
306 MONOCOTYLES
des Pliénicinées, inoins vaste que celui des Liliinées, offre pourtant
dans son organisation florale d'assez grandes différences pour
qu'il faille y distinguer tout d'abord deux groupes de familles ou
alliances.
Tant()l le périanthe, toujours double quand il existe, est concolore,
et demeure indépendant du pistil, qui est supère : c'est l'alliance
des P/tënicales. Tantôt il est discolore et concrescent dans
sa région inférieure avec le pistil, qui est infère : c'est Talliance
des Orchidales. Ainsi :
PHÉNICINÉES. Périanthe concolore et indépendant du pistil. Phénicales (p. 306).
discolore et concrescent au pistil . Orchidales 'p, 312).
Les Phénicales correspondent à la fois aux Gypéraleset aux Jonales,
les Orchidales aux Iridales, dans Tordre des Liliinées.
ALLIANCE I
PHÉNICALES (V. CÏ-deSSUS)
Caractères généraux et division en deux familles. — L'alliance
des Phénicales comprend toutes les Monocotyles à ovule transpariété
bitegminé où le pistil est libre de toute concrescence avec les
verticilles externes, en un mot supère. Avec ce caractère commun,
l'organisation florale y offre tous les degrés, depuis l'état le plus
simple, où elle est unisexuée, réduite d'un côté à une seule étamine,
de l'autre à un seul carpelle, comme chez les Lemnacées
parmi les Liliinées, jusqu'à l'état moyen, où elle est bisexuée et
formée de cinq verlicilles : deux au périanthe, deux à l'androcée
et un au pistil, comme chez 1-es Joncacées parmi les Liliinées.
D'après ces différences et notamment d'après le mode d'inflorescence,
qui est tantôt un épi simple, tantôt une grappe d'épis, l'alliance
des Phénicales se divise en deux grandes familles^ comme
il suit :
PHÉNICALES. Inflorescence en- j( egprai pspime pdle'e. p_is ..
Aroïdées.
Phénicacées.
Aroïdées. — Les Aroidées, 105 genres avec environ 900 espèces,
abondamment répandues dans la zone tropicale des deux continents,
plus rares dans les régions tempérées, offrent les modes de
végétation les plus divers. Elles sont terrestres avec un rhizome
PHÉNICALES 30*2
tuberculeux (Gouét ou Arum, Serpentaire, etc.), ou avec une
grosse tige dressée à courts entre-noeuds (Golocase, etc.) ; marécageuses,
avec un rhizome horizontal rameux (Acore, Galle, etc.) ;
aquatiques nageantes, avec une rosette de feuilles sur une tige
très courte (Pistie) ; grimpantes et épidendres, avec une tige
ligneuse et ramifiée, à longs entre-noeuds, souvent dorsiventrale,
produisant des racines aériennes aux noeuds et parfois sur toute
sa surface inférieure (Philodendre, Monstère, etc.). Les feuilles,
engainantes, quelquefois rubanées (Acore), sont ordinairement
pétiolées avec un large limbe à nervation
palmée ou pennée, entier ou
diversement découpé, quelquefois percé
de trous (Monstère délicieuse, etc.).
Dans la" structure de la tige et de la
feuille, on y trouve des cellules oléifères
(Acore), des cellules laticifères en
files indépendantes (Gouet, Zantédeschie,
etc.) ou anastomosées en réseau
(Golocase, Calade, etc.) et des canaux
sécréteurs oléifères (Philodendre, Homalonème,
etc.). Les Philodendres ont
dans l'écorce de la racine des canaux
sécréteurs, entourés d'une gaine fibreuse.
D'autres ont le parenchyme traversé
et soutenu par des sclérites en aiguille ou étoilées (Monstere,
Spathiphylle, etc.). .
Les fleurs sont'toujours disposées en un épi simple, muni d une
spathe diversement conformée et colorée (I, p. 378, fig. 140). L axe
de l'épi se prolonge quelquefois au-dessus des fleurs en un appendice
Fig. 134. — Dkgramnie de
N I'd Heur de l'Acore calarne. «
de forme variée (Gouet, I, p. 378, fig. 140, Serpentaire, etc.).
La spathe avorte dans les Orontes.
Toujours dépourvues de bractées mères, les fleurs sont constituées,
suivant les genres, d'après trois types différents : elles sont
nues et unisexuées, disposées dans le même épi, les femelles en
bas, les mâles en haut (Gouet, I, fig. 140, etc.), nues et hermaphrodites
(Galle, etc.), périanthées et hermaphrodites (Acore,
fig 134, etc.). Elles sont dimères (Anthure, etc.) ou trimeres
(Acore, fig. 134, etc.). Quand la fleur est complète (fig. 134), le
périanthe se compose de deux verticilles alternes de petites ecadles
sépaloïdes, l'iindrocée de deux verticilles alternes d étammes
libres, le pistil d'un verticille de carpelles concrescents, ouverts
(Golocase, Pistie, etc.) ou fermés (Galade, Anthure, Acore,