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MYXOMYCÈTES 21
ij,; I ii
Le plasmode est le plus souvent incolore, pariois colore en
iaune (Fulige seplique, Didyme serpule, Léocarpe fragile, etc.),
en rouge (Lvcogale cpidendre, Physare perroquet, etc.), en vio et
(Cribrairc, Oiclyde, etc.). H renferme quelquefois des granules
arrondis, brillanls, à contour sombre, qui sont du carbonate de
calcium (Fulige, Didyme, Physare, etc.) ; ailleurs il est au
contraire, dépourvu de calcaire (Slémonite, Trichie, Lycogale, etc.).
Il peul mesurer plusieurs centimètres carrés d'étendue ^Diachee,
Léocarpe, etc.) ; dans le Fulige seplique, il forme à la surface du
tan ces masses souvent larges de deux ou trois décimetres et
épaisses de deux ou trois centimètres qu'on nomme vulgairement
fleurs du tan, tannée fleurie.
Pendant la période de croissance, les cellules éparses, zoospores
ou myxamibes, peuvent s'enkyster sous l'iniluence de la
sécheresse; du froid, etc., comme il a été dit plus haut. Pareil
enkvstemcnt peut se produire aussi plus tard sur les plasmodes,
dans les mêmes conditions. La masse s'arrête alors, rentre tous
ses prolongements, comble toutes ses mailles et s'arrondit ; puis
elle se divise en autant de cellules qu'elle renferme de noyaux,
c'est-à-dire qu'elle contient de cellules fusionnées, et chaque
cellule s'entoure d'une membrane de cellulose : en un mot, elle
devient un kyste pluri-cellulaire, qui est une sorte de sclerote.
Si l'enkystement porte sur de grands plasmodes acheves, on
obtient de la sorte de gros tubercules de consistance cireuse
ou cornée. Au retour des circonstances favorables, les membranes
cellulosiques et album'inoïdes se dissolvent, les corps protoplasmiques
se fusionnent de nouveau et le symplaste reconstitué reprend
son mouvement amiboïde. D'après des recherches récentes (1) les
cultures se réalisent en association avec une Bacterie (Bactere
fluorescent). La fusion des myxamibes est un acte sexuel, accompagnée
de fusion des noyaux. Les oeufs ou zygotes (2) sont des
myxamibes à pseudopodes plus longs, à courants plasmiques visibles
(ce qu'on ne voit pas dans les myxamibes ordinaires) ; leurs
vacuoles sont remplies de Bactéries en voie de digestion. C'est seulement
à la suite de cette fécondation que les fructifications appa-
Au moment où il se dispose à sporifier, le plasmode vient se
rassembler à la surface du milieu nutritif ; il s'y déplace, ram^e
sur tous les corps voisins et s'éloigne souvent beaucoup de son
(1) Skupienski.
(2) Du grec : {zygos), accouplement.
lieu d origine. S'il rencontre en route un support vertical, ]a tige
d'une planle, par exemple, il grimpe à cette tige, monte le long
de ses branches et vient en Jéfinitive s'étaler et s'arrêter sur les
feuilles ; il peut s'élever de la sorte à plusieurs mètres de liauteur.
Une fois stationnaire, ii se ramasse sur lui-même, prend une
forme déterminée pour chaque espèce, s'entoure d'une membrane
cellulosique qui, s'épaississant et durcissant de bas en haut^ sert
de support à la partie supérieure encore molle, produit les spoi^es
dans son intérieur et devient enfin tout entier l'appareil sporifere
de la plante. A sa base^, cet appareil adhère fortement au support
Fig. 3. — Arcyrieincarnate. A, appareil sprrifère avec son sporange encore fermé ;
B, le même, avec sporange ouvert en pyxide p, ayant laissé échapper le capiUite à
filaments creux et réticulés cp.
par sa membrane cellulosique, qui s'étale tout autour en un
rebord plissé et irrégulièrement lobé. Il se compose essentiellement
d'un sporange tantôt presque sessile (Arcyrie, fig. 8), tantôt
plus ou moins longuement pédicellé (Didyme, fig. 4, etc.);
dans ce dernier cas, la cavité du pédicelle peut n'être pas séparée
de celle du sporange (Trichie, Arcyrie, etc.) ou en être, au contraire,
isolée par une cloison, souvent convexe vers le haut et qui
s'élève plus ou moins dans l'axe du sporange en formant ce qu'on
appelle la columelle {[) (Didyme, fig. 4, etc.). Les sporanges sont
solitaires, parce que chaque plasmode n'en produit qu'un
(1) Du latin : columella, petite colonne.