
48 CHAMPIGNONS
BASIDIOMYCÈTES
étendus au cas des Champignons à chapeau des bois où il a
été établi pour les Coprins, que c'est dans la partie souterraine
végétative (niycèle) que s'opère l'acte de la sexualité. 11 apparaît
alors des cellules à deux noyaux et bientôt la fructification ou le
chapeau se monlre. Sans fécondation, il n'y a pas de chapeau. L'acte
final, fusion des noyaux conjugués, ne préside qu'à un dernier acte
qui prépare la formation des spores (1).
Qu'ils soient de Tune ou de l'autre sorte, les filaments sont
rameux, parfois anastomosés de branche à branche et même de
cellule h cellule le long de chaque branche. Quelquefois le thalle
est composé tout entier de pareils filaments libres (Coprin, etc.) ;
mais souvent il se différencie en mycèle et ströme, ce dernier pouvant
passer à l'état de vie latente en formantun sclérote (2).
Une fois constitué, le thalle produit son appareil sporifère sur
un filament s'il est tout entier filamenteux, sur le ströme ou sur le
sclérote quand il en existe un. A cet effet, une cellule ou un
groupe de cellules voisines se ramifient abondamment; toutes les
branches, pelotonnées et enchevêtrées, forment d'abord un tubercule
de plus en plus dense, qui va grandissant, prend une forme
déterminée et devient enfin un appareil sporifère. Celui-ci est
ordinairement extérieur et c'est la seule partie de la plante qui se
développe dans l'air; quelquefois cependant il se produit dans la
terre et le Champignon est alors tout entier hypogé (Hyménogastrées).
Dans cet appareil sporifère, certaines cellules terminant les filaments
fusionnent d'abord leurs deux noyaux conjugués en un
seul, qui, par suite de l'union deux par deux des quatre chromosomes,
n'en compte également que deux. Puis-elles bourgeonnent
et poussent de petits rameaux grêles nommés stérigmates au
nombre de 2 à 8, le plus souvent de 4, qui renflent leur extrémité
en autant de spores. Ces cellules mères des spores, ou basides (4),
sont ordinairement rapprochées côte à côte en une assise continue,
où elles sont entremêlées de cellules stériles, nommées/?araphyses
(5) ; cette assise est ce qu'on appelle Vhymène (6).
(1) MUe Bensaude.
(i2) Du grcc : a'x).V3poç (scléros), dur.
(3; Du grec : 'yr'/}plyuu (slérvjma), support.
(4) Voir tome I, p.' 584, 5S7 ; vol. Il, p. 16.
_(5) Du grec : Traoa (para), à côté; fvatq (pkysis), pousse (pousse à côté des
basides ou des asques) ou TzotodfvaL:, excroissance.
(6) Du grec ; upviv (hymen), membraue (reproductrice).
Au lieu de produire directement les basides et leurs spores
. o a me il vient d'être dit, l'appareil sporifère S--J J ^ u '
de Basidiomycètes parasites (Puccmie, Uromyce, illetie, Ustit
e donne naiLance à des cellules spéciales qui, après avoir
n i n un seul leurs deux noyaux conjugués, se -.I^P - e n t de
matières de réserve en épaississant_ leur «^^mbran u , aux
dépens de ces réserves et sans plus rien emprunter au thalle, ces
i T l u î i spéciales germent soit immédiatement après eur maturi e,
l u e plL souvent après un passage à Fétat de vi, l a ^ e et pi^oduisent
alors aussitôt chacune une baside avec ses spoies. 11 ne
M pas les confondre avec des spores, puisque en german
elles d o n n â t non un thalle, mais simplement une baside ; elles
s t comi 4 un arrêt momentané dans le développement, comme
un eTystement des basides: nous les nommerons des
.iclesii) h^ formation des probasides n'ayant heu que chez des
BasSimycèles parasites, il semble que phénomene soi lie d^^
quelque manière ,au parasitisme, comme s il s agissait de lendie
dans tous les cas, la production des spores mdépendantes de la
"ieparasitaire. Pourtant, quelques Bafdiomycètes parasUes développent
leurs basides directement sur ie ^balle (Exobas.de etc. •
Q u ' e l l e naisse directement du thalle ou qu'elle procede dune
probaside, la baside produit ses spores suivant deux modes distincts,
qui offrent chacun deux aspects différents. -
Tantôt la baside est renflée en massue et son noyau umque,
provenant, comme il a été dit, de la fusion des deux noyaux conugués
que possède à ce moment chaque cellule du thalle, mais
ne renfermant tout de même que deux chromosomes, se, divise
transversalement, d'ordinaire deux fois de suite à angle droit, en,
forman-t côte à côte quatre noyaux à deux chromosomes, juxtaposés
en croix. Puis, s'il s'agit d'un Agaric, par exemple sans qu il
U fasse entre les noyaux aucune cloison longitudinale, chaque
fuseau de protoplasme correspondant à un noyau tuseau qui
occupe toute la longueur de la baside, mais seulement un quart de
son pourtour, se dirige vers le haut, pousse au bord de la face
supérieure un petit rameau, ypas'se avec son noyau et s accumule
au sommet autour de lui pour former la spore, bientôt separee
par une cloison basilaire du stérigmate et de la baside amsi vides
S'il s'agit, au contraire, d'une Trémelle, par exemple, il se lait,
perpendiculairement à la ligne des centres des noyaux, deux c oisons
longitudinales en croix, qui rendent la baside'quadricellu-
(1) Du latin : pro, en a^ant ; basidium, baside.
v iN TiEonEii. — Bot-o.mquo spedale. • ^