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duquel certains ramuscules se différencient plus tard en autant
(Casques. Kn un mot, il y a apogarnie (Pézize, Morille, etc.) elle
tomiDgone, puisqu'il procède directement du thalle, perd son
caractère propre pour prendre celui d'un appareil sporiCère, les
tomies pouvant être regardées alors comme de vraies spores.
De même, lorsque la formation de l'oeuf est isogame, comme il
arrive parfois dans le premier mode (Erémasque, etc.), l'un des
rameaux de la paire peut, avorter ; l'autre n'en développe pas
moins im asque, qui est alors parthénogenétique.
Outre leurs tomies endogènes, nées dans des asques et qui ne
manquent jamais, beaucoup d'Ascomjcetes produisent, dans
d'autres conditions de milieu, de vraies spores, toujours exogènes
et adaptées à une propagation rapide dans des circonstances favorables.
Elles peuvent naître directement sur les filaments du thalle,
mais d'ordinaire elles sont portées par des appareils distincts, qui
sont tantôt des tilaments libres et dressés, simples o.u ramifiés
(I, fig. ;2o8. p. 387), tantôt des corps massifs, soit pleins et portant
les spores à hnir surface, soit creusés en forme de coupe ou de
bouteille et tapissés à l'intérieur par les rameaux sporifères.
Outre ces spores, certains Ascomycètes forment encore, dans de
certaines conditions, des spores accessoires ou conidies, également
exogènes, parfois très petites et ne germant alors que dans des
liquides appropriés. Ceux-là possèdent donc dans leur appareil
multiplicateur un polymorphisme assez étendu et qui rappelle
celui des Pucciniacées" chez les Basidiomycètes. Il y a même un
grand nombre de ces plantes, et parmi les plus répandues, où Ton
ne connaît encore aujourd'hui que cet appareil sporifère ou conidifère
(champignons imparfaits ou Lmperfecti, Hyphomycètes ou
Champignons'à hyphes ou filaments ou Mucédinées), le tomiogone
et ses asques n'y ayant pas été observés jusqu'ici. Aussi est-ce seulement
par analogie'^qu'on les classe parmi les Ascomycètes.
Division de l'ordre des Ascomycètes en six familles. — D'après
les divers modes de formation et de développement de l'oeuf distingués
plus haut, puis, dans le troisième de ces modes, où il se
forme un périthèce, d'après la structure de ce périthèce au moment
de sa maturité, on divise ici l'ordre des Ascomycètes en six familles.
Si le tomiogone se réduit à un seul asque, qui est nu, c'est la
famille des Erérnascacées. Si le tomiogone, plus compliqué, se compose
d'un système de filaments ramifiés en buisson et portant un
plus ou moins grand nombre d'asques, mais encore nu, c'est la
famille des Gymnascacées. Si le tomiogone, ramifié en buisson
comme dans le groupe précédent, est enveloppé d'un massif de
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•filaments stériles issus du thalle au «ours de sa formation, en un
mot s'il y a un périthèce, ce qui est le cas de beaucoup le plus fréquent,
ce périthèce offre à la maturité trois conformations différentes.
Tantôt il a la forme d'une coupe ou d'un disque, tapissée sur
sa face supérieure par les asques rangés côte à côte, entremêlés de
cellules stériles dépendant de l'enveloppe, paraphijses {W, p. 48),
et formant avec elles une assise continue, l'Aymène (II, p. 48) ; les
asques sont alors externes et n'ont qu'à s'ouvrir pour disséminer les
tomies : c'est la famille des Pézicacées. Tantôt les asques sont, au
contraire, internes et diversement disposés dans le massif d'enveloppe.
Si alors le périthèce s'ouvre au sommet pour disséminer les
tomies, c'est la famille des Sphériacées ; s'il ne s'ouvre pas, les
tomies ne devenant libres que par la destruction du massif d'enveloppe,
c'est la famille des Périsporiacées. Enfin, si l'oeuf se
forme à l'aide d'un anthérozoïde libre et immobile et d'une
oosphère enfermée au centre d'un archégone, le tomiogone polyasque
étant jusqu'à la maturité enveloppé par la paroi de l'archégone,
c'est la famille des Laboiilbéniacées, qui diffère des cinq
précédentes beaucoup plus que celles-ci ne diffèrent entre elles.
En résumé :
.tf I ( monasque Erémascacées,
- i l , , j ( ( polyasque Giimnascacées.
o A anastomose de deux \ , , n • • •
^ ; m • < rameaux. Tomio gone \) e«n"v^e«liouDpDp^é - (> ouver^t . c iP e•z i•z iicees. ^ ^ j ( Périthèce ( ^os i (leluscent .. Spheriacees.
I ( ind-éhiscent. Périsporiacées.
O 1 antliérozoïde liJ)re et archégone Laboulbéniacées.
Etudions maintenant séparément, dans l'ordre indiqué, les six
familles ainsi définies.
r r
Erérnascacées. — Les Erémascacées, 8 genres avec environ 50 espèces,
vivent d'ordinaire en moisissures sur les matières végétales,
quelquefois dans l'huile (Oléine), parfois en parasites soit sur des
Ombellileres ou des Composées (Protomyce). soit sur l'appareil
sporifère de diverses Agaricacées (Endomyce) ou Mucoracées
(Podocapsc.). Dans les Levures, dont les nombreuses espèces sont
répandues partout, le thalle arrondit ses articles et les dissocie
promptement (flg. 27). En outre, dans certaines espèces, il a la
propriété de croître pendant quelque temps sans oxygène libre,
dans un liquide renfermant du glucose ; il décompose alors le glucose
^n alcool, anhydride carbonique et divers produits accessoires,
parmi lesquels la glycérine et l'acide succinique : en un mot, il
constitue un ferment alcoolique (Levure de bière sous ses deux