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GYMNOSPERMES. — VECTRICES 245
pétiole et dont l'unique tégument est le limbe cai-pellaire replojé.
On sait conjment s'y développe le prothalle femelle, comment y
gennent les grains de pollen et comment s'y forme l'oeuf. Sous
ces trois rapports, les choses s'y passent comme chez les Cycadinées.
Pendant la transformation en fruit du double carpelle qui constitue
le pislil, l'un des deux ovules se développe seul d'ordinaire
en une graine volumineuse, sphérique, munie à la base d'un court
arille et dont le tégument se différencie en deux couches, l'externe
charnue, l'interne ligneuse, de manière à simuler une drupe.
L'embryon a deux cotyles et l'endosperme est amylacé. A la germmation,
les cotyles demeurent hypogées.
Ici, comme on voit, la graine aux diverses phases de son développement
est et demeure tout aussi nue que l'était l'ovule, tout
aussi exposée aux circonstances nuisibles du milieu extérieur; en
un mot, la gymnospermie y est complète. C'est sans doute à cette
cause qu il faut rattacher la rareté croissante de la plante à l'état
spontané dans les pays d'origine ; elle tend à disparaître. Aussi,
pour la conserver plus sûrement. Chinois et Japonais lui attribuentils
un caractère religieux, en la plantant autour des pagodes et
dans les cimetières.
Par la forme et la mobilité de leurs anthérozoïdes, les Ginkginees
ressemblent aux Cycadinées et tout autant qu'elles aux Exoprothallées,
mais elles s'éloignent beaucoup plus qu'elles des Exoprothallées
par la conformation toute différente de leur corps
végétatif.
Les Ginkgos, aujourd'hui si localisés en Asie, ont été autrefois
très répandus au tertiaire, notamment au Groenland (G. adianthoïde
du Miocene). Il y a dans les temps secondaires des types voisins de
ces plantes (Baiere) et même au Permien et Carbonifère oeicrànophylle,
Trichopitys, Ottakarie, Ginkgodie, Ginkgophylle).'
Résumé de la classe des Natrices. — Composée des trois familles,
groupées en deux ordres, qu'on vient d'étudier, la classe des Natrices
est très restreinte et ne comprend que 10 genres avec 83 espèces.
Nouvellement introduite dans la Science, elle offre ce grand intérêt
d'établir, au point de vue de la formation de l'oeuf, une transition
entre les Exoprothallées et les Endoprothallées.
CLASSE m
VECTRICES
Caractères généraux. — Dans la classe des VectriceS; l'anthéridie,
pédicellée comme chez les Natrices, détruit son'pédicelle
pour devenir libre, puis se divise en deux anthérozoïdes immobiles,
que le tube produit par la grande cellule du grain de pollen, qui
ii'est pas seulement absorbant mais vecteur, conduit passivement
à leur but, c'est-à-dire à l'oosphère. Pour l'atteindre, il faut que ce
tube perce en la digérant toute l'épaisse région supérieure du
micelle, qui persiste ici au-dessus du prothalla femelle, dont les
archégones ont le col formé de quatre cellules juxtaposées en rosette,
et non pas de deux seulement comme chez les Natrices. Par la, e
prothalle mâle s'intériorise dans le corps de la plante adulte, a la
façon d'un parasite, béaucoup plus que chez les Natrices et l endoprothallie
s'y accusant plus fortement, ces plantes s éloignent
davantage des Exoprothallées. ' , , .
Ce sont des arbres dont la tige, très ramifiee et de forme pyramidale,
peut atteindre jusqu'à 150 mètres de hauteur (Wellingtonie
géante). Les rameaux sont parfois de deux sortes : les uns,
longs, se ramifiant à leur tour, les autres, courts, non ramifies
(Cèdre, Mélèze, Taxode, Pin, etc.). La croissance intercalaire, qui
allonge les rameaux, est tantôt internodale (Sapin, etc.), tantôt
nodale (Pesse, Mélèze, Pin, Cyprès, etc.) (I, p. 165). ^
Les feuilles sont ordinairement petites, sessiles ou brièvement
pétiolées, à limbe entier, uninerve, étroit, parfois même aciculaire
fpin, Pesse, etc.), quelquefois plus élargi (Podoc^rpe, Agathide,
Araucarie, etc.). Elles sont quelquefois verticillées par deux (Cypres,
Thuier, etc.), ou par trois à cinq (Genévrier), le plus souvent isolées
(Pin, Sapin, If, etc.). Elles sont presque toujours persistantes ;
aussi CCS plantes sont-elles souvent désignées sous le nom
6:arbrps verts ; cependant elles tombent quelquefois à 1 automne,
seules dans le Mélèze, avec le rameau court qui les porte dans e
Taxode distique, vulgairement Cyprès-chauve. Dans les Pins, le
Sciadopite et les ' Phylloclades, la tige principale et les branches
longues ne portent que de petites écailles privées de chlorophylle,
mais munies de bourgeons. Chez les Pins, ceux-ci produisent d abord
quelques écailles, puis un certain nombre de feuilles vertes mais
dépourvues de bourgeons, cinq (Pin cembra, etc.), trois (Pm de
Sabine, etc.), deux (Pin silvestre, P. maritime, etc.) ou meme une
seule (Pin monophylle) et avortent après les avoir formees de
manière à demeurer très courts (I, p. 177). Chez le Sciadopite, il
en est de même, mais les deux feuilles vertes produites par chaque
bourgeon sont concrescentes bord abord du côté postérieur et torment
ensemble une lame à sommet bifide, tournant sa face supérieure
ou ventrale en bas, sa face inférieure ou dorsale en haut.
Chez les Phylloclades, les feuilles des rameaux court-s, disposées en il