murs.
Ansérlne blanclie.
Ortie brûlante.
Ortie dioïque.
Potamot nageant.
Jonc des crapauds
Càiendent dactyle
Paturin annnel.
Le nombre des espèces phanérogames dont l'aire est au moins
égale au tiers de la surface terrestre n'atteint pas 120.
Parmi ces plantes à aire très étendue, il- est à remarquer qu'il
y a plus de 40 p, 100 d'espèces plus ou moins aquatiques, ce qui
semblerait indiquer qu« le transport par les eaux des graines ou
des boutures naturelles est favorable k une grande dissémination.
30 p, 400 des espèces à aire très large sont des plantes qui vivent
dans les cultures ou croissent dans les décombres et sur le bord
des chemins ; elles doivent évidemment à l'homme leur grande
extension. Il est à remarquer aussi qu'aucune espèce à aire très
étendue n'est ligneuse. Les arbres ouïes arbustes ont toujours une
aire assez restreinte.
Les Cryptogames à aire étendue sont en beaucoup plus grand
nombre que les Phanérogames.