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Dans le périthèce, les ¿isques sont quelquefois disposés en grappe
(Aspergine, etc.) ; mais d'ordinaire ils sont serrés côte à côte en
une assise continue, nommée hymène comme chez les Basidiomycètes(
II, p. 48), entremêlés le plus souvent de cellules stériles qui
sont, ICI aussi, des paraphyses (II, p. 48). Ils sont situés tantôt à
la surlace du périthèce mvir, tantôt dans son intérieur, et alors
celui-ci s'ouvre ou demeure indéhiscent : ces différences sont utilisées
pour la caractcrisation des familles.
On sait aujourd'hui que, tout au moins chez plusieurs de ces
plantes où les asques procèdent d'un ascogone nettement différencié,
cet ascogone procède lui-même d'un oeuf qui, aussitôt
formé, se développe sur la plante mère et à ses dépens et devient
un corps rudimentaire plus ou moins volumineux, produisant
iinalement un plus ou moins grand nombre d'asques. En un mot,
ce qu'on appelle l'appareil sporifère est alors en réalité ce que
nous avons nommé en général un tomiogone (I, p. 565), les
asques sont une sorte de tomianges et ce qu'on appelle les spores
sont en réalité des tomies. Uvee ce caractère général, la formation
de l'oeuf et son développement en tomiogone subissent, dans ce
vaste groupe de plantes, des modifications très étendues, encore
imparfaitement connues, mais où l'on peut distinguer déjà quatre
manières d'être principales.
^ I. Dans la première, un filament du thalle émet, de part et d'autre
d'une cloison, deux rameaux pareils, qui s'enroulent en spirale
l'un autour de l'autre, puis cessent de croître et, après avoir séparé
chacun une cellule terminale, abouchent leurs exirémités pour
fusionner les protoplasmes et les noyaux de ces deux cellules, qui
sont deux gamètes semblables. Ainsi formé par isogamie, conime
chez les Mucoracées, l'oeuf grandit aussitôt, divise à trois reprises
son noyau et devient finalement un asque à huit tomies, supporté
égllement des deux côtés par les rameaux générateurs (Erémasqu€,
fig. 28, etc.). Ou bien ce sont deux cellules voisines et semblables
d' 11X1 tlicille dissocié c[iii émettent l'une vers l'autre deux
courts prolongements, bientôt fusionnés en un caoa], par où l'une
d'elles déverse dans l'autre son protoplasme et son noyau (fig. 29).
Ainsi formé, l'oeuf grandit aussitôt et, divisant deux fois son
noyau, devient bientôt un asque à quatre ou huit tomies (Levure
Schizosacharomjce octospore, etc.) (fig. 29). Ou bien encore, un filament
du thalle produit, comme dans le premier exemple, un couple
de rameaux, mais ceux-ci sont différenciés et l'un d'eux, qui est
mâle, déverse dans Tautre, qui est femelle, le protoplasme et îe
noyau de sa cellule terminale. Ainsi constitué par une hétérogu-
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m/e qui rappelle celle des Péronosporacées, l'oeuf se développe
aussitôt en un asque très long, renfermant de nombreuses tomies
(Dipodasque, etc.). Dans ces trois exemples, le tomiogone offre son
état le plus simple, puisqu'il se réduit à un seul asque et que cet
asque est nu,
II. Dans un second mode, les deux rameaux du couple qui s'abouchent
au sommet sont toujours différenciés, l'un portant une
anthéridie, l'autre un oogone où Tanthéridie déverse son contenu ;
la formation de l'oeuf y est toujours hétérogame. Mais ici l'oeuf,
Fig. 25. — Fécondation du Spherothèce du CMtaigni'er. - a, rapprochement des
deux éléments sexaels ; 5, c, le filament mâle isole à son extrémité la cellule
mâle, d'autre parll'oogone femelle étant renflé ovoïde ; d, gélifiaation de la cloison
séparant les deux éléments sexuels et rapprochement des deux noyaux mâle et
femelle ; e, fusion des deux noyaux en un seul ; f, g, cloisonnement de l'oeuf et apparition
d'éléments à deux noyaux ; h, après la. fusion des noyaux du dicaryon en un
syncaryon, Tasque apparent ; i, asque avec huit ascopores.
une fois formé, grandit d^abord et se cloisonne, puis produit par
bourgeonnement, sur une ou plusieurs de ses cellules, des rameaux
qui se ramifient à leur tour plus ou moins abondamment et différencient
enfin leurs derniers ramuscules en autant d asques (Gymnasque,
Gténomyce, Ascodesme, etc.). Constitué par un buisson de
filaments portant un plus ou moins grand nombre d'asques, le
tomiogone est alors plus compliqué le premier cas, mais
il est encore nu. Si plusieurs oeufs prennent naissance sur le thalle
en des points rapprochés, les divers tomiogones enchevêti^ent leurs
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