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7 ti CHAMPIGNONS
place coiTcspondiinle ù celle que la famille des Tilléliacées occupe,
comuie on l'a vu plus haut, à la base du sous-ordre des Acrosporées
Résumé de l'ordre des Basidiomycètes. — Constitué par les
dix families qu'on vieni d'étudier, dont la plus vaste est celle des
Agaricacées, l'ordre des Basidiomycètes comprend 300 genres avec
plus de -13.400 espèces. Par ses trois familles à probasides, composées
exclusivement de parasites et qui comprennent ensemble
60 genres et plus de 2.000 espèces, les Tilléliacées ou caries, les
Pucciniacées ou rouilles et les Ustilagacées ou charbons, cet ordre
immense intéresse au plus haut point l'Agriculture.
ORDRE IV
ASCOMYCÈTES
Caractères généraux. — De tous les ordres de la classe des
Champignons, celui des Ascomycètes (11, p. 16 et I, p.583) est assurément
le plus riche en formes variées, tant au point de vue du
mode de végétation et de la structure du thalle que sous le rapport
de la structure et du polymorphisme de l'appareil reproducteur.
Le thalle est formé de filaments rameux et souvent anastomosés,
toujours cloisonnés, le pkis souvent en articles renfermant un
plus ou moins grand nombre de noyaux à quatre chromosomes
(Aspergine, Gymnasque, Pyronème, Ascobole, Sordaire, etc.), parfois
en cellules ne contenant qu un seul pareil noyau (tirysibe,
Pénicille, Thélébole, Ryparobe, Sporormie, etc.). Il est tantôt
composé tout entier de semblables filaments libres, tantôt différencié
en mycèle et ströme, ce dernier pouvant passer à l'état de
vie latente en constituant des sclérotes. 11 se développe souvent
dans les matières organiques envoie de décomposition; aussi beaucoup
de ces plantes comptent-elles parmi les moisissures les plus
vulgaires (Pénicille, Aspergille, Levure, etc.) ; ailleurs il vit dans
la terre humide (Pézize, Morille, Helvelle, etc.), h l'intérieur de
laquelle il produit même quelquefois son appareil sporifere
(Truffe, etc.) ; ailleurs encore, il s'établit en parasite sur les végétaux
vivants (Érysibe, Clavicèpe, etc.), ou vit en symbiose, soit
avec des Algues inférieures pour constituer des Lichens (II, p. ll,
I, p. 75), soit avec des plantes vascuiaires dont il habite les racines
en composant des mycorhizes (II, p. 12, I, p. 99, 142).
Le thalle produit ce quon appelle dans tous les cas son appareil
sporilSe su?un filament s'il est tout entier filamenteux, sur e
r o m e ou sur le sclérote quand il y en existe un. A cet effet, le
X i e n t forme quelquefois directement les asques a sa surface,
â m S coniugais^ de cellules (fig. 28) ou au sommet de ses
î L e a u î Levure, Endomyce, etc.) ; mais le plus souvent, il se
S e d'abord abondamment, pelotonne et encheve re ses branches
et constitue un tubercule de plus en plus grand, qm prend
i ^ f o me déterminée et devient l'appareil dit sporifere nomme
alors périfhèce (1). Tantôt toutes les branches sont semblables au
début le tubercule est homogène et c'est assez tard que se différencient
en lui les filaments dont les derniers rameaux const.tuen
es asques. Tantôt, au contraire (fig. 33), la premiere bi^anche (c)
diffère de toutes les autres, qui l'enveloppent et forment la masse
du tubercule (p, r) ; c'est d'elle seule alors que parlent plus ard
les filaments dont les derniers rameaux deviennent les asques {a) :
aussi lui donne-t-on le nom d'ascogone (2).
Dans tous les cas, aussi bien si le thalle est cellulaire, semble-
I il nue s'il est articulaire, les asques ont au debut chacun deux
noyaux (dicaryon), qui se fusionnent tout d'abord en un seul (syncai
Yon) t i.fig 237 p 586, au Puis, par division répétée de ce noyau
il L 237 b) et condensation- du protoplasme autour de chaque
n^uv'eau noyau (l, fig- 237, c), ils produisent chacun un certain,
nombre de cellules libres, qu'on nomme des spores. Quelquefois
ce nombre est plus ou moins grand et indétermme (Protomvce,
Ascoïdée, Dipodasque, etc ). Ordinau-ement il est déterminé
le plus souvent huit, quelquefois deux ou quatre, parlois
nussi'seize trente-deux ou davantage, mais toujours un multiple
de huit. Ces cellules grandissent au détriment de la portion non
employée du contenu de l'asque (1, fig. 237, d, e) ; ce résidu, nomme
énivlasmeCà), contient en effet des matériaux de réserve etnotamnient
de l'amylodextrine, colorable en rouge ou en violet par 1 iode.
A la maturité (I, fig. 237, f ) , elles sont mises en liberté, soit par la
dissolution totale de la membrane de l'asque, soit par sa dehiscence
qui a lieu tantôt par une déchirure irrégulière au sommet,
tantôt par une fente circulaire qui détache un opercule ; cette
déhiscence s'opère souvent avec une grande force qui projette au
loin les cellules multiplicatrices.
(1) Du grec : ttsûî (péri), autour ; Q'^-AT, ^Lhéké), étui ou asque.
(2) Du grec : «àxo? (ascos) , asque ; Youoçjryonos), nourriture, génération.
(3) Du grec : éTvi [épi), sur ; t7'Ku<tuu (piasma), protoplasma.
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