
67i DISTRIBUTION DES PLANTES
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sonétie papyrifère, etc. D'autre pari, dans la partie méridionale,
des i'ormes telles que les Palmiers et les Bambous rattachent la
flore chino-japonaise à celle des tropiques.
Enfm, avec la flore de la Californie, il n'y a pas seulement analogie
dans les formes et Ion a pu citer plus de vingt espèces communes
aux deux flores. Ainsi, il j a une certaine relation entre
ces régions d'Asie et d'Amérique, situées en regard des deux côtés
du Pacifique, quoique bien moins marquée ici que pour la flore
forestière.
Flore du Sahara. — La flore du Sahara s'étend en Arabie et en
Afrique, dans toute la région où régnent les vents alizés, sans rencontrer
d'obstacles très importants sur leur passage. Elle est limitée
au nord par la région méditerranéenne et le bassin de l'Euplirate,
où elle confine à la flore des steppes, à l'est par le golfe
Persique et le littoral de l'Arabie, à l'ouest par la côte d'Afrique
entre le 20e et le 30e degrés de latitude, au sud par une ligne qui
passe au nord du Sénégal et du Soudan et vient couper le Nil vers
Dongola. On peut y rattacher aussi le littoral indien voisin des
bouches de l'Indus. Elle est traversée, un peu au-delà du tiers de
son étendue à partir du sud, par le tropique boréal. C'est'surtout
l'absence de pluies, l'extrême sécheresse, aussi bien au Sahara
proprement dit qu'au centre de l'Arabie et au voisinage de Tlndus,
qui détermine cette flore des déserts.
L'ensemble de la flore du Sahara est très pauvre, on le conçoit,
par suite de cette sécheresse excessive. On n'y compte pas mille
espèces de plantes vasculaires différentes, parmi lesquelles, en
comprenant les plantes de l'Arabie et des bouches de l'Indus, il n'y
a guère qu'environ 53 p. 100 d'espèces spéciales. Jusqu'à un certain
point, on pourrait comparer la flore du Sahara à la flore arctique
pour la pauvreté ; seulement ici ce ne sont pas les limites
extrêmes de température qui se trouvent très rapprochées entre
elles, ce sont les limites d'humidité.
^ Le Phénice dattier est l'arbre caractéristique de la flore du
Sahara. Sur les parties non salées du sol, on observe çà et là des
buissons presque sans feuilles (Éphèdre, Calligone), et dans les
parties salées, des plantes grasses dont le port rappelle certaines
espèces des steppes boréales (Salsolées et Zygophyllées). Les Graminées
ont aussi le port de celles des steppes, mais leur développement
est moins grand et leurs formes moins nombreuses. Elles
résistent ài a sécheresse d'une manière très remarquable et leurs
tissus peuvent passer à l'état de la vie latente et reprendre par l'humidité
après avoir été desséchés et même arrachés du sol. La
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plupart des arbustes feuillés sont pourvus d'épines el la plupart
des herbes vivaces sont protégées par des poils.
Les Cryptogames sont peu variées. Les plus remarquables sont
la Roccelle tinctoriale ou orseille, et surtqut la Lécanore comestible
ou manne, qui peut se détacher, retomber plus loin en pluie et
reprendre vie encore plus facilement que les Graminées dont on
vient de parler.
Flores tropicales. — A mesure qu'on se rapproche de l'équateur,
les limites transversales qui bornent les grandes flores naturelles
ont une direction de plus en plus voisine de celle des degrés
de latitude. Aussi, malgré des divisions d'une importance capitale
au point de vue des espèces, et en exceptant la région sud du
Sahara et le nord de l'Australie, toutes les parties des continents
€t presque toutes les îles situées entre les deux tropiques ont une
végétation dont les caractères généraux sont les mêmes et qui
diffère de.celles qui recouvrent les autres parties du globe. C'est,
d'une manière générale, la flore tropicale.
La flore tropicale d'Asie et d'Océanie s'étend dans la région des
moussons, au sud et au sud-est de la flore chino-japonaise. Elle
comprend l'Indoustan, l'indo-Chine, la Malaisie, la Nouvelle-Guinée,
les Philippines et s'étend jusqu'aux îles Marquises. En Afrique,
la flore tropicale s'étend depuis le Sahara jusqu'au 20® degré de
latitude sud et au delà sur la rive sud-est de l'Afrique jusqu'à la
limite méridionale de la Cafrerie. La flore tropicale d'Amérique
€st limitée à peu près exactement au nord parle tropique boréal;
au sud, elle s'étend un peu au delà du tropique austral, jusqu'au
Chili d'une part et jusqu'aux sources de l'Uruguay à l'est.
Sauf dans la région désolée du Sahara, on a reconnu que les
formes végétales deviennent de plus en plus variées à mesure qu'on
se rapproche de l'équateur. Dans la zone tropicale, la diversité
des espèces atteint son maximum. Presque toutes les familles connues
y sont représentées, et dans chaque région i^estreinte on peut
compter une quantité considérable d'espèces distinctes. Aussi ne
voit-on pas les nombreux individus d'une même espèce dominante
donner au paysage sa physionomie. Il est très rare de trouver des
forêts où, sur une grande surface, les mêmes arbres sont abondants,
comme cela est ordinaire dans les zones tempérées. Cependant
beaucoup d'espèces ligneuses, appartenant aux familles les
plus diverses, ont, par leur feuillage et par la manière dont elles
se ramifient, un port assez semblable, qui donne au premier abord
aux forêts tropicales une certaine homogénéité. Les plantes volubiles
et les végétaux épidendres habitent en grand nombre dans
VAN TiEGHEM. —Botanique spéciale. 43